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Les mots d’Owen

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Auteur : Gilles Voirin

Édition : NomBre7

Genre : Contemporain

Titre : Les mots d’Owen

Quatrième de couverture :

Katmandou, Garden of Dreams, 1er août 2018, Owen reçoit un mail inattendu de Juliette, son amie des années Lycée, ses pensées s’évadent et voltigent. Elles remontent le temps comme un funambule avance sur son fil.
Qui est Owen ? Petit garçon à l’enfance improbable et adulte inachevé, Owen nous offre un univers d’émotions, avec des personnages profondément attachants, des moments de vie drôles, délicats ou éprouvants, mais toujours authentiques. De Katmandou à Cannes, en passant par Paris, impossible d’oublier ce petit bonhomme aux yeux bleus « couleur carrelage de la salle de bains ».
Des émotions et des mots, posés sur les maux, comme autant de possibles et de pensables. Des mots qui ne s’effacent pas, comme le dit Owen lui-même : « L’oubli est passé devant moi comme une insulte qu’on ne dit pas ». Des mots pour se réfugier, pour se construire, et se perdre parfois pour mieux se retrouver ensuite : Les mots d’Owen.
Dans ce récit à fleur de peau et de mots, Gilles Voirin nous offre une écriture salvatrice face aux absences trop étouffantes d’une vie. Une écriture moderne, avec des mots qui peuvent changer une vie aussi vite que les battements d’ailes d’un colibri. Et si cette vie était la vôtre ?

Quelques mots sur l’auteur :

Gilles Voirin est professeur agrégé dans l’Enseignement supérieur. Il conjugue à tous les temps ses fonctions d’enseignant, sa passion pour l’écriture et la littérature, ainsi que sa contemplation inconditionnelle de la vie animale. Il aime voyager en Asie pour lire ou relire Duras, et continuer à se laisser écrire comme on se laisse respirer. Il adore être ici et ailleurs, puisque « ailleurs » est toujours « l’ici » de quelque part. Sa philosophie de vie est réductible à un double « oui » : un « oui » à l’être et un « oui » à l’autre.

Ma chronique :

Je repartage aujourd’hui une chronique publiée l’année dernière, car Gilles Voirin, mon ami auteur a trouvé un éditeur pour son merveilleux roman. Vous pouvez du coup dorénavant découvrir Les mots d’Owen chez NomBre7 Éditions. Je tiens d’ailleurs à remercier ces derniers pour l’envoi de ce roman. Gilles, est venu rafraîchir son roman qui par la même occasion gagne une magnifique couverture. En plus et là j’en suis trop trop fan, il cite mon prénom ainsi que mon blog dans son roman.

Pour en revenir à mon avis, Les mots d’Owen raconte l’histoire de ce jeune homme, et quelle histoire … Il faut avouer que dès qu’il a pointé le bout de son nez dans ce monde, ce fut compliqué pour Owen, c’est un bébé pour lequel sa mère ne veut pas lui donner de prénom. Et ça, ce n’est que le premier gravier qui va venir remplir le bocal d’Owen.

Vivre sa vie parce que le bonheur n’est pas une option, mais un chemin parsemé de mots : ceux d’Owen.

Ce roman, nous entraîne donc sur les traces d’Owen, nous suivons le fil de ses pensées, qui de fil en aiguilles nous plonge dans son histoire, dans sa tête et nous fait voyager à travers lui. Une pensée en entrainant une autre, nous sommes ballotés d’une époque à une autre, mais sans que cela ne soit dérangeant, il y a bien un fil conducteur et cela a rendu ma lecture très agréable.

Ce que j’ai plus que tout apprécié, c’est la manière dont est utilisée la langue française, c’est beau et c’est recherché, Gilles Voirin nous offre avec son roman, une petite pépite d’écriture. J’ai même appris quelques mots que je ne connaissais pas, ce qui est vraiment top. En plus de ça, il y a disséminées à travers les pages, les propres définitions des mots d’Owen, je trouve l’idée sublime et cela apporte une note de fraicheur à la lecture, comme un petit intermède entre deux scènes. J’ai plus d’une fois été emmené à attendre la prochaine définition, c’est que du coup le but recherché est atteint.

Comme vous le savez, je m’attarde rarement dans mes chroniques sur l’histoire en elle-même pour vous laisser la découvrir, et avec Les mots d’Owen, cela va être d’autant plus le cas que c’est tellement enrichissant de croiser au détour d’une ouverture d’un livre, ce grand homme , né de « prénom inconnu » mais avec une telle envie de vivre sa vie et son rêve qu’il est impossible de ne pas lui tirer notre chapeau et d’apprécier son histoire.

C’est vraiment un magnifique conte initiatique moderne dans la même veine que l’Alchimiste de Paulo Coelho qui est d’ailleurs cité plusieurs fois dans ce roman. En parlant de ça, les nombreuses références littéraires inscrites dans ces pages sont un gros plus, j’adore et je me suis même noté quelques titres que j’ai dorénavant envie de découvrir, par exemple Le monde selon Garp de John Irving .

J’ai un gros coup de coeur pour ce roman pour lequel j’ai pris un plaisir fou à lire. Une fois fini, j’ai ressenti un manque car durant toute ma lecture, j’ai vraiment eu l’impression d’être avec mon pote qui me racontait sa vie, avec ses graviers, ses expériences, ses envies et Son Rêve. Je ne peux que vous conseiller à tous de le lire, c’est le genre de livre grâce auquel on ressort grandi.

Écrire que désormais les jours et les nuits vont passer, sans me dépasser, et que même si on ne refait pas sa vie, on peut toujours se décider à la « construire », plutôt que de se résigner à la laisser continuer à rejouer mille fois le même scénario. « À coeur vaillant, rien d’impossible », autrement dit, il n’est jamais trop tard.

Ma note : 10 / 10

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# 26 – Instant Poésie

Bonjour à tous,

Nous voilà donc jeudi et voici donc le moment que j’apprécie dans la semaine, car c’est le jour où je vous propose un des nombreux poèmes que notre belle littérature française possède. Aujourd’hui, je vous propose un texte de Marceline Desbordes-Valmore nous présentant un célèbre monument parisien.

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Un arc de triomphe

Tout ce qu’ont dit les hirondelles
Sur ce colossal bâtiment,
C’est que c’était à cause d’elles
Qu’on élevait un monument.

Leur nid s’y pose si tranquille,
Si près des grands chemins du jour,
Qu’elles ont pris ce champ d’asile
Pour causer d’affaire, ou d’amour.

En hâte, à la géante porte,
Parmi tous ces morts triomphants,
Sans façon l’hirondelle apporte
Un grain de chanvre à ses enfants.

Dans le casque de la Victoire
L’une, heureuse, a couvé ses oeufs,
Qui, tout ignorants de l’histoire,
Eclosent fiers comme chez eux.

Voulez-vous lire au fond des gloires,
Dont le marbre est tout recouvert ?
Mille doux cris à têtes noires
Sortent du grand livre entr’ouvert.

La plus mince qui rentre en France
Dit aux oiseaux de l’étranger
« Venez voir notre nid immense.
Nous avons de quoi vous loger. »

Car dans leurs plaines de nuages
Les canons ne s’entendent pas
Plus que si les hommes bien sages
Riaient et s’entr’aimaient en bas.

La guerre est un cri de cigale
Pour l’oiseau qui monte chez Dieu ;
Et le héros que rien n’égale
N’est vu qu’à peine en si haut lieu.

Voilà pourquoi les hirondelles,
A l’aise dans ce bâtiment,
Disent que c’est à cause d’elles
Que Dieu fit faire un monument.

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# 25 – Instant poésie

Re-bonjour les amis,

Nous sommes jeudi et honte à moi j’ai failli oublier l’instant poésie. Alors le voilà, je vous propose aujourd’hui un poème de Victor de Laprade j’espère qu’il vous parlera autant qu’à moi.

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Limpidité

Il est des sources d’eau si bleue et si limpide,
Que rien n’en peut ternir la transparence humide ;
Que sur un noir limon leurs ondes de cristal
Roulent sans altérer l’azur du flot natal ;
Qu’à travers les débris qui sur leurs bords s’amassent,
Elles savent choisir les fleurs lorsqu’elles passent,
Et que, vierges encor de toute impureté,
L’Océan les reçoit dans son immensité.
Près d’elles l’ombre est douce aux affligés ; près d’elles
Les oiseaux chantent mieux, les plantes sont plus belles ;
Près d’elles, au matin, les femmes vont s’asseoir
Pour nouer leurs cheveux devant un clair miroir.

Il est des âmes qui, dans nos sentiers de fange,
Glissent sans y tacher leur blanche robe d’ange.
Sans laisser, comme nous, se prendre à chaque pas
Une sainte croyance aux ronces d’ici-bas ;
Des coeurs qui restent purs quand l’ennui les traverse,
Qui gardent leur amour dans la fortune adverse.
L’air vicié du monde en passant autour d’eux
Se charge de parfums ; et, comme des flots bleus,
Sans entraîner un grain de nos terres infâmes,
Ils coulent en chantant vers l’océan des âmes.

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#17 – Instant Poésie

Bonjour les amis,

On se retrouve aujourd’hui pour l’Instant Poésie, j’aime vraiment vous proposer chaque semaine un nouveau poème, j’espère que cela vous plait autant qu’à moi. Lors du choix du texte, j’essaie en général de le prendre en lien avec l’actualité ou la semaine écoulée. Pour ce jeudi, j’ai donc hésité sur l’été qui vient de commencer ou la fête de la musique. En fin de compte, ni une ni deux, vu la météo que l’on a actuellement partons sur la musique …

Pour fêter nous aussi la musique, je vous propose un très joli poème de Sully Prudhomme, qui se nomme tout simplement « La Musique ».

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La Musique

Ah ! chante encore, chante, chante !
Mon âme a soif des bleus éthers.
Que cette caresse arrachante
En rompe les terrestres fers !

Que cette promesse infinie,
Que cet appel délicieux
Dans les longs flots de l’harmonie
L’enveloppe et l’emporte aux cieux !

Les bonheurs purs, les bonheurs libres
L’attirent, dans l’or de ta voix,
Par mille douloureuses fibres
Qu’ils font tressaillir à la fois…

Elle espère, sentant sa chaîne
À l’unisson si fort vibrer,
Que la rupture en est prochaine
Et va soudain la délivrer !

La musique surnaturelle
Ouvre le paradis perdu…
— Hélas ! Hélas ! il n’est par elle
Qu’en songe ouvert, jamais rendu.

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Voilà pour aujourd’hui, en espérant que cela vous plaise.

Bonne journée à tous …

#16 – Instant Poésie

Bonjour à tous,

Je viens vous proposer comme chaque jeudi un nouveau poème, j’espère d’ailleurs que vous appréciez ce petit instant chaque semaine … Pour aujourd’hui, j’ai choisi un texte en lien avec la fête des pères qui a lieu ce weekend. Comme certain le savent peut-être j’ai perdu mon père il y a quelques années, donc s’est toujours une journée particulière pour moi. Il s’agit donc d’un poème de Stéphane Mallarmé.

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Mon Cher Papa

J’avais appris un compliment,
Et j’accourais pour célébrer ta fête,
On y parlait de sentiment
De tendre amour, d’ardeur parfaite ;

Mais j’ai tout oublié,
Lorsque je suis venu,
Je t’aime est le seul mot que j’ai bien retenu.

C’est vraiment un très court poème, mais il se suffit tout simplement. Il y a des fois ou il n’est pas nécessaire de faire de longs discours pour exprimer ce que l’on ressent.

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Sur cette photo, mon Papa que j’aime très fort et qui me manque beaucoup.

#15 – Instant Poésie

Bonsoir à tous,

Par cette belle soirée ensoleillée, je vous propose comme chaque jeudi un nouvel instant poésie. Le texte que j’ai choisi aujourd’hui, est tiré des Poèmes saturniens de Paul Verlaine, un poète que j’apprécie beaucoup, ce fut d’ailleurs dur de choisir un texte plutôt qu’un autre, donc ne soyez pas surpris si de temps à autre, je vous en propose à nouveau.

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Cauchemar

J’ai vu passer dans mon rêve
– Tel l’ouragan sur la grève, –
D’une main tenant un glaive
Et de l’autre un sablier,
Ce cavalier

Des ballades d’Allemagne
Qu’à travers ville et campagne,
Et du fleuve à la montagne,
Et des forêts au vallon,
Un étalon

Rouge-flamme et noir d’ébène,
Sans bride, ni mors, ni rêne,
Ni hop ! ni cravache, entraîne
Parmi des râlements sourds
Toujours ! toujours !

Un grand feutre à longue plume
Ombrait son oeil qui s’allume
Et s’éteint, Tel, dans la brume,
Eclate et meurt l’éclair bleu
D’une arme à feu.

Comme l’aile d’une orfraie
Qu’un subit orage effraie,
Par l’air que la neige raie,
Son manteau se soulevant
Claquait au vent,

Et montrait d’un air de gloire
Un torse d’ombre et d’ivoire,
Tandis que dans la nuit noire
Luisaient en des cris stridents
Trente-deux dents.

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Voilà pour cette semaine. Et vous alors, avez-vous des poèmes de Verlaine qui vous plaisent particulièrement ?

 

#13 – Instant Poésie

Bonjour à tous,

Comment allez-vous ? Nous sommes jeudi, c’est donc le moment que vous attendez tous … ou pas … En tout cas c’est le jour de l' »Instant Poésie ». Cette semaine, je ne pense pas vous faire découvrir un nouveau poème, car celui-ci logiquement tout le monde le connait. Mais j’avais envie de rester un peu dans le thème du Top Ten Tuesday de cette semaine, avec les lectures d’enfances. Je vous propose un des premiers poèmes que tous nous avons appris à l’école. La cigale et la fourmi de Jean De La Fontaine.

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La cigale et la fourmi

La cigale ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’août, foi d’animal,
Intérêt et principal. »
La fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
– Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
– Vous chantiez ? J’en suis fort aise :
Eh bien ! dansez maintenant. »

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En espérant que cette jolie fable vous fasses plaisir, je vous dit à la semaine prochaine pour un nouvel « Instant Poésie ».

#12 – Instant Poésie

Bonsoir à tous,

J’espère que vous allez tous bien. Moi cette semaine ce n’est pas top le moral, mais bon il faut faire avec. Je vous propose donc pour cette semaine un petit poème de Pierre de Ronsard. Je ne sais pas si cette ode à une jeune femme Cassandre vous plaira, mais je la trouve très jolie.

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Odes

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait éclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu cette vêpres
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! Voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las ! las ! ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu’une telle fleur ne dure,
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronné
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

Voilà pour ce nouvel « Instant Poésie », j’espère que vous appréciez ce rendez-vous. En tout cas j’aime beaucoup partager avec vous ces jolis poèmes de notre belle littérature française. À la semaine prochaine pour un nouveau numéro.

#10 – Instant Poésie

Bonsoir à tous,

Pour le retour de l’instant poésie sur mon blog, je vous propose un passage du poème « Les regrets » de Joachim du Bellay. J’espère que vous apprécierez, n’hésitez pas à me dire ce que vous en penser.

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« Heureux qui comme Ulysse… »

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas ! de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux :
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,

Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.

Voilà, en espérant que cela vous plaise, je vous souhaite à tous une bonne soirée.