Archives pour la catégorie Les chroniques de RevanBane

Une vie inachevée

Auteur : Mark Spragg

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Une vie inachevée

Quatrième de couverture :

Dans un ranch délabré du Wyoming, Einar vit reclus depuis la mort de son fils, dix ans plus tôt. Aussi voit-il d’un mauvais œil resurgir sa belle-fille, Jean, qu’il tient pour responsable de l’accident qui a coûté la vie à son fils. Fuyant son compagnon violent, la jeune femme vient se réfugier chez lui. Einar découvre alors l’existence de sa petite-fille Griff, âgée de neuf ans. Le caractère bien trempé de l’enfant et la fascination qu’exerce sur elle la vie au ranch ne laissent pas le vieil homme indifférent. Mais alors qu’un équilibre fragile semble s’instaurer, l’ex-amant de Jean débarque en ville.

Quelques mots sur l’auteur :

Mark Spragg naît en 1952 et grandit dans un ranch du Wyoming. Dans Là où les rivières se séparent, récit autobiographique primé par une association de libraires indépendants aux États-Unis, il évoque son enfance et sa jeunesse passées parmi les chevaux au cœur d’une nature rude et majestueuse. 

Outre De flammes et d’argile, publié aux États-Unis en 2010, il est l’auteur de deux autres romans, dont Une vie inachevée, qui a été porté à l’écran par Lasse Hallström, avec Robert Redford dans le rôle d’Einar. Son œuvre est aujourd’hui traduite en quinze langues.

Ma chronique :

Il s’agit du 5ème roman que je li pour le thème « C’est la vie » dans le cadre du #challengegallmeister. Il est dans ma pile à lire depuis pas mal de temps, ce fut donc l’occasion de l’en sortir. Il fait partie des romans chez Gallmeister qui me correspondent parfaitement.

Il commence fort ce roman, avec Einar dans son ranch et son meilleur ami, grièvement blessé par un ours. J’ai de suite été mis dans l’ambiance, nous sommes dans le Wyoming et la vie est rude. Einar a perdu sa femme et son fils il y a plusieurs année et la perte de ce dernier n’a pas été digérée.

Ensuite, il y a Griff, une petite gamine baladée par sa mère, Jean, au grès de ses errances amoureuses. Elle est géniale cette petite, elle a un caractère bien trempé, ne se laisse pas marcher dessus et quand elle a décidé quelque chose, elle se donne les moyens d’y parvenir. Griff est la petite fille de Einar, elle ne le sait pas tout de suite, mais lorsqu’elle s’aperçoit que sa mère a encore une fois reçu des coups, elle oblige cette dernière à partir. À ce moment là, Jean lui révèle l’existence de son grand-père et elles partent toutes les deux à sa rencontre.

La relation entre Griff et Einar est juste extra, j’ai adoré. L’un et l’autre ne sont pas avides de mots, mais font passer tellement d’émotions. Gravitant autour d’eux, il y a donc Mitch le meilleur ami d’Einar avec son chien, qui prend sous son aile les deux femmes et essaye de se faire la voix de la sagesse pour son ami. Les dialogues sont courts, il n’y a pas besoin de beaucoup de mots, Mark Spragg avec beaucoup de simplicité fait passer beaucoup d’émotions. J’ai même eu envie de me tenir aux côtés de ses personnages.

J’ai tellement aimé cette lecture que j’ai été déçu de la terminer, j’avais envie de rester au ranch avec tout ces personnages attachants et authentiques. Un vrai petit coup de coeur pour ce roman.

Ma note : 10 / 10

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L’un des nôtres

Auteur : Larry Watson

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : L’un des nôtres

Quatrième de couverture :

Dalton, Dakota du Nord, 1951. Après la mort tragique de leur fils, George et Margaret Blackledge doivent maintenant accepter d’être séparés de leur petit-fils adoré, Jimmy. Car leur belle-fille, Lorna, vient de se remarier à un certain Donnie Weboy et l’a suivi dans le Montana. Hostile à l’égard de Donnie qu’elle soupçonne de maltraiter la jeune femme et l’enfant, Margaret décide de se lancer à leur recherche pour ramener Jimmy coûte que coûte. George ne peut que plier devant la détermination de son épouse. En s’approchant peu à peu de leur but, les Blackledge découvrent le pouvoir du clan Weboy, qui semble empoisonner toute la région. Et la vérité éclate très vite : cette puissante famille, dirigée par une femme redoutable, ne lâchera jamais le garçon sans combattre.

Quelques mots sur l’auteur :

Larry Watson est né en 1947 à Rugby, dans le Dakota du Nord. Fils et petit-fils de shérif, il rompt la tradition familiale et se lance dans l’écriture. Auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles traduits en une dizaine de langues, il a été récompensé par de nombreux prix littéraires. Montana 1948 a, dès sa parution aux États-Unis en 1993, été reconnu comme un nouveau classique américain.

Aujourd’hui, Larry Watson vit et enseigne dans le Wisconsin

Ma chronique :

Tout d’abord, merci à Gallmeister pour l’envoi de ce roman. J’ai déjà lu Larry Watson, l’année dernière avec son premier roman, Montana 1948, un roman que j’avais bien aimé. J’étais vraiment curieux et enthousiasmé par celui-ci qui est sorti au début du mois. L’un des nôtres à été adapté au cinéma en 2020 avec Kévin Costner. Je l’ai lu dans le cadre du #challengegallmeister pour le thème « C’est la vie ».

J’étais donc curieux par ce roman, avoir comme protagonistes principaux des grands-parents, j’ai trouvé cela intéressant et pas commun. Je n’ai absolument pas été déçu. Margaret et George Blackledge sont exactement ce à quoi je m’attendais, ils représentent les piliers d’une famille, c’est les matriarches. En plus ils s’aiment énormément et n’ont pas besoin de mots pour se le dire. Ils s’agit de deux personnages que j’ai beaucoup aimé.

Larry Watson a ce talent de pouvoir faire passer plein de choses et d’émotions en très peu de mots. J’avais déjà eu ce ressenti avec Montana 1948 et de nouveau avec celui-ci. Il n’y a pas de longues descriptions, pas de longues phrases, mais les émotions passent, l’imaginaire se met en place et nous transporte dans le Dakota du Nord et dans le Montana.

J’ai beaucoup aimé cette histoire, cette sorte de rivalité familiale, de clan, de nom. Avoir deux grands-parents qui partent « au front » pour pouvoir récupérer leur petit fils, l’enfant de leur fils décédé brutalement. Ils vont affronter une famille menée à la baguette par une femme forte et impitoyable. Une scène m’a énormément marquée, celle pendant laquelle les Blackledge dinent chez les Weboy. Larry Watson a réussi à donner à ce passage une ambiance sombre et lourde, pleine de sous-entendus, j’ai adoré.

C’est donc un roman que je ne peux que vous conseiller, un page turner nous entrainant sur les routes du Dakota du Nord et du Montana. Jusqu’à où sont-ils prêts à aller pour leur famille, leur nom et par amour.

Ma note : 09/10

Le lac de nulle part

Auteur : Pete Fromm

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Le lac de nulle part

Quatrième de couverture :

Cela fait bientôt deux ans que Trig et Al, frère et sœur jumeaux, n’ont plus de contact avec leur père. Et voilà qu’il réapparaît dans leur vie et réclame « une dernière aventure » : un mois à sillonner ensemble en canoë les lacs du Canada. À la fois excités à l’idée de retrouver la complicité de leur enfance et intrigués par ces retrouvailles soudaines, les jumeaux acceptent le défi de partir au milieu de nulle part. Mais dès leur arrivée, quelque chose ne tourne pas rond, les tensions s’installent. Contrairement à ses habitudes, leur père paraît mal préparé à l’expédition, qui s’annonce pourtant périlleuse par ce mois de novembre froid et venteux. Tous les trois devront naviguer avec la plus grande prudence entre leurs souvenirs et la réalité qui semble de plus en plus leur échapper.

Quelques mots sur l’auteur :

Pete Fromm est né le 29 septembre 1958 à Milwaukee, dans le Wisconsin. Peu intéressé par les études, il s’inscrit un peu par hasard à l’université du Montana pour y suivre un cursus de biologie animale. 

Il vient d’avoir vingt ans lorsque, fasciné par les récits des vies de trappeurs, il accepte un emploi consistant à passer l’hiver à Indian Creek, au milieu de nulle part (dans les montagnes de l’Idaho), pour surveiller la réimplantation d’œufs de saumons dans la rivière. Cette saison passée en solitaire au cœur de la nature sauvage bouleversera sa vie.

À son retour à l’université, il supporte mal sa vie d’étudiant et part barouder en Australie. Poussé par ses parents à terminer ses études, il s’inscrit au cours de creative writing de Bill Kittredge – pour la simple et bonne raison que ce cours du soir est le seul compatible avec l’emploi du temps qui lui permettrait d’achever son cursus le plus tôt possible. 

C’est dans ce cadre qu’il rédige sa première nouvelle et découvre sa vocation. Son diplôme obtenu, il devient ranger et commence chacune de ses journées par plusieurs heures d’écriture. Après avoir jonglé entre son activité d’écrivain et les différents métiers qu’il cumule, il décide finalement de se consacrer à plein temps à la littérature.

Aujourd’hui, Pete Fromm a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles qui ont remporté de nombreux prix et ont été vivement salués par la critique. Il est notamment le seul auteur à avoir remporté cinq fois le prix littéraire de la PNBA (l’association des libraires indépendants du Nord-Ouest Pacifique). Indian Creek, récit autobiographique qui raconte son hiver en solitaire dans les Rocheuses, a été son premier livre traduit en français et est devenu un classique du nature writing aux États-Unis comme en France.

Il vit aujourd’hui à Missoula, dans le Montana.

Ma chronique :

Un nouveau roman de Pete Fromm, c’est toujours un évènement. Et cette sortie au mois de janvier tombe complètement à pic pour le #challengegallmeister et le thème #cestlavie .

Quand j’ai vu cette sortie annoncée sur le site de Gallmeister, j’en ai parlé avec @chinouk35 sur Instagram et la première chose que l’on s’est dit c’est « Quoi ? Pete Fromm fait du David Vann !!! », effectivement, lorsqu’on lit la quatrième de couverture et que l’on connait Pete Fromm, on est en droit de se poser la question. Alors de quoi il en retourne avec ce roman.

Alors, c’est un Pete Fromm et forcément, j’ai adoré et je l’ai dévoré. Il y a quelque chose de magnétique à chaque fois avec les romans de cet auteur. Il arrive à m’accrocher dès les premières lignes et cela devient comme quelque chose de vital de devoir lire et tourner page après page pour arriver au bout.

Dans Le Lac de nulle part, Pete Fromm, nous embarque pour une expédition en canoë sur les lacs canadiens, avec un père et ses deux enfants, deux jumeaux, Al et Trig, une soeur et un frère. Bon par contre, nous sommes en plein hiver et il y a quelque chose qui cloche chez le père. Et là, Pete Fromm a réussi à réunir tout ce que j’aime dans la littérature américaine et plus précisément chez Gallmeister. Des relations familiales comme seul cet auteur est capable de les écrire, du Nature Writing visuel au possible, je m’y suis cru c’est dingue, et il a ajouté une touche de noirceur, ce roman est parfait.

Il y a beaucoup de mystères et de secrets dans cette famille qui vont petit à petit nous être dévoilés et qui vont faire en sorte de donner de la profondeur à l’histoire globale à nous faire prendre conscience des petits indices et des petits signes dont Pete Fromm a parsemé son roman. La relation entre les jumeaux est juste exceptionnelle, Al l’indépendante, et Trig le rêveur. Je les adore, il y a quelques passages sensationnels lorsqu’ils sont tous les deux.

Et cette fin… Qui moi m’a complètement scotchée, je me suis fait avoir comme un bleu, je ne m’y suis pas attendu, mais c’est juste la fin parfaite. Bref un énorme coup de coeur encore une fois pour Pete Fromm qui est vraiment un de mes auteurs préférés.

Ma note : 10 / 10

Les nouveaux héritiers

Auteur : Kent Wascom

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Les nouveaux héritiers

Quatrième de couverture :

Sauvé de l’orphelinat par une famille bourgeoise et aimante, Isaac devient artiste peintre. Il se consacre à son art sur la côte sauvage de Floride dont la luxuriance le fascine. Un jour de 1914, tandis qu’il navigue dans la baie voisine, il rencontre Kemper, une héritière rebelle à la famille étouffante dont il tombe immédiatement amoureux. Tous deux se construisent un refuge sur la côte du Golfe, loin des bruits du monde. Mais le bonheur est de courte durée : les drames qui déchirent la famille de Kemper et la Première Guerre mondiale mettent en danger leur union.

Quelques mots sur l’auteur :

Kent Wascom est né en 1986 à La Nouvelle Orléans et a grandi à Pensacola, en Floride. Son premier roman, Le Sang des cieux (Bourgois, 2014), a fait partie des meilleurs livres de l’année sélectionnés par le Washington Post et la radio publique américaine. Il a également reçu le prix Tennessee Williams, remis dans le cadre du festival littéraire de La Nouvelle Orléans.

Il vit actuellement en Louisiane, où il enseigne à la Southeastern Louisiana Unversity. Les Nouveaux Héritiers est son troisième roman.

Ma chronique :

Les nouveaux héritiers est ma seconde lecture pour le #challengegallmeister pour le thème « C’est la vie ». Les circonstances ont fait que je n’ai pas lu ce roman de la meilleure manière qui soit. En effet, ayant choppé le covid, j’ai été plusieurs jours à ne lire que quelques lignes ou que quelques pages car la fatigue était trop intense pour me concentrer. Mais bon, j’ai réussi à le finir et me voilà donc à vous en parler.

J’ai un avis assez mitigé sur ce roman. J’ai adoré le tout début du roman et l’ambiance qui s’en dégageait. J’ai trouvé que l’ambiance se dégageant des premières pages était envoutante et cela m’a beaucoup plu. Il y avait un peu de noirceur et le personnage de la femme ayant aidé Isaac au début de sa vie m’a bouleversé. Il est dommage qu’à un moment nous n’en entendons plus parlé, même si à la fin, le lecteur peut se l’imaginer.

Ensuite, toute l’enfance d’Isaac a été assez pesante à lire pour moi. L’auteur partant souvent dans des disgressions, à tel point que plusieurs fois il m’a perdu. Beaucoup de chose, trop, Kent Wascom a voulu trop en mettre à mon goût.

Par contre, même s’il m’a plusieurs fois embrouillé, Kent Wascom a une plume très intéressante. Les mots sont choisis avec soin et les tournures de phrases sont belles. Merci au traducteur Éric Chédaille pour le très beau boulot de traduction.

Les 120 dernières pages à peu près m’ont de nouveau bien accroché (peut-être du fait que le covid me laissait un peu plus tranquille…), Isaac rencontre Kemper et ils vivent tous les deux un amour très fort, j’ai trouvé cela très beau. Le cadre historique est également très intéressant et très présent. J’avoue que je n’ai pas tout compris, mais cela m’a permis de découvrir l’ambiance dans le sud des État-Unis à cette époque.

La fin du roman est juste triste et grandiose. L’auteur précise à la fin qu’il s’est inspiré de la vie de plusieurs artistes pour imaginer Isaac, alors effectivement, l’art est présent en fil rouge tout au long du roman, mais j’ai trouvé que c’était vraiment à la toute fin que ce thème est venu prendre toute sa puissance.

Ma note : 07/10

L’homme tombé du ciel

Auteur : Walter Tevis

Édition : Gallmeister

Genre : Science-Fiction

Titre : L’homme tombé du ciel

Quatrième de couverture :

Débarquant sur Terre en provenance d’un monde mourant, Newton est chargé d’une mission vitale, longuement préparée. Une série de brevets inspirés par la haute technologie de sa planète d’origine lui permet d’atteindre rapidement son premier objectif : amasser une immense fortune. Mais, obligé de vivre caché, mal adapté à la chaleur et à la forte gravité de la Terre, il souffre bientôt d’un mal-être existentiel bien humain. Plus grave encore, en dépit de sa prudence et de son camouflage, il commence à susciter un peu trop de curiosité. Que veut donc ce milliardaire fantasque et mystérieux ? La situation devient vite inconfortable, car si les humains sont moins avancés que le peuple de Newton, ils sont aussi plus dangereux.

Quelques mots sur l’auteur :

Né en Californie en 1928, diplômé de l’Université du Kentucky, il écrit d’abord des nouvelles puis un premier roman, L’Arnaqueur (1959), qui se déroule dans l’univers du billard et que Robert Rossen porte à l’écran. L’Homme tombé du ciel, roman de science-fiction, est ensuite adapté au cinéma avec David Bowie dans le rôle principal. Devenu professeur, il sombre dans l’alcool avant de se reprendre et de déménager à New York, où il écrit d’autres nouvelles et quatre romans, dont La Couleur de l’argent (1984), suite de L’Arnaqueur et adapté par Martin Scorsese. Le Jeu de la Dame a été adapté par Netflix en mini-série de 6 épisodes. 

Ma chronique :

Il y a environ un an, je vous parlais de L’oiseau moqueur du même auteur, également un roman de science-fiction. Aujourd’hui, place à ce roman qui est sorti ce mois-ci chez Gallmeister.

Alors, avec L’homme tombé du ciel, nous sommes dans les années 60 aux États-Unis. C’est une période pesante, la seconde guerre mondiale est toujours dans les esprits et nous sommes en pleine guerre froide. Une chose qui est bien transcrite dans ce roman, c’est la peur de la guerre qu’ont les humains. Nous avons donc Newton, qui débarque sur terre dans le but de construire une navette pour pouvoir faire venir sur notre planète les quelques survivants de la sienne.

J’ai bien aimé cette lecture, surtout de par les thèmes et messages qui y sont abordés. Newton de par son histoire sur sa planète, amène à se poser des questions… En effet, sa planète est au bord de la destruction de part les guerres et de part l’épuisement des ressources naturelles. Il y a donc pour l’époque où a été écrit ce roman une critique de la société. Malheureusement, j’ai tendance à dire que plus de 50 ans après, nous pouvons faire le même constat sur notre société.

Après dans le roman, j’ai trouvé qu’il ne se passait pas énormément de chose, même si sur la fin cela s’accélère un peu. Par contre, il y a, un peu en fil rouge de ce roman, le thème de la solitude, un thème que j’apprécie particulièrement. Les trois personnages principaux, Newton, Betty Jo et Nathan Brice véhiculent cette solitude, triste et angoissante parfois. C’est toujours un sujet qui fait mouche chez moi.

Voilà donc un nouveau classique de la science-fiction que Gallmeister nous propose cette année et c’est une très bonne idée.

Ma note : 08/10

La vertu du mensonge

Autrice : Ellen G. Simensen

Édition : Gallmeister

Genre : Thriller

Titre : La vertu du mensonge

Quatrième de couverture :

À Hønefoss en Norvège, le policier Lars Lukassen enquête sur le meurtre présumé d’un ancien camarade de classe. Peu à peu l’ambiance de la petite ville se tend : une silhouette sinistre rôde autour des cours d’écoles et tourmente des enfants en leur chuchotant des histoires effrayantes. C’est là qu’une nouvelle enseignante, Johanna, rejoint la classe de la petite Annie, la fille de Lars. Ce dernier tombe rapidement sous le charme de la jeune femme qui semble pourtant exceller dans l’art du mensonge. Pourquoi ment-elle? Quels secrets a-t-elle amenés dans les profondes forêts de Hønefoss en fuyant ses terres natales près fjord de Nordgulen ? Perturbé dans ses investigations, Lars doit agir sur tous les fronts.

Quelques mots sur l’autrice :

Née en 1975, Ellen G. Simensen vit à Ringerike, près d’Olso. Elle est professeur et conseillère d’orientation professionnelle. Elle a intégré l’école d’écriture de fiction policière de Cappelen Damm et anime le podcast sur la criminalité Helt Kriminelt. Elle organise également des cours d’écriture créative pour les jeunes. La vertu du mensonge est son premier roman.

Ma chronique :

Voici une chronique d’un roman de la rentrée littéraire 2022 de chez Gallmeister. La vertu du mensonge, le premier roman d’une autrice norvégienne, Ellen G. Simensen. Après le roman danois Là où sont les oiseaux de Maren Uthaug, Gallmeister continu son exploration des romans du nord de l’Europe.

La vertu du mensonge possède tous les éléments qui font que l’on aime les polars nordiques. Des personnages simples et touchants, de belles descriptions des lieux avec ici des passages dans une forêt et dans un fjord très intéressants et surtout un rythme lent.

J’ai beaucoup aimé les personnages dans ce roman, Lars le flic tiraillé entre sa vie de famille avec sa fille et la passion qu’il porte à son métier. Johanna qui débarque de son fjord avec sa valise pleine de lourds secrets et avec son petit caractère. Il y a également Annie la fille de Lars qui apporte de la fraicheur dans ce thriller.

L’intrigue en elle-même est intéressante, enfin si l’on parle de l’enquête concernant la mort d’une fille de la classe de Annie. Parce que se rajoute à cela, deux autres petites intrigues secondaires qui de mon point de vue ne servent pas à grand chose. Une en particulier n’apporte absolument rien.

Un point qui m’a déplu, c’est le simulacre de jalousie pour le poste de chef de la part du collègue de Lars, c’est du niveau cours d’école et viens cassé un peu le truc qui fait que l’on arrive à projeter le roman dans la réalité.

La dernière partie du roman, à partir du moment où Johanna retourne dans le fjord est pour moi la partie la plus aboutie, il y a de la pression et je n’ai pas réussi à décrocher jusqu’au final.

C’est donc un bon thriller, qui a peut-être quelques défauts du fait d’être un premier roman, mais j’ai pris plaisir à le lire. Par contre, depuis que Gallmeister a ouvert son catalogue à des romans non américains, je trouve qu’à chaque fois c’est une réussite et qu’il y a une logique à retrouver ces romans chez cet éditeur, mais là, je ne comprend pas trop, ce n’est pas le roman que l’on s’attend à trouver chez Gallmeister.

Ma note : 07/10

Impurs

Auteur : David Vann

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Impurs

Quatrième de couverture :

Été 1985. En plein cœur de la Vallée Centrale de Californie, Galen, vingt et un ans, vit seul avec sa mère. Étouffé par son amour exclusif, le jeune homme se réfugie dans la méditation. Leur existence est rythmée par les visites inopportunes de sa tante et de sa cousine trop sexy, et par celles qu’ils rendent à sa riche grand-mère dont la mémoire défaille. Mais l’accumulation de rancœurs entre les deux sœurs et l’obsession de Galen pour sa cousine ne tarderont pas à les mener au bord de l’explosion.

Quelques mots sur l’auteur :

David Vann naît en 1966 sur l’île Adak, en Alaska, où il passe une partie de son enfance avant de s’installer en Californie avec sa mère et sa sœur. Quand il a treize ans, son père se suicide : ce drame marque très fortement le jeune garçon et le poursuivra toute sa vie.

David Vann travaille à l’écriture d’un premier roman pendant dix ans avant de rédiger en dix-sept jours, lors d’un voyage en mer, le livre qui deviendra Sukkwan Island. Pendant douze ans, il cherche sans succès à se faire publier aux États-Unis : aucun agent n’accepte de soumettre le manuscrit, jugé trop noir, à un éditeur. Ses difficultés à faire publier son livre le conduisent vers la mer : il gagne alors sa vie en naviguant pendant plusieurs années dans les Caraïbes et en Méditerranée.

Après avoir traversé les États-Unis en char à voile et parcouru plus de 40 000 milles sur les océans, il échoue lors de sa tentative de tour du monde en solitaire sur un trimaran qu’il a dessiné et construit lui-même. En 2005, il publie A mile down, récit de son propre naufrage dans les Caraïbes lors de son voyage de noces quelques années plus tôt. Ce livre fait partie de la liste des best-sellers du Washington Post et du Los Angeles Times.

Ce premier succès lui permet de gagner partiellement sa vie grâce à l’écriture et il commence à enseigner. Il propose alors Sukkwan Island à un concours de nouvelles qu’il remporte et, en guise de prix, voit son livre publié en 2008 aux Presses de l’Université du Massachusetts. L’ouvrage est tiré à 800 exemplaires, puis réimprimé suite à la parution d’une excellente critique dans le New York Times. Au total, ce sont pourtant moins de 3 000 exemplaires de cette édition qui sont distribués sur le marché américain.

Publié en France en janvier 2010, Sukkwan Island remporte immédiatement un immense succès. Il est récompensé par prix Médicis étranger et se vend à plus de 300 000 exemplaires. Porté par son succès français, David Vann est aujourd’hui traduit en dix-huit langues dans plus de soixante pays. Une adaptation cinématographique par une société de production française est en cours.

David Vann est également l’auteur de DésolationsImpursGoat MountainDernier jour sur terreAquariumL’Obscure clarté de l’air et Un poisson sur la lune. Il partage aujourd’hui son temps entre la Nouvelle-Zélande où il vit et l’Angleterre où il enseigne, tous les automnes, la littérature.

Ma chronique :

Et voici ma première lecture pour le #challengegallmeister , commencé ce challenge et commencer par un David Vann c’est juste impeccable.

Le dernier Vann que j’ai lu était Komodo, roman pour lequel je trouvais qu’il manquait quelque chose pour cet auteur et cela m’avait frustré. Et bien avec Impurs, aucune frustration, il s’agit d’un très grand Vann.

Voilà un roman bien noir et oppressant qui tourne autour de seulement cinq personnages. D’abord, il y a la tante et la cousine jamais loin pour s’assurer de ne pas être lésées de l’argent de la Grand-Mère, puis il y a la mère qui essaye de faire en sorte que tout son petit monde mène une vie normale. Pour finir, il y a Galen, 21 ans qui vit toujours chez sa mère et qui est sacrément perché prisonnier entre ces méditations et les rancœurs familiales.

Dès les premières pages, nous sentons bien le malaise qu’il y a dans cette famille, les relations entre tous sont malsaines, surtout celle entre Galen et sa cousine. David Vann est le maître pour rendre angoissant un roman, il nous plonge dans une Californie caniculaire et nous entraine dans la folie qui s’empare de ses personnages.

Ce roman a un peu la même forme que Sukkwan Island, à un moment tout bascule. La première partie de ce roman va mettre le lecteur sous pression, entre les échanges entre la mère et la tante, le fait que la grand-mère perde la tête et les histoires de cul entre Galen et sa cousine. Jusqu’au moment où tout bascule. Et là on se retrouve dans une sorte de huis clos entre Galen et sa mère. Cette partie nous plonge dans la démence et la folie. Qu’est-ce que c’est dur à lire, mais que c’est bien écrit.

Cela faisait longtemps que je voulais lire ce roman de David Vann, et bien je peux vous dire que c’est un très grand Vann, j’ai adoré.

Ma note : 10/10

Les serpents de la frontière

Auteur : James Crumley

Édition : Gallmeister

Genre : Polar

Titre : Les serpents de la frontière

Quatrième de couverture :

Cela fait des années que Milo a arrêté de boire, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne lui a pas réussi. Dépossédé de son héritage par un escroc, il finit par débusquer son vieux pote Sughrue au fin fond du Texas. Le plan est simple : à eux deux, ils vont mettre à profit leur expérience d’enquêteurs peu conventionnels pour retrouver l’escroc et rendre une justice exemplaire. Accessoirement, Milo entend “arrêter d’arrêter” les substances déconseillées pour la santé. Mais Sughrue a lui aussi quelque chose à demander. Toujours incontrôlable, il s’est mis à dos une bande sacrément dangereuse, les “serpents de la frontière”. Des serpents connus pour ne pas faire de quartier. Sauf que Sughrue n’a pas le sens de la mesure, et puisque Milo est là…

 
Les deux héros de James Crumley conjuguent leurs fulgurances et leur folie dans une quête qui les entraîne au cœur des déserts du Mexique. 

Quelques mots sur l’auteur :

James Crumley est né à Three Rivers, au Texas, en 1939. Il sert deux ans dans l’armée, aux Philippines, puis continue ses études et sort diplômé de l’Université de l’Iowa. Au milieu des années 1960, il part vivre et enseigner dans le Montana, un État qu’il ne quittera plus et où il côtoiera notamment Richard Hugo et James Lee Burke.

Peu après son arrivée à Missoula, en 1969, il écrit son premier roman, Un pour marquer la cadence, avec comme toile de fond la guerre du Viêt Nam. En 1975 paraît Fausse Piste (The Wrong Case), le premier roman d’une saga mettant en scène Milo Milodragovitch, un privé mélancolique vétéran de la guerre de Corée. Suivront Dancing Bear en 1983, Bordersnakes et The Final Country en 1996. En 1978, James Crumley écrit The Last Good Kiss, le premier livre d’une nouvelle saga qui introduit un nouveau privé : C. W. Sughrue. Puis, en 1993, The Mexican Tree DuckBordersnakes (où Sughrue et Milodragovitch se rencontrent) et The Right Madness en 2005.

Ces deux personnages, antihéros excessifs en tout, rassemblent toutes les obsessions et pas mal des traits de caractère de leur créateur : vétérans du Viêt Nam, divorcés maintes fois, portés sur les femmes dangereuses, l’alcool, les drogues dures, les armes à feu et les nuits sans sommeil, toutes choses en général censées représenter un danger pour eux ou pour autrui.

James Crumley décède le 17 septembre 2008, à Missoula. Il est aujourd’hui considéré par ses pairs comme un des plus grands auteurs de polar. Son œuvre, l’une des plus emblématiques du roman noir, est en voie de retraduction intégrale chez Gallmeister par Jacques Mailhos.

Ma chronique :

J’ai finis l’année avec James Crumley et ça c’est juste top. J’adore tellement cet auteur, j’attend avec impatience le mois de novembre pour la réédition annuelle d’un de ses titres chez Gallmeister.

Et là, quel titre !!! Les serpents de la frontière… où la rencontre entre Milo et Sughrue… Et bien, cela détone, c’est absolument jouissif. J’adore ces deux détectives, mais là ensemble, franchement c’est le pied. On les retrouve entre le Texas, la Californie et le Mexique pour de longs trajets en voiture et forcément des arrêts dans des bars et des motels. Ce que j’aime bien avec Crumley c’est qu’il nous emmène dans des endroits mal famés où drogue, alcool et sexe sont à leur paroxysme.

Tout le long du roman, on alterne les points de vues entre Milo et Sughrue ce qui est super intéressant car cela nous permet de rentrer dans leurs têtes, d’en apprendre plus sur eux et sur leurs passés. Et franchement, être dans la tête de ces deux là, c’est jubilatoire, surtout qu’ils sont rarement sobres ces messieurs. Cela donne donc quelques réflexions philosophiques assez mémorables.

Concernant l’intrigue, Sughrue veut se venger d’avoir faillit y passer quelques mois auparavant, tandis que Milo lui veut récupérer son argent… Oui celui qu’il a tant attendu et bien il lui a été soufflé sous le nez avant même qu’il puisse en profiter. Ils sont donc bien énervés nos deux lascars et cela va faire des étincelles. Je dois avouer que j’ai vraiment eu du mal à suivre cette intrigue pas très claire pour moi. mais bon, je ne pense pas que c’était l’objectif premier de Crumley.

D’ailleurs Crumley s’est surpassé avec cet opus, son style inimitable nous offre encore un très très grand polar noir. J’adore, c’est un gros kiff à chaque fois. J’ai maintenant hâte de retrouver les deux héros chacun de leur côté, cette fois peut-être de retour dans le Montana.

Ma note : 09/10

Le koala tueur et autres histoires

Auteur : Kenneth Cook

Édition : Éditions Autrement

Genre : Nouvelles

Titre : Le koala tueur et autres histoires

Quatrième de couverture :

Être poursuivi par un cochon sauvage enragé, se retrouver coincé avec un type qui cache six serpents dans son pantalon, ou pris en otage par un dromadaire roublard dans le désert… Est-ce ça le bush ? Kenneth Cook n’est pas au bout de ses peines !
Au fil de ses pérégrinations australiennes, l’écrivain magnifie l’art de se mettre dans des situations ridiculement dangereuses et terriblement drôles.

Quelques mots sur l’auteur :

Kenneth Cook (1929-1987), écrivain australien célèbre, a publié à l’âge de 32 ans, en 1961, Wake in Fright, qui fait figure de classique contemporain en Australie, où il est constamment réimprimé. Ce roman, traduit en plusieurs langues, adapté avec succès au cinéma en 1971 (sous le titre Outback), a atteint une forme d’universalité.

Ma chronique :

Ce livre est arrivé dans les mains grâce à une collègue qui me l’a prêté. Je dois dire que sans cela, je ne pense pas qu’un jour j’aurais lu cet auteur et découvert ces nouvelles.

Il s’agit donc d’un petit recueil de nouvelles qui se lis assez vite. Elles se passent toutes en Australie, dans le Bush.

Et plusieurs commencent même dans un pub.

J’ai passé de très bons moments de rigolade à la lecture de ce livre. Ce qui est marquant, c’est que chacune des nouvelles racontent une aventure vécue par l’auteur. Et c’est là que c’est drôle, car c’est juste dingue. Nous ne pouvons que mettre en doute la véracité des propos de Kenneth Cook. Franchement, lisez celle avec le Koala, je rigolais tout seul avec mon livre, c’est juste dingue. C’est donc ça qui est fort, au final qu’est-ce qui est vrai et qu’est-ce qui est faux ?

Bon, je m’attendais à découvrir un peu plus le bush, mais le côté loufoque prenant le dessus, ce ne fut pas trop le cas.

Je garderais de bons souvenirs de cette lecture car elle m’a bien fait rire.

Ma note : 07/10

Les yeux d’Iris

Autrice : Magali Collet

Édition : Taurnada

Genre : Thriller

Titre : Les yeux d’Iris

Quatrième de couverture :

Un meurtre et un suicide.
Trois hommes. Trois femmes.
Des retrouvailles.
Un pacte.
Tout se paye, même l’amitié.

Quelques mots sur l’autrice :

Née en 1972 à Colombes, Magali Collet est une passionnée des mots. Elle écrit des poèmes, des nouvelles et des chroniques depuis de nombreuses années. Sa sensibilité à la cause des femmes, celles qui souffrent de ne pouvoir échapper à leur condition, apparaît en filigrane dans tous ses textes. Avec son premier roman, La Cave aux poupées, elle plonge ses lecteurs dans les fosses ténébreuses des âmes, pleines de violences, d’angoisses, mais aussi d’un profond désir de rédemption.

Ma chronique :

Une fois encore, un grand merci à Joël et aux éditions Taurnada pour l’envoi de ce roman.

J’ai déjà eu la chance de lire le premier roman de Magali Collet, La cave aux poupées qui m’avait particulièrement plu. Avec Les yeux d’Iris, l’autrice confirme son grand talent dans l’écriture de thriller glaçant et bien noir.

Bon, vous lisez la quatrième de couverture, vous ne savez pas vraiment ce qu’il vous attend. Du coup, je vais respecter ce mystère dans ma chronique en vous en dévoilant le moins possible.

Ce qu’il faut savoir, c’est que ce roman je l’ai dévoré en quelques heures. Magali Collet a une plume vraiment addictive. J’ai beaucoup aimé ses personnages, surtout Morgane qui a un sacré caractère. Je suis assez fan quand il y a des bandes d’amis, des secrets et des pactes et ici je suis servi, c’est parfaitement mené. Il y a dans la première partie du roman beaucoup de non-dits ce qui apporte pas mal de mystère et qui moi en tant que lecteur m’a permis de m’interroger, ne sachant pas ce qui m’attendais. Ensuite, nous découvrons l’élément déclencheur de ce thriller et là le rythme s’accélère avec encore des révélations inattendues.

Il y a donc beaucoup de noirceur dans le roman de Magali Collet, certaines scènes sont très dures, mais c’est ce qui fait que ce thriller est très bon. Je trouve que c’est totalement maitrisé et c’est ce qui m’a énormément plu.

Voilà donc une excellente lecture pour moi, une nouvelle fois avec cette autrice à suivre.

Ma note : 10 / 10