Auteur : Gabriel Talentt
Titre : My Absolute Darling
Editions : Gallmeister
Genre : Roman noir
Quatrième de couverture :
A quatorze ans, Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et les îlots rocheux qu’elle parcourt sur des kilomètres. Mais si le monde extérieur s’ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule, sous la coupe d’un père charismatique et abusif. Sa vie sociale est confinée au collège, et elle repousse quiconque essaye de percer sa carapace. Jusqu’au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu’elle intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d’échapper à son père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie.
L’auteur en quelques mots :
Gabriel Tallent est un écrivain américain.
Il a grandi à Mendocino, en Californie, où il a fait ses études à la Mendocino High School.
Diplômé d’un B.A. en littérature du 18ème siècle à l’Université Willamette en 2010, il a travaillé pendant deux ans en tant que chef d’équipe à l’association pour la jeunesse Northwest Youth Corps.
Après avoir publié des nouvelles pour différents magazines, dont le « Narrative » et le « St Petersburg Review », son premier roman, « My Absolute Darling », sur lequel il a travaillé de longues années, est paru aux États-Unis en août 2017. Il a aussitôt été encensé par la critique et fait partie des meilleures ventes aux États-Unis.
En 2018, son ouvrage obtient le Grand prix de l’héroïne Madame Figaro dans la catégorie Roman étranger.
https://www.gabrieltallent.com/
Ma chronique :
Quand nous nous sommes rencontrés, Anthony m’a très vite parlé de ce roman; il ne tarissait pas d’éloges à son propos, et je ne vous parle pas du nombre de cœurs qu’il mettait derrière le titre ou derrière le prénom du personnage principal lors de nos échanges écrits !
Il a si bien su m’en parler, et m’ayant refiler le virus « Gallmeister » au passage, ce sont donc les yeux fermés que je me suis plongée dans l’univers de Gabriel Tallent et ai fait la rencontre avec Julia.
Et si Gabriel Tallent a mis à mal ma sensibilité, Julia a quant à elle fait littéralement chavirer mon cœur.
Jamais encore je ne m’étais attachée à un personnage avec une telle puissance, mon instinct maternel décuplé du fait qu’elle ne soit pas réelle, ce qui ne faisait qu’accentuer la douleur et la peur que j’ai éprouvé pour elle tout au long de ma lecture.
Julia est orpheline de mère. Elle vit seule avec son père dans une maison aux allures de cabane abandonnée, et elle est élevée à la dure: chasse, tir, nettoyage des armes, font le quotidien de cette ado hors normes.
L’ambivalence de ce personnage si attachant, si troublant m’a fait plus d’une fois monter les larmes aux yeux.
Si je parle d’ambivalence, c’est parce qu’il y a deux Julia: il y a Croquette, pour son père, qui est le seul à l’appeler comme ça, et il y a Turtle, le surnom qu’elle s’est elle-même choisi.
Croquette est à demi sauvage. Son père est un homme pervers et cruel qui lui voue un amour et une adoration des plus malsains. Il est machiavélique dans sa cruauté, il abuse sous prétexte d’amour. C’est parfaitement écœurant. Tout au long de cette histoire, je me suis retrouvée spectatrice de cet homme qui faisait de sa fille sa chose, son objet, et qui mettait tout en oeuvre pour la déposséder de sa personnalité et de ses pensées propres; une sorte de déshumanisation. Un jeu pour ce père tortionnaire, un enfer pour cette gamine de 14 ans qui ne connaît rien d’autre que ce que veut bien lui apprendre son père.
Turtle est une jeune fille de 14 ans, qui lutte chaque jour pour ne pas sombrer dans l’univers méprisable de son père, c’est une vraie battante.
Elle sent bien que quelque chose ne va pas dans sa vie, que sa relation avec son père n’est pas normale. Et avec un courage inouï, une force de caractère qui la définit si bien, elle va petit à petit s’ouvrir au monde qui l’entoure et goûter à des joies simples: l’amitié, les sentiments amoureux, et puis plus profondément la confiance, grâce à l’une de ses professeures.
La plume de l’auteur ne nous épargne pas: tout est dans le suggestif, dans le non dit, ou le « non écrit ». Et de ce fait, lorsque son père abuse de Julia, rien n’est écrit, tout est suggéré de par les mots que Gabriel Tallent a choisi, et dans la manière qu’il a de les marier les uns aux autres.
Cela ne fait que renforcer ce sentiment gênant qui s’installe dans ces moments là, et qui m’ont fait me dire « est-ce vraiment ce à quoi je pense… ? » …
J’ai adoré ce livre qui est d’une puissance incroyable.
Et j’ai adoré ces deux Julia, parce que croyez-moi, elles ont beau être deux, pour moi, il n’y a bien qu’une seule Héroïne !
Ma note : 10/10