Le bleu au-delà

Auteur : David Vann

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Le bleu au-delà

Quatrième de couverture :

Roy est encore un enfant lorsque son père, James Fenn, dentiste et pêcheur professionnel raté, se suicide d’une balle dans la tête. Tout au long de sa vie, Roy ressassera ce drame qui deviendra son obsession mais aussi une source, douloureuse, d’inspiration. Comment se créent et se transmettent les légendes familiales ? Quelles histoires notre mémoire choisit-elle de garder et sous quelle forme ? À partir de quelques moments intimes éparpillés dans le temps – faiblesses, infidélités, désirs, contemplations – se met en place une histoire de perte, d’amour tendre et de retrouvailles imaginaires dans les espaces sauvages de l’Alaska.

Quelques mots sur l’auteur :

David Vann naît en 1966 sur l’île Adak, en Alaska, où il passe une partie de son enfance avant de s’installer en Californie avec sa mère et sa sœur. Quand il a treize ans, son père se suicide : ce drame marque très fortement le jeune garçon et le poursuivra toute sa vie.

David Vann travaille à l’écriture d’un premier roman pendant dix ans avant de rédiger en dix-sept jours, lors d’un voyage en mer, le livre qui deviendra Sukkwan Island. Pendant douze ans, il cherche sans succès à se faire publier aux États-Unis : aucun agent n’accepte de soumettre le manuscrit, jugé trop noir, à un éditeur. Ses difficultés à faire publier son livre le conduisent vers la mer : il gagne alors sa vie en naviguant pendant plusieurs années dans les Caraïbes et en Méditerranée.

Après avoir traversé les États-Unis en char à voile et parcouru plus de 40 000 milles sur les océans, il échoue lors de sa tentative de tour du monde en solitaire sur un trimaran qu’il a dessiné et construit lui-même. En 2005, il publie A mile down, récit de son propre naufrage dans les Caraïbes lors de son voyage de noces quelques années plus tôt. Ce livre fait partie de la liste des best-sellers du Washington Post et du Los Angeles Times.

Ce premier succès lui permet de gagner partiellement sa vie grâce à l’écriture et il commence à enseigner. Il propose alors Sukkwan Island à un concours de nouvelles qu’il remporte et, en guise de prix, voit son livre publié en 2008 aux Presses de l’Université du Massachusetts. L’ouvrage est tiré à 800 exemplaires, puis réimprimé suite à la parution d’une excellente critique dans le New York Times. Au total, ce sont pourtant moins de 3 000 exemplaires de cette édition qui sont distribués sur le marché américain.

Publié en France en janvier 2010, David Vann est aujourd’hui traduit en dix-huit langues dans plus de soixante pays. Une adaptation cinématographique par une société de production française est en cours.

David Vann est également l’auteur de DésolationsImpursGoat MountainDernier jour sur terreAquariumL’Obscure clarté de l’air et Un poisson sur la lune. Il partage aujourd’hui son temps entre la Nouvelle-Zélande où il vit et l’Angleterre où il enseigne, tous les automnes, la littérature.

Ma chronique :

David Vann, me revoilà à lire un de ses livres et c’est toujours une aventure avec cet auteur. Il est de ces auteurs qui vous épuisent psychologiquement, on ne ressort jamais indemne avec lui. Le bleu au-delà est un recueil de nouvelles. À la base, David Vann a écrit un recueil, Legend of a suicide dont faisait également parti Sukkwan Island. Gallmeister nous propose donc avec ce petit livre les autres nouvelles inédites en France.

Et si Roy n’était pas mort sur Sukkwan Island ? Si à 13 ans il avait subi le suicide de son père ? Comment se serait-il construit ? Car elle est là la question en fil rouge dans toutes ces nouvelles : Comment se construire sans le père ? Comment grandir et vivre sa vie d’homme quand le père s’est fait explosé la tête et qu’il laisse un grand vide, une absence pesante ?

Les thèmes abordés dans ces nouvelles sont donc le suicide, la mort, la famille… Rien de très joyeux… Mais heureusement David Vann, expert comme il l’est y glisse la nature. Une nature froide et austère, l’Alaska, mais une nature qui vient apporter la bouffée d’oxygène que l’on a besoin avec cette lecture.

Nous le savons, David Vann, est quelqu’un de torturé… En même temps avec un père qui se suicide là aussi à l’âge de 13 ans ce n’est pas évident. Mais il prouve encore une fois qu’il est unique dans son genre. Ok, quand on le lit, il nous épuise psychologiquement mais c’est tellement bien écrit, c’est juste dingue.

Il m’a donc emporté dans sa folie à travers ces différentes nouvelles. Je les ai trouvées toutes complémentaires les une des autres. Elles montrent le cheminement qu’a du faire Roy (et David Vann je suppose) pour affronter la tragédie du suicide de son père. Il y a par contre une nouvelle qui m’a vraiment dérangé et mis mal à l’aise, celle qui parle de la grand-mère de Roy et des cérémonies pour les défunts, trop glauque pour moi.

Voilà donc un recueil qui comme tous les livres de David Vann va me hanter pour longtemps.

Ma note : 08 / 10

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