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Les serpents de la frontière

Auteur : James Crumley

Édition : Gallmeister

Genre : Polar

Titre : Les serpents de la frontière

Quatrième de couverture :

Cela fait des années que Milo a arrêté de boire, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne lui a pas réussi. Dépossédé de son héritage par un escroc, il finit par débusquer son vieux pote Sughrue au fin fond du Texas. Le plan est simple : à eux deux, ils vont mettre à profit leur expérience d’enquêteurs peu conventionnels pour retrouver l’escroc et rendre une justice exemplaire. Accessoirement, Milo entend “arrêter d’arrêter” les substances déconseillées pour la santé. Mais Sughrue a lui aussi quelque chose à demander. Toujours incontrôlable, il s’est mis à dos une bande sacrément dangereuse, les “serpents de la frontière”. Des serpents connus pour ne pas faire de quartier. Sauf que Sughrue n’a pas le sens de la mesure, et puisque Milo est là…

 
Les deux héros de James Crumley conjuguent leurs fulgurances et leur folie dans une quête qui les entraîne au cœur des déserts du Mexique. 

Quelques mots sur l’auteur :

James Crumley est né à Three Rivers, au Texas, en 1939. Il sert deux ans dans l’armée, aux Philippines, puis continue ses études et sort diplômé de l’Université de l’Iowa. Au milieu des années 1960, il part vivre et enseigner dans le Montana, un État qu’il ne quittera plus et où il côtoiera notamment Richard Hugo et James Lee Burke.

Peu après son arrivée à Missoula, en 1969, il écrit son premier roman, Un pour marquer la cadence, avec comme toile de fond la guerre du Viêt Nam. En 1975 paraît Fausse Piste (The Wrong Case), le premier roman d’une saga mettant en scène Milo Milodragovitch, un privé mélancolique vétéran de la guerre de Corée. Suivront Dancing Bear en 1983, Bordersnakes et The Final Country en 1996. En 1978, James Crumley écrit The Last Good Kiss, le premier livre d’une nouvelle saga qui introduit un nouveau privé : C. W. Sughrue. Puis, en 1993, The Mexican Tree DuckBordersnakes (où Sughrue et Milodragovitch se rencontrent) et The Right Madness en 2005.

Ces deux personnages, antihéros excessifs en tout, rassemblent toutes les obsessions et pas mal des traits de caractère de leur créateur : vétérans du Viêt Nam, divorcés maintes fois, portés sur les femmes dangereuses, l’alcool, les drogues dures, les armes à feu et les nuits sans sommeil, toutes choses en général censées représenter un danger pour eux ou pour autrui.

James Crumley décède le 17 septembre 2008, à Missoula. Il est aujourd’hui considéré par ses pairs comme un des plus grands auteurs de polar. Son œuvre, l’une des plus emblématiques du roman noir, est en voie de retraduction intégrale chez Gallmeister par Jacques Mailhos.

Ma chronique :

J’ai finis l’année avec James Crumley et ça c’est juste top. J’adore tellement cet auteur, j’attend avec impatience le mois de novembre pour la réédition annuelle d’un de ses titres chez Gallmeister.

Et là, quel titre !!! Les serpents de la frontière… où la rencontre entre Milo et Sughrue… Et bien, cela détone, c’est absolument jouissif. J’adore ces deux détectives, mais là ensemble, franchement c’est le pied. On les retrouve entre le Texas, la Californie et le Mexique pour de longs trajets en voiture et forcément des arrêts dans des bars et des motels. Ce que j’aime bien avec Crumley c’est qu’il nous emmène dans des endroits mal famés où drogue, alcool et sexe sont à leur paroxysme.

Tout le long du roman, on alterne les points de vues entre Milo et Sughrue ce qui est super intéressant car cela nous permet de rentrer dans leurs têtes, d’en apprendre plus sur eux et sur leurs passés. Et franchement, être dans la tête de ces deux là, c’est jubilatoire, surtout qu’ils sont rarement sobres ces messieurs. Cela donne donc quelques réflexions philosophiques assez mémorables.

Concernant l’intrigue, Sughrue veut se venger d’avoir faillit y passer quelques mois auparavant, tandis que Milo lui veut récupérer son argent… Oui celui qu’il a tant attendu et bien il lui a été soufflé sous le nez avant même qu’il puisse en profiter. Ils sont donc bien énervés nos deux lascars et cela va faire des étincelles. Je dois avouer que j’ai vraiment eu du mal à suivre cette intrigue pas très claire pour moi. mais bon, je ne pense pas que c’était l’objectif premier de Crumley.

D’ailleurs Crumley s’est surpassé avec cet opus, son style inimitable nous offre encore un très très grand polar noir. J’adore, c’est un gros kiff à chaque fois. J’ai maintenant hâte de retrouver les deux héros chacun de leur côté, cette fois peut-être de retour dans le Montana.

Ma note : 09/10

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Comment tout a commencé

Auteur : Pete Fromm

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Comment tout a commencé

Quatrième de couverture :

Dans une petite ville du Texas perdue en plein désert, Austin, 15 ans, et sa grande sœur Abilene s’entraînent au base-ball jusqu’à l’épuisement. Abilene n’a pas pu devenir joueuse professionnelle, c’est donc à Austin de s’imposer comme le meilleur lanceur de tous les temps. Emporté par l’irrésistible exubérance de sa sœur, aveuglé par son admiration, Austin refuse de voir que quelque chose ne tourne pas rond. Pourtant, les sautes d’humeur, les lubies et les disparitions soudaines d’Abilene fissurent insidieusement leur précieuse complicité et mettent peu à peu en danger l’équilibre de toute la famille.

Quelques mots sur l’auteur :

Pete Fromm est né le 29 septembre 1958 à Milwaukee, dans le Wisconsin. Peu intéressé par les études, il s’inscrit un peu par hasard à l’université du Montana pour y suivre un cursus de biologie animale. 

Il vient d’avoir vingt ans lorsque, fasciné par les récits des vies de trappeurs, il accepte un emploi consistant à passer l’hiver à Indian Creek, au milieu de nulle part (dans les montagnes de l’Idaho), pour surveiller la réimplantation d’œufs de saumons dans la rivière. Cette saison passée en solitaire au cœur de la nature sauvage bouleversera sa vie.

À son retour à l’université, il supporte mal sa vie d’étudiant et part barouder en Australie. Poussé par ses parents à terminer ses études, il s’inscrit au cours de creative writing de Bill Kittredge – pour la simple et bonne raison que ce cours du soir est le seul compatible avec l’emploi du temps qui lui permettrait d’achever son cursus le plus tôt possible. 

C’est dans ce cadre qu’il rédige sa première nouvelle et découvre sa vocation. Son diplôme obtenu, il devient ranger et commence chacune de ses journées par plusieurs heures d’écriture. Après avoir jonglé entre son activité d’écrivain et les différents métiers qu’il cumule, il décide finalement de se consacrer à plein temps à la littérature.

Aujourd’hui, Pete Fromm a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles qui ont remporté de nombreux prix et ont été vivement salués par la critique. Il est notamment le seul auteur à avoir remporté cinq fois le prix littéraire de la PNBA (l’association des libraires indépendants du Nord-Ouest Pacifique). Indian Creek, récit autobiographique qui raconte son hiver en solitaire dans les Rocheuses, a été son premier livre traduit en français et est devenu un classique du nature writing aux États-Unis comme en France.

Il vit aujourd’hui à Missoula, dans le Montana.

Ma chronique :

Et voilà un nouveau Pete Fromm de lu, que j’aime cet auteur. Comment tout a commencé est la première fiction écrite par l’auteur. Encore une fois je suis tombé sur le charme de sa plume.

Pete Fromm n’a pas son pareil pour parler de la vie et des relations familiales, sa plume nous attrape et nous transporte, cette fois il m’a fait voyagé au Texas, dans une famille d’apparence classique. Mais voilà, il faut bien qu’il y ait quelque chose, Pete Fromm a choisi ici d’évoquer une maladie psychique qui selon moi est trop peu évoquée, elle est un peu tabou d’ailleurs, il s’agit de la bipolarité. Cette maladie est forcément le fil conducteur de ce récit, mais il y a tellement d’autre chose, les problèmes climatiques avec une grande sécheresse de plusieurs mois, du sexisme, le port des armes à feu et le contexte étudiant avec toujours une certaine pression mise sur les jeunes et ce rapport compliqué au sport et à l’image des grands sportifs. C’est tout ce qui me rend curieux des États-Unis et ici c’est totalement maitrisé, il n’y a pas de pato ou de jugement hâtif, chacun peut se faire sa propre opinion en refermant le livre.

J’ai été conquis par Abilene, c’est elle, la grande sœur, c’est elle qui est bipolaire et c’est autour d’elle que gravite toute la famille. C’est également elle qui régit toute la vie de son petit frère Austin, le poussant à devenir un champion de Base Ball. A la base, c’était elle qui était destinée à devenir la championne, mais dans l’Ouest Américain, à cette époque (pas si lointaine malheureusement, surtout que c’est encore certainement le cas), être une fille, vouloir intégrer une équipe de gars et potentiellement être meilleure qu’eux, vous vous doutez bien que cela ne passe pas. Ab’lene comme Austin appelle sa grande sœur porte donc tous les espoirs de la jeune fille sur ses épaules. La relation entre les deux est complexe et exclusive, ils vivent l’un pour l’autre, s’en est limite malsain. D’autant plus que la maladie rend les choses encore plus intenses et potentiellement dangereuses.

J’ai aimé suivre la vie de cette famille qui vit au rythme de la maladie, j’ai aimé l’amour qui se dégage de chacun des membres de celle-ci. Pete Fromm est vraiment doué pour parler d’amour, c’est tout le temps juste. C’est un roman qui se lit quasiment d’une traite, comme tout les Pete Fromm me direz vous, mais c’est là toute la magie de la plume de ce grand auteur. Comme je l’ai déjà dit, il t’attrape et t’emmène au cœur même de la famille, en tant que lecteur, j’ai eu l’impression de vivre avec eux, c’est juste formidable.

Bon cela ne va pas être très original, mais c’est encore un coup de cœur.

Ma note : 10/10

La peine du bourreau

Autrice : Estelle Tharreau

Édition : Taurnada

Genre : Thriller

Titre : La peine du bourreau

Quatrième de couverture :

McCoy est « bourreau » au Texas. Après 42 ans passés dans le couloir de la mort, il reçoit la visite officieuse du Gouverneur Thompson qui doit se prononcer sur la grâce du condamné numéro 0451.
Il ne leur reste que quatre heures pour faire revivre les souvenirs de McCoy avant l’injection létale.
Quatre heures dans l’isolement de la prison de Walls.
Quatre heures pour cinq crimes qui déchaînent les passions.
Quatre heures pour ce qui pourrait être la dernière exécution de McCoy.
Quatre heures pour jouer le sort d’un homme.

Quelques mots sur l’autrice :

Après avoir travaillé dans le secteur privé et public, cette passionnée de littérature sort son premier roman en 2016, Orages, suivi de L’Impasse en 2017. Depuis, elle se consacre entièrement à l’écriture.

Ma chronique :

Encore une fois un grand merci à Joël et aux éditions Taurnada pour l’envoi de ce roman qui sort le 1er octobre en librairie.

Et c’est un grand roman que nous avons là. Un roman que j’ai dévoré en quelques heures, un véritable page turner.

Alors pour ou contre la peine de mort ? Voilà ce à quoi nous sommes confrontés dans ce roman. Nous allons passé quatre heures avec un bourreau, quatre heures pendant lesquelles le destin d’un être humain se joue.

Estelle Tharreau que je ne connaissais pas avant la lecture de ce roman nous offre ici un très très bon roman, une critique acerbe de l’Amérique et un débat enflammé sur la peine de mort. Nous sommes dans une prison du Texas, état du Sud des États-Unis, un état encore très encré dans les vieilles valeurs anti-noir, ultra-religieux, moralisateur, bref un état où il ne fait pas bon vivre.

Avec le bourreau McCoy nous allons revivre les quatre vingt dernières années des États-Unis et du Texas à travers les différentes exécutions dont il a pris part mais également à travers l’histoire du condamné numéro 0451. C’est vraiment une critique du système américain avec les erreurs judiciaires, les condamnés à la va-vite car, bah oui il est noir c’est forcément lui le coupable… Tout ce que j’ai en horreur aux États-Unis.

Qu’il est intéressant d’avoir le point de vu du bourreau, le dernier maillon de la chaîne, lui qui est juste là pour exécuter un ordre… un homme. Il y a à travers ces confessions une sorte de repentir, un mal-être profond d’avoir pris la vie d’hommes qui ne le méritait pas mais qui sous des prétextes politiques ou de soi-disant normalité sont passés de vis à trépas. Et dans le même temps une colère immense envers la société qui au contraire va laisser de véritables monstres poursuivent leurs vies.

C’est un roman noir comme je les aime et français chose assez rare pour le souligner. C’est un grand roman que je conseille à tous.

Ma note : 10 / 10