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Montana 1948

Auteur : Larry Watson

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Montana 1948

Quatrième de couverture :

« De l’été de mes douze ans, je garde les images les plus saisissantes et les plus tenaces de toute mon enfance, que le temps passant n’a pu chasser ni même estomper. » Ainsi s’ouvre le récit du jeune David Hayden. Cet été 1948, une jeune femme sioux porte de lourdes accusations à l’encontre de l’oncle du garçon, charismatique héros de guerre et médecin respecté. Le père de David, shérif d’une petite ville du Montana, doit alors affronter son frère aîné. Impuissant, David assistera au déchirement des deux frères et découvrira la difficulté d’avoir à choisir entre la loyauté à sa famille et la justice.

Quelques mots sur l’auteur :

Larry Watson est né en 1947 à Rugby, dans le Dakota du Nord. Fils et petit-fils de shérif, il rompt la tradition familiale et se lance dans l’écriture. Auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles traduits en une dizaine de langues, il a été récompensé par de nombreux prix littéraires. Montana 1948 a, dès sa parution aux États-Unis en 1993, été reconnu comme un nouveau classique américain.

Aujourd’hui, Larry Watson vit et enseigne dans le Wisconsin.

Ma chronique :

Le Totem n° 1… Je l’ai trouvé sur Vinted il y a quelques temps et je n’ai pas résisté longtemps à l’envie de le lire.

Larry Watson nous offre avec ce roman un grand classique de la littérature américaine. Tout est parfait dans ce roman qui est relativement court. Tout d’abord, le narrateur, un jeune garçon. Cela donne une vision pleine d’innocence et surtout sans voyeurisme. Et puis les autres personnages sont complexes comme j’aime. Surtout le père qui est tiraillé entre son esprit de justice et ses liens familiaux. Surtout l’histoire en elle-même, c’est simple, efficace cela va droit au but, c’est noir, bref c’est du Gallmeister.

J’ai aimé la rudesse de cette histoire, la rudesse des descriptions, la rudesse du Montana, c’est tout ce que j’aime dans mes lectures américaines. Et il y a comme souvent dans ces romans, du racisme avec les indiens, une fois de plus parqués et presque non reconnus comme hommes en tant que tel. Et bien sûr, il y a les armes, éléments importants dans ce roman.

Voilà donc un grand roman que j’ai dévoré en une journée. Avec un passage dans le monde adulte par la violence et la toute puissance que peut avoir une famille sur une petite ville du Montana. Du coup, jusqu’où aller pour ne pas écorcher l’image de la famille, j’ai adoré la position du père et son choix final.

Bref, encore un Gallmeister que je vous invite à découvrir.

Ma note : 10 / 10

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Cassandra

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Auteur : Todd Robinson

Édition : Gallmeister

Genre : Polar

Titre : Cassandra

Quatrième de couverture :

Boo et Junior ne se sont pas quittés depuis l’orphelinat. Aujourd’hui adultes, ils sont videurs dans un club de Boston. Avec leurs deux cent quinze kilos de muscles et leurs dix mille dollars de tatouages, ça leur va plutôt bien de jouer les durs. Mais quand on leur demande de rechercher la fille du procureur de Boston qui a disparu, ils vont devoir recourir à autre chose qu’à leurs biceps. Que la gamine fasse une fugue, soit. Il faut bien que jeunesse se passe. Mais quand elle se retrouve sous l’emprise de ses mauvaises fréquentations, c’est une autre histoire.

Quelques mots sur l’auteur :

Todd Robinson est né en 1972. Il a été paysagiste, garde du corps, barman et videur – principalement au Roxy à New York et au fameux Rathskeller à Boston. Il a également créé une revue spécialisée dans la littérature noire et policière aux États-Unis, Thuglit, qui a remporté de nombreux prix et a publié – entre autres – des textes de Jake Hinkson. Aujourd’hui, il vit à Manhattan avec sa femme, son fils et un chat qui a mauvais caractère. En parallèle de son activité d’écrivain, il travaille comme barman au Shade Bar de Greenwich Village.

Ma chronique :

Je continu de vider ma PAL Gallmeister. Cassandra est pour moi une découverte de Todd Robinson.

Ce roman, est l’histoire de deux videurs de Boston qui vont être recrutés par le procureur pour retrouver sa fille de quatorze ans disparue depuis plusieurs jours. Une narration à la première personne, deux types costauds abimés par la vie, des bars, des quartiers malfamés, de l’alcool et de la drogue sont d’autant d’éléments qui font en sorte qu’il faut pour que j’aime cette lecture.

Alors, oui, j’ai aimé, mais pas autant que je l’aurais cru. Je dois devenir exigent, mais cela manque de noir. La narration à la première personne par Boo, l’un des deux videurs amène trop d’humour facile. J’ai trouvé cela dommageable à l’ensemble. L’intrigue et les personnages sont pourtant très intéressants, on ne s’ennui pas une seconde, mais ce n’est pas assez noir pour moi. Pourtant la dernière partie, après un évènement important est quant à elle beaucoup plus sombre et révèle tout le talent de Todd Robinson.

J’ai aimé tous ces personnages gravitant autour de Boo et de Junior, même si pour moi la plus intéressante reste Cassandra, une jeune demoiselle pleine de complexité, j’ai vraiment adoré son personnage.

C’est tout de même un très bon roman que nous propose Todd Robinson, j’ai lu que certain le trouvait bien noir donc il ne s’agit que d’un avis personnel et de la sensibilité de chacun. Je serais curieux de savoir ce que vous en avez pensé si vous l’avez lu.

Ma note : 07 / 10

 

Shibumi

shibumi

Auteur : Trevanian

Édition : Gallmeister

Genre : À déterminer

Titre : Shibumi

Quatrième de couverture :

Nicholaï Hel est l’homme le plus recherché du monde. Né à Shanghai en plein chaos de la Première Guerre mondiale, fils d’une aristocrate russe et protégé d’un maître de Go japonais, il a survécu à la destruction d’Hiroshima pour en émerger comme l’assassin le plus doué de son époque. Son secret réside dans sa détermination à atteindre une forme rare d’excellence personnelle : le shibumi.
Désormais retiré dans sa forteresse du Pays basque en compagnie de sa délicieuse maîtresse, Nicholaï accueille une jeune étrangère venue lui demander son aide. Il se retrouve alors traqué par une organisation internationale de terreur et d’anéantissement – la Mother Company – et doit se préparer à un ultime affrontement.

Quelques mots sur l’auteur :

Écrivain inclassable, échappant à toute catégorisation, Trevanian est autant une légende qu’un mystère. Un auteur sur lequel les rumeurs les plus incroyables ont circulé et qui a attisé la plus folle curiosité du monde littéraire. Un écrivain sans visage dont les livres se sont vendus à plus de cinq millions d’exemplaires et ont été traduits en près de quinze langues sans qu’il ait jamais fait de promotion.

Ma chronique :

Il y a des livres, je ne sais pourquoi, ils me font peur … C’est le cas de celui-ci, longtemps j’ai hésité à l’acheter et il ne serait peut-être pas sorti tout de suite de ma PAL sans ce confinement. Pourtant, une fois refermé, je suis bien content de ne pas être passé à côté.

Ce roman est pour moi un petit ovni. Il est vraiment particulier. Un roman de chez Gallmeister dont l’intrigue se déroule entre le Japon et le Pays Basque, déjà ce n’est pas commun. Ensuite, particulier par le genre… Ou les genres, enfin, je ne sais pas trop, il est totalement inclassable. Roman d’espionnage ? Oui pourquoi pas. Thriller ? Je ne pense pas. Ovni, je vous ai dit, ça c’est certain. Je me suis régalé avec ce Shibumi, ce roman qui est un genre à lui tout seul.

L’auteur est un véritable jongleur, il adapte son style à la situation ou à l’histoire qu’il raconte. Comme dit un peu plus haut, une partie de ce roman se passe au Japon, et bien j’ai trouvé que par bien des manières Trevanian a adapter son écriture au style japonais, ce côté très contemplatif propre à cette littérature, c’est ce que j’ai retrouvé dans Shibumi. Mais il n’y a pas que ça, à un autre moment, nous avons carrément à faire à un roman sur la spéléologie et cela m’a super intéressé alors que à la base c’est quelque chose qui ne m’attire pas du tout. Et entre tout cela, l’auteur nous propose de l’espionnage, de l’action, des situations et des dialogues à mourrir de rire. Vous y rajoutez des critiques acerbes de la société et des occidentaux (tout le monde y passe, pas de jaloux) et c’est un véritable melting-pot qui fait de ce roman un chef d’oeuvre.

Voilà, encore une très belle découverte chez Gallmeister. Un roman que je ne peux que conseiller à tout ceux qui ne l’on pas encore lu et qui aiment les ovnis littéraires.

Ma note : 10 / 10

 

L’obscure clarté de l’air

l'obscure clarté de l'air

Auteur : David Vann

Édition : Gallmeister

Genre : Mythologie

Titre : L’obscure clarté de l’air

Quatrième de couverture :

« Née pour détruire les rois, née pour remodeler le monde, née pour horrifier et briser et recréer, née pour endurer et n’être jamais effacée. Hécate-Médée, plus qu’une déesse et plus qu’une femme, désormais vivante, aux temps des origines ”. Ainsi est Médée, femme libre et enchanteresse, qui bravera tous les interdits pour maîtriser son destin. Magicienne impitoyable assoiffée de pouvoir ou princesse amoureuse trahie par son mari Jason ? Animée par un insatiable désir de vengeance, Médée est l’incarnation même, dans la littérature occidentale, de la prise de conscience de soi, de ses actes et de sa responsabilité. Dans une langue sublime et féroce, David Vann fait une relecture moderne du mythe de Médée dans toute sa complexe et terrifiante beauté. Le portrait d’une femme exceptionnelle qui allie noirceur et passion dévorante.

Quelques mots sur l’auteur :

David Vann est né en 1966 sur l’île d’Adak, en Alaska, où il a passé une partie de son enfance avant de s’installer en Californie. Son premier roman Sukkwan Island, publié en France en 2010, a remporté un immense succès et a été couronné par le prix Médicis étranger. Il est aujourd’hui traduit en quinze langues dans plus de cinquante pays. Goat Mountain est son quatrième roman.

Ma chronique :

Je profite de cette période de confinement pour lire les titres Gallmeister qui sont encore dans ma PAL, j’ai donc commencé par L’obscure clarté de l’air du célèbre David Vann.

Bon, nous savons tous très bien que David Vann est un auteur à part, que ses romans sont très particuliers avec une atmosphère lourde et pesante, alors écrire sa propre version du mythe de Médée et des Argonautes ne pouvait qu’attiser ma curiosité.

Tout d’abord, je ne connaissais pas plus que cela le mythe de Médée avant cette lecture hormis le fait que Jason a récupéré la toison d’or, cela s’arrêtait là. Du coup plus qu’une réécriture c’était une découverte pour moi. Et une découverte qui m’a pas mal plu, malgré des premiers chapitres laborieux. Une fois dans l’histoire je ne l’ai plus lâchée.

Je trouve qu’il y a dans cette lecture une sorte de paradoxe entre une certaine douceur et une franche noirceur. Douceur pour tous ce qui touche à la nature et aux éléments que sont la mer, le soleil, la terre ou encore le vent, ici ce sont littéralement des personnages, des dieux même. Et noirceur pour la folie de Médée, les morceaux de son frère, les découpages d’un vieux bouc et d’un roi, c’est juste horrible à lire, comme pour chacun de ses romans David Vann ne nous épargne rien. Mais au final que serait un roman de cet auteur sans cette folie et cette noirceur ?

Ce roman est totalement centré sur le personnage de Médée, ok, il y a plein d’autres personnages, mais ils naviguent tous en peu en filigrane autour d’elle. J’ai ressenti avec cette lecture une chose assez particulière, comme une impression de flotter autour de Médée, d’être présent en tant que spectateur invisible. Ceci prouve encore une fois le génie de David Vann.

L’obscure clarté de l’air est pour moi un roman extrêmement féministe. Cette femme follement amoureuse, voulant s’extraire d’un destin pathétique, oeuvrant pour faire de sa vie quelque chose d’extra-ordinaire est en combat permanent contre une rage démentielle, une haine des hommes qui ne sont pour elle que des animaux. J’ai aimé cette dualité entre l’amour et la folie qui sont présents en elle.

Voilà, j’ai passé un magnifique moment avec cette lecture, cet auteur n’arrête plus de me surprendre.

Ma note : 09 / 10

 

# 146 – Le mardi sur son 31

mardi sur son 31

Bonjour tout le monde,

Nous sommes mardi et comme chaque semaine je partage avec vous un extrait de ma lecture en cours. Aujourd’hui il s’agit d’un extrait d’un roman de David Vann, cet auteur si particulier et si perturbant.

J’ai découvert un petit rendez-vous bien sympathique sur le blog Les bavardages de Sophie que je vais reprendre sur mon blog.

Le principe est simple, il suffit de proposer chaque mardi, une citation tirée de la page 31 de sa lecture en cours.

l'obscure clarté de l'air

Le soleil grimpe plus haut et les ponts deviennent brûlants, les planches si chaudes qu’elles semblent sur le point de s’embraser. Aucune ombre, aucune voile, aucune brise.

Les hommes moites et luisants, la peau tannée et sombre. La peau de Médée bien plus blanche, qui vire à présent au rouge, douloureuse.

Tout autour d’eux, l’eau en flammes, trop étincelante pour être contemplée, aussi Médée ferme-t-elle les yeux et s’agenouille-t-elle sur le pont, se dissimulant du soleil, attendant que tout cesse. Chaque jour à bord de ce bateau est plus long qu’aucun jour jamais connu. Le périple de son grand-père à travers le ciel sans progression notable, heure après heure, une punition qu’il lui inflige, il tire sur ses rênes, il ralentit et lui fait sentir sa colère, elle qui a détruit sa lignée, mis en pièce le futur roi. Aucune forêt pour l’abriter, ni brouillard, ni brume, ni nuage, ni pénombre, ni refuge bâti par l’homme. Un dieu impitoyable.

 

Les sorties du mois de janvier chez Gallmeister

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Bonjour tout le monde,

La nouvelle année vient de commencer, et qui dit mois de janvier, dit rentrée littéraire, je vous propose de découvrir ensemble ce que Gallmeister nous réserve pour ce premier mois de l’année 2020. Vous pourrez retrouver les titres présentés à partir du 03 janvier dans vos librairies.

Collection Americana

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sugar run

À trente-cinq ans, Jodi McCarty a passé la moitié de sa vie en prison. Condamnée à perpétuité, elle vient d’obtenir sa liberté conditionnelle. Elle part retrouver sa famille dans les collines pourpres des Appalaches, où un bout de terrain l’attend. Elle espère enfin construire sa vie. Mais avant de se tourner vers l’avenir, Jodi doit faire un détour par le passé et tenir une promesse. En route vers le Sud, elle fait la rencontre de Miranda, une jeune mère désemparée qui fuit son mari. Mues par un coup de foudre électrique, les deux femmes décident de prendre ensemble un nouveau départ. Mais Jodi ne tarde pas à se heurter à un monde dans lequel les gens refusent d’oublier ou de changer.

Sugar Run de Mesha Maren, traduction de Juliane Nivelt

Ma chronique ici

Sukkwan Island

Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, toute en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. Mais la rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.

Édition Anniversaire, Sukkwan Island de David Vann, traduction Laura Derajinski

La chronique d’Ann’Gaëlle ici

Ma chronique ici

Collection Totem

totem

11h14Jimmy ne sait rien refuser à son ex-femme Tyler. Même quand elle lui demande de se rendre au Nouveau Mexique enquêter sur la mort de son amant, il finit par céder. Il est vrai que l’histoire est intrigante : Tyler est persuadée qu’il s’agit d’un meurtre, dernier rebondissement de la tragédie sanglante qui a opposé ses deux grands-pères au début du siècle. Jimmy débarque donc à Harding, la petite ville natale de Tyler, avec son look new-yorkais et sa Rolls de collection. Et la trouille au ventre. À juste titre d’ailleurs, car très rapidement, on essaie de le tuer lui aussi.

11H14 de Glendon Swarthout, traduction de France-Marie Watkins

petit traité

En partant de la nature pour poser des questions sur l’existence, Kathleen Dean Moore, philosophe et naturaliste, nous offre la plus belle des réponses : l’amour de la vie pour elle-même. Parcourant l’Ouest américain, des côtes sauvages de l’Oregon aux rivages de l’Alaska, ce recueil s’appuie sur l’observation de phénomènes naturels pour nous replacer dans l’immensité du monde, mais aussi, tout simplement, auprès de nos proches. Avec respect, amour et délicatesse, chacun de ces brefs récits est l’occasion de se recentrer sur l’essence même des choses et de saisir la cristallisation de chacune de nos émotions pour mieux nous connaître nous-mêmes.

Petit traité de philosophie naturelle de Kathleen Dean Moore, traduction de Camille Fort-Cantoni

le bleu au delaRoy est encore un enfant lorsque son père, James Fenn, dentiste et pêcheur professionnel raté, se suicide d’une balle dans la tête. Tout au long de sa vie, Roy ressassera ce drame qui deviendra son obsession mais aussi une source, douloureuse, d’inspiration. Comment se créent et se transmettent des légendes familiales ? Quelles histoires notre mémoire choisit-elle de garder et sous quelle forme ? À partir de quelques moments intimes éparpillés dans le temps – faiblesses, infidélités, désirs, contemplations – se met en place une histoire de perte, d’amour tendre et de retrouvailles imaginaires dans les espaces sauvages de l’Alaska.

Le bleu au-delà de David Vann, traduction de Laura Derajinski

Alors, parmi tous ces titres, quels sont ceux qui vous donnent envie ?

 

Le canard siffleur mexicain

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Auteur : James Crumley

Édition : Gallmeister

Genre : Polar

Titre : La canard siffleur mexicain

Quatrième de couverture :

Et c’est reparti pour C.W. Sughrue, l’inoubliable privé déjà croisé dans Le dernier baiser, roman tout aussi mythique de Crumley. On n’oublie pas la ville de Meriwether, Montana, après avoir accompagné ses personnages. Sughrue, cette fois, est chargé par une paire de jumeaux géants de récupérer des poissons tropicaux rares auprès d’un mauvais payeur connu de tous pour avoir, un jour, mâché le ney d’un flic avant de l’avaler. Un gentil petit gars ce Norman L’Anormal ! Un peu chef de bikers aussi, du pire gang du pays. Rien de grave pour Sughrue qui en a vu d’autres. Norman, c’est sûr, rendra poliment les petites merveilles avec ce qu’il faut d’eau claire… Ce n’est qu’une broutille, un prélude agité… L’invraisemblable est ailleurs. Quelque part. Dans cet immense pays que Sughrue va de nouveau traverser à la recherche d’une mère…

Quelques mots sur l’auteur :

James Crumley est né à Three Rivers au Texas en 1939. Il sert deux ans dans l’armée, aux Philippines, puis continue ses études et sort diplômé de l’Université de l’Iowa. Au milieu des années 1960, il part vivre et enseigner dans le Montana, un État qu’il ne quittera plus et où il côtoiera notamment Richard Hugo et James Lee Burke. Peu après son arrivée à Missoula, en 1969, il écrit son premier roman, Un pour marquer la cadence, avec comme toile de fond la guerre du Viêt Nam.

Ma chronique :

Encore un James Crumley que j’ai la chance de pouvoir lire grâce à Gallmeister et si vous avez l’habitude de me suivre, vous savez que j’aime beaucoup cet auteur de très bons polars.

Me revoilà avec C.W Sughrue parti à l’aventure à la recherche de la mère d’un vieux biker complètement drogué et alcoolique, mangeant des poissons rouge et tirant sur des rats pour se défouler. Encore une fois Crumley embarque son détective dans une enquête qui commence on ne sait trop comment.

J’ai déjà pu le dire dans ma chronique précédente, la première enquête de Sughrue, Le dernier baiser, mais j’ai une vrai préférence pour l’autre détective mythique de Crumley, Milo Milodragovitch. Je trouve Sughrue un peu moins mordant que son collègue, ce qui nous donne tout de même un détective complètement à la ramasse.

Alors cette nouvelle enquête … Et bien je dois avouer que ce n’est pas la meilleure que j’ai pu lire de cet auteur. Tout d’abord, j’ai apprécié pas mal de choses, le road trip entre le Montana et le Mexique, les relations de C.W avec les femmes et Lester mais c’est surtout la bande avec laquelle il s’entoure que j’ai aimé. Vous savez ça fait un peu comme dans certains jeux vidéos d’aventure, vous commencez tout seul, puis vous rencontrez un compagnon, puis un autre … jusqu’à avoir toute une bande qui vous suivra à la vie, à la mort. Et bien c’est cela dans ce roman, et tous les compagnons de C.W sont tous aussi dingues que lui ce qui présage des moments d’anthologie.

Ce que j’ai moins aimé au contraire, c’est surtout le fait que cela part vraiment dans tous les sens. C’est trop, vraiment trop et cela m’a complètement perdu, j’ai terminé le livre, mais je n’ai toujours pas compris réellement le pourquoi du comment … Et c’est toujours frustrant dans ce genre de roman. Autre point que j’ai trouvé à la longue négatif, c’est le Vietnam, je sais bien que Sughrue est un vétéran de cette guerre, mais là c’était vraiment trop et ça tombait des fois un peu n’importe quand. Cela a contribuer au fait de me perdre.

Autre point qui m’a plutôt plu, c’est les références à Milo, même s’il n’est jamais cité, pour ceux qui ont déjà lu ces aventures, le clin d’oeil à la toute fin est juste trop bien. Dans la même veine, je trouve dommage qu’il n’y ai aucune référence à la dernière aventure. Bon après, comme dans chaque Crumley, il y a des répliques et des scènes d’anthologie qui fait de cet auteur vraiment un des maîtres du genre.

Ma note : 07 / 10

Sugar Run

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Autrice : Messa Maren

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Sugar Run

Quatrième de couverture :

À trente-cinq ans, Jodi McCarty a passé la moitié de sa vie en prison. Condamnée à perpétuité, elle vient d’obtenir sa liberté conditionnelle. Elle part retrouver sa famille dans les collines pourpres des Appalaches, où un bout de terrain l’attend. Elle espère enfin construire sa vie. Mais avant de se tourner vers l’avenir, Jodi doit faire un détour par le passé et tenir une promesse. En route vers le Sud, elle fait la rencontre de Miranda, une jeune mère désemparée qui fuit son mari. Mues par un coup de foudre électrique, les deux femmes décident de prendre ensemble un nouveau départ. Mais Jodi ne tarde pas à se heurter à un monde dans lequel les gens refusent d’oublier ou de changer.

Quelques mots sur l’autrice :

Mesha Maren a grandi dans les Appalaches où son père travaillait comme visiteur de prison. Elle a reçu de nombreuses récompenses littéraires, dont le Thomas Wolfe Fiction Prize. Elle vit et enseigne en Virginie. Sugar Run est son premier roman.

Ma chronique :

Encore une fois je tiens à remercier les éditions Gallmeister pour l’envoi de ce nouveau titre. Celui-ci sort en librairie le 03 janvier 2020.

Cela fait plusieurs jours que j’ai terminé cette lecture, ce roman que j’ai lu presque en une journée, ce roman que je n’ai pu lâcher. Il était impossible pour moi d’écrire directement ma chronique, j’ai eu besoin de digérer, de respirer et de lire autre chose. En effet, ce roman, le premier de Mesha Maren, m’a pris à la gorge, m’a attrapé très vite et ne m’a relâché bien après l’avoir terminé. Ce livre raconte les quelques jours suivant la sortie de prison de Jodi, on alterne les chapitres entre le présent et le passé. C’est ce mélange entre ce que vit Jodi à sa sortie de prison et ce qu’il l’a conduit dix-huit ans auparavant à aller en prison qui est passionnant. L’écriture est parfaite et fluide et permet de rentrer dans la tête de cette femme qui au final, ne mérite certainement pas ce qui lui est arrivé.

Sugar Run c’est donc l’histoire de Jodi, mais c’est également l’histoire de Miranda, de Paula, de Ricky … Tous sont ensemble, mais tous sont extrêmement seul, alors au final ne serait-ce pas un roman sur la solitude ? Je pense que oui, et la plus touchante pour moi est celle de Jodi forcément, Jodi cette fille élevée par sa grand-mère dans les montagnes, cette fille dont les parents n’ont pas voulu, cette adolescente tombant amoureuse d’une femme ayant sur elle une emprise psychologique extrême, cette femme ayant passée dix-huit ans en prison, cette femme dont la première chose qu’elle décide de faire une fois libre est de sauvé un petit garçon, cette femme qui encore une fois tombe amoureuse d’une femme instable, cette soeur qui est obligé de cacher son homo-sexualité à ses frères et encore cette femme admirable qui s’est entouré de personnes ayant besoin d’elle et qui s’est comme toute sa vie durant mise de côté.

Alors oui je suis admiratif de cette héroïne pas comme les autres, homo-sexuelle, fumeuse invétérée, alcoolique et droguée à n’en plus finir, mais pendant toute ma lecture j’ai vraiment eu de la peine et de la pitié pour elle. Et avoir ces sentiments lors d’une lecture, c’est la preuve que l’on est en face d’une écriture remarquable et d’un roman somptueux. En plus, comme souvent dans les Gallmeister, les descriptions de la nature, qui ici aussi est un personnage à part entière sont splendides. Encore une fois c’est un roman qui se déroule dans l’Amérique profonde et franchement, merde quoi , tous ces auteurs qu’est-ce qu’ils sont bons à raconter leur pays, à retranscrire cette vie dure, crasseuse et infiniment terrible.

Alors voilà, on le sait tous, Gallmeister a un talent de fou pour dénicher de primo-auteurs et là, encore une fois grâce à eux nous découvrons une pépite. Est-ce un coup de coeur ? À vrai dire je n’en sais rien … Est-ce que j’ai aimé ? Oh que oui, terriblement. Je vais donc mettre un 10/10 et il est possible que je revienne d’ici quelques temps y inclure un petit logo coup de cœur …

Ma note : 10 / 10

 

L’ours

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Autrice : Claire Cameron

Édition : Éditions 10 / 18

Genre : Drame

Titre : L’ours

Quatrième de couverture :

Anna, 5 ans, et son petit frère Stick campent avec leurs parents dans un parc naturel sauvage lorsqu’ils sont surpris en pleine nuit par ce que la petite fille confond avec un gros chien. Le lendemain, Anna découvre qu’elle et Stick sont désormais seuls, et que c’est à elle, la « grande », qu’il incombe de protéger son frère. Débute alors pour les deux enfants isolés une dangereuse errance…

Quelques mots sur l’autrice :

Claire Cameron est romancière et journaliste. Après l’écriture, la nature est sa grande passion et elle a travaillé en tant que monitrice en milieu sauvage. Aujourd’hui elle vit à Toronto avec son mari et leurs deux enfants.

Ma chronique :

Il y a des livres que l’on achète sur un coup de tête, comme ça à cause d’un titre, ou d’une couverture et qui après restent longtemps sur les étagères de nos bibliothèques. Ce fut le cas de ce roman. Et pourtant je l’en ai sorti et qu’est-ce que j’ai bien fait.

L’ours de Claire Cameron est basé sur un fait divers, un réel drame survenu en 1991. À partir de là, l’autrice est venu écrire une histoire, nous savons que c’est une fiction, mais c’est puissant, c’est dur et cela a fait mal à mon coeur de lecteur.

La particularité de ce roman, c’est qu’il est totalement construit d’après le point de vue d’une petite fille de cinq ans, c’est elle Anna, la narratrice. C’est vraiment un tour de force énorme de l’autrice, se placer à la place d’une gamine, se mettre entièrement dans sa tête et nous livrer avec toute son innocence, ses pensées, ses rêves et sa vision du drame.

J’ai été terrifié par cette lecture, je lisais cette histoire comme l’adulte que je suis mais à hauteur de l’enfant qui l’a raconte et c’est terrible. J’ai totalement été embarqué, j’ai eu l’impression de vivre ce drame en compagnie de ces frère et soeur. C’est un roman poignant, dur, mais il y a également beaucoup d’amour, d’innocence et de simplicité.

J’ai su lorsque j’ai tourné la dernière page et que j’étais en pleurs que c’était un coup de coeur. Quand un roman est capable de ce genre de prouesse c’est qu’il est bien et quel va te marquer longtemps.

Je ne veux pas trop vous en dévoiler car il ne faut pas gâcher la découverte de ce roman mais je ne peux que vous le conseiller.

Ma note : 10 / 10

coup-de-coeur

Au nom du bien

au nom du bien

Auteur : Jake Hinkson

Édition : Gallmeister

Genre : Policier

Titre : Au nom du bien

Quatrième de couverture :

Pasteur respecté d’une petite ville de l’Arkansas, Richard Weatherford n’en est pas moins simple mortel, avec ses secrets et ses faiblesses. Car Richard a fauté avec un jeune homme, Gary. Alors le coup de fil qu’il reçoit à cinq heures du matin ne présage rien de bon : le silence de Gary lui coûtera 30 000$, sinon Richard devra dire adieu à sa réputation et – surtout – à sa femme Penny et à leurs cinq enfants qui jamais ne supporteront un tel scandale. Prêt à tout pour empêcher son monde de s’effondrer, le pasteur n’a que quelques heures pour tisser une immense toile de mensonges où piéger son entourage. Mais c’est tout le charme des petites villes : même si leurs habitants prennent des directions différentes, leurs chemins finissent toujours par se croiser… inéluctablement.

Quelques mots sur l’auteur :

Jake Hinkson est originaire de l’Arkansas. Né en 1975, ce fils de prêcheur baptiste découvre en cachette le roman policier à l’âge de quatorze ans. Les deux obsessions de ses jeunes années – la religion et le crime – l’habitent encore aujourd’hui. Il vit à Chicago où il passe le plus clair de son temps à écrire et à fréquenter les salles de cinéma.

Ma chronique :

J’avais vraiment hâte de lire ce roman après avoir rencontré Jake Hinkson il y a quelques semaines sur Orléans. J’ai déjà lu de cet auteur L’enfer de Church Street qui fut un coup de coeur.

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Ce roman est assez particulier déjà de part sa construction, il est totalement écrit à la première personne mais il y a cinq narrateurs qui se partagent les chapitres. Ensuite, il se déroule sur une seule journée, le samedi avant Pâques. Pour Jake Hinkson, ce samedi est fascinant, car Jésus meurt le vendredi et il ressuscite le dimanche … Du coup qu’est-ce qui s’est passé le samedi ? Voilà pourquoi il a voulu que son roman, qui raconte la vie de cinq personnes d’une communauté de l’Arkansas dont le lien envers la religion est très fort, se passe sur ce samedi.

Ce roman met donc en scène un pasteur, sa femme, deux jeunes un peu paumés et un homme ayant comme projet d’ouvrir un magasin d’alcools et de spiritueux. Chacune de ces personnes est tiraillée entre sa fois et ses doutes. Ce tiraillement est encore plus présent chez le pasteur et sa femme. Cette dernière est vraiment le personnage que j’ai le plus apprécié, c’est une femme forte mais en même temps enchaînée dans la vie quelle mène.

Comme dans L’enfer de Church Street, Jake Hinkson nous parle de religion et encore une fois, je trouve que les américains avec leurs nombreuses branches catholiques sont un peu comme renfermés sur eux-même, j’ai l’impression que c’est en quelque sorte une secte. Le fait que beaucoup de chose soit basé sur l’image que l’on donne de soi et sur le regard que porte les gens qui nous entourent sur nous me perturbe au plus au point, j’ai l’impression que dans ce cas, nous ne sommes pas totalement libre.

Avec ce roman, Jake Hinkson, nous parle donc des doutes, des tiraillements qui habitent chacun de ses personnages et montre jusqu’à où ils sont prêts à aller pour préserver leur rang social et l’image que la communauté porte sur eux, mais également pour certain ce qu’ils sont prêts à faire pour obtenir leur liberté en essayant de sortir de cette communauté justement. Tout cela sur fond d’élection américaine avec comme candidats, Trump et Hillary Clinton et avec une réflexion de fond sur l’alcool.

En tout cas encore un très bon roman de la part de cet auteur américain vraiment très intéressant.

Ma note : 9 / 10

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