Archives du mot-clé famille

L’un des nôtres

Auteur : Larry Watson

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : L’un des nôtres

Quatrième de couverture :

Dalton, Dakota du Nord, 1951. Après la mort tragique de leur fils, George et Margaret Blackledge doivent maintenant accepter d’être séparés de leur petit-fils adoré, Jimmy. Car leur belle-fille, Lorna, vient de se remarier à un certain Donnie Weboy et l’a suivi dans le Montana. Hostile à l’égard de Donnie qu’elle soupçonne de maltraiter la jeune femme et l’enfant, Margaret décide de se lancer à leur recherche pour ramener Jimmy coûte que coûte. George ne peut que plier devant la détermination de son épouse. En s’approchant peu à peu de leur but, les Blackledge découvrent le pouvoir du clan Weboy, qui semble empoisonner toute la région. Et la vérité éclate très vite : cette puissante famille, dirigée par une femme redoutable, ne lâchera jamais le garçon sans combattre.

Quelques mots sur l’auteur :

Larry Watson est né en 1947 à Rugby, dans le Dakota du Nord. Fils et petit-fils de shérif, il rompt la tradition familiale et se lance dans l’écriture. Auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles traduits en une dizaine de langues, il a été récompensé par de nombreux prix littéraires. Montana 1948 a, dès sa parution aux États-Unis en 1993, été reconnu comme un nouveau classique américain.

Aujourd’hui, Larry Watson vit et enseigne dans le Wisconsin

Ma chronique :

Tout d’abord, merci à Gallmeister pour l’envoi de ce roman. J’ai déjà lu Larry Watson, l’année dernière avec son premier roman, Montana 1948, un roman que j’avais bien aimé. J’étais vraiment curieux et enthousiasmé par celui-ci qui est sorti au début du mois. L’un des nôtres à été adapté au cinéma en 2020 avec Kévin Costner. Je l’ai lu dans le cadre du #challengegallmeister pour le thème « C’est la vie ».

J’étais donc curieux par ce roman, avoir comme protagonistes principaux des grands-parents, j’ai trouvé cela intéressant et pas commun. Je n’ai absolument pas été déçu. Margaret et George Blackledge sont exactement ce à quoi je m’attendais, ils représentent les piliers d’une famille, c’est les matriarches. En plus ils s’aiment énormément et n’ont pas besoin de mots pour se le dire. Ils s’agit de deux personnages que j’ai beaucoup aimé.

Larry Watson a ce talent de pouvoir faire passer plein de choses et d’émotions en très peu de mots. J’avais déjà eu ce ressenti avec Montana 1948 et de nouveau avec celui-ci. Il n’y a pas de longues descriptions, pas de longues phrases, mais les émotions passent, l’imaginaire se met en place et nous transporte dans le Dakota du Nord et dans le Montana.

J’ai beaucoup aimé cette histoire, cette sorte de rivalité familiale, de clan, de nom. Avoir deux grands-parents qui partent « au front » pour pouvoir récupérer leur petit fils, l’enfant de leur fils décédé brutalement. Ils vont affronter une famille menée à la baguette par une femme forte et impitoyable. Une scène m’a énormément marquée, celle pendant laquelle les Blackledge dinent chez les Weboy. Larry Watson a réussi à donner à ce passage une ambiance sombre et lourde, pleine de sous-entendus, j’ai adoré.

C’est donc un roman que je ne peux que vous conseiller, un page turner nous entrainant sur les routes du Dakota du Nord et du Montana. Jusqu’à où sont-ils prêts à aller pour leur famille, leur nom et par amour.

Ma note : 09/10

Publicité

Le lac de nulle part

Auteur : Pete Fromm

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Le lac de nulle part

Quatrième de couverture :

Cela fait bientôt deux ans que Trig et Al, frère et sœur jumeaux, n’ont plus de contact avec leur père. Et voilà qu’il réapparaît dans leur vie et réclame « une dernière aventure » : un mois à sillonner ensemble en canoë les lacs du Canada. À la fois excités à l’idée de retrouver la complicité de leur enfance et intrigués par ces retrouvailles soudaines, les jumeaux acceptent le défi de partir au milieu de nulle part. Mais dès leur arrivée, quelque chose ne tourne pas rond, les tensions s’installent. Contrairement à ses habitudes, leur père paraît mal préparé à l’expédition, qui s’annonce pourtant périlleuse par ce mois de novembre froid et venteux. Tous les trois devront naviguer avec la plus grande prudence entre leurs souvenirs et la réalité qui semble de plus en plus leur échapper.

Quelques mots sur l’auteur :

Pete Fromm est né le 29 septembre 1958 à Milwaukee, dans le Wisconsin. Peu intéressé par les études, il s’inscrit un peu par hasard à l’université du Montana pour y suivre un cursus de biologie animale. 

Il vient d’avoir vingt ans lorsque, fasciné par les récits des vies de trappeurs, il accepte un emploi consistant à passer l’hiver à Indian Creek, au milieu de nulle part (dans les montagnes de l’Idaho), pour surveiller la réimplantation d’œufs de saumons dans la rivière. Cette saison passée en solitaire au cœur de la nature sauvage bouleversera sa vie.

À son retour à l’université, il supporte mal sa vie d’étudiant et part barouder en Australie. Poussé par ses parents à terminer ses études, il s’inscrit au cours de creative writing de Bill Kittredge – pour la simple et bonne raison que ce cours du soir est le seul compatible avec l’emploi du temps qui lui permettrait d’achever son cursus le plus tôt possible. 

C’est dans ce cadre qu’il rédige sa première nouvelle et découvre sa vocation. Son diplôme obtenu, il devient ranger et commence chacune de ses journées par plusieurs heures d’écriture. Après avoir jonglé entre son activité d’écrivain et les différents métiers qu’il cumule, il décide finalement de se consacrer à plein temps à la littérature.

Aujourd’hui, Pete Fromm a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles qui ont remporté de nombreux prix et ont été vivement salués par la critique. Il est notamment le seul auteur à avoir remporté cinq fois le prix littéraire de la PNBA (l’association des libraires indépendants du Nord-Ouest Pacifique). Indian Creek, récit autobiographique qui raconte son hiver en solitaire dans les Rocheuses, a été son premier livre traduit en français et est devenu un classique du nature writing aux États-Unis comme en France.

Il vit aujourd’hui à Missoula, dans le Montana.

Ma chronique :

Un nouveau roman de Pete Fromm, c’est toujours un évènement. Et cette sortie au mois de janvier tombe complètement à pic pour le #challengegallmeister et le thème #cestlavie .

Quand j’ai vu cette sortie annoncée sur le site de Gallmeister, j’en ai parlé avec @chinouk35 sur Instagram et la première chose que l’on s’est dit c’est « Quoi ? Pete Fromm fait du David Vann !!! », effectivement, lorsqu’on lit la quatrième de couverture et que l’on connait Pete Fromm, on est en droit de se poser la question. Alors de quoi il en retourne avec ce roman.

Alors, c’est un Pete Fromm et forcément, j’ai adoré et je l’ai dévoré. Il y a quelque chose de magnétique à chaque fois avec les romans de cet auteur. Il arrive à m’accrocher dès les premières lignes et cela devient comme quelque chose de vital de devoir lire et tourner page après page pour arriver au bout.

Dans Le Lac de nulle part, Pete Fromm, nous embarque pour une expédition en canoë sur les lacs canadiens, avec un père et ses deux enfants, deux jumeaux, Al et Trig, une soeur et un frère. Bon par contre, nous sommes en plein hiver et il y a quelque chose qui cloche chez le père. Et là, Pete Fromm a réussi à réunir tout ce que j’aime dans la littérature américaine et plus précisément chez Gallmeister. Des relations familiales comme seul cet auteur est capable de les écrire, du Nature Writing visuel au possible, je m’y suis cru c’est dingue, et il a ajouté une touche de noirceur, ce roman est parfait.

Il y a beaucoup de mystères et de secrets dans cette famille qui vont petit à petit nous être dévoilés et qui vont faire en sorte de donner de la profondeur à l’histoire globale à nous faire prendre conscience des petits indices et des petits signes dont Pete Fromm a parsemé son roman. La relation entre les jumeaux est juste exceptionnelle, Al l’indépendante, et Trig le rêveur. Je les adore, il y a quelques passages sensationnels lorsqu’ils sont tous les deux.

Et cette fin… Qui moi m’a complètement scotchée, je me suis fait avoir comme un bleu, je ne m’y suis pas attendu, mais c’est juste la fin parfaite. Bref un énorme coup de coeur encore une fois pour Pete Fromm qui est vraiment un de mes auteurs préférés.

Ma note : 10 / 10

Là où sont les oiseaux

Autrice : Maren Uthaug

Édition : Gallmeister

Genre : Roman Noir

Titre : Là où sont les oiseaux

Quatrième de couverture :

Au large de la Norvège se dresse, inébranlable, le phare de Kjeungskjær. Coupés du monde, les habitants de cette contrée soumise aux lois de la nature vivent dans un profond isolement. Johan rêve de fuir vers l’Amérique avec la belle Hannah, son premier amour. Mais pour subvenir au besoin de sa vieille mère, le jeune homme devient le gardien du phare et prend pour épouse la fille du pasteur, Marie. Rapidement, Marie met au monde deux enfants, Darling et Valdemar. Seulement ici, les liens familiaux sont des chaînes qui, une fois brisées, libèrent la folie de chacun. Les années s’écoulent, épuisantes, au gré de féroces tempêtes. Johan, Darling, Marie… les apparences sont trompeuses et, à mesure que le temps passe, de sombres désirs se réveillent.

 
Dans un décor glacé, Maren Uthaug signe une saga familiale à trois voix, qui brûle d’un désir ardent de liberté.

Quelques mots sur l’autrice :

Née en 1972 d’une mère norvégienne et d’un père same, Maren Uthaug a d’abord travaillé dans la publicité avant de réaliser des chroniques satiriques illustrées puis des romans graphiques, tout de suite salués par la critique. En 2013, elle écrit son premier roman (La petite fille et le monde secret, Actes Sud, 2017, à paraître en Totem) sélectionné pour le prestigieux prix du Premier roman danois et choisi pour être distribué gratuitement au Danemark dans le cadre de la journée mondiale de la littérature de 2015. Là où sont les oiseaux a remporté le prix de la radio du roman de l’année et est un best-seller au Danemark.

Ma chronique :

Premier roman danois édité par Gallmeister et quel roman !!! J’ai pris une grosse claque, il y a longtemps que je n’avais lu un livre comme celui-ci ! Clotilde de Gallmeister postait il y a quelques temps sur Instagram que c’était un roman noir, noir, noir… Mais c’est totalement ça. J’ai presque honte de dire que j’ai adoré et que c’est un énorme coup de cœur.

Dans son roman, Maren Uthaug nous offre sa version des rumeurs et des mythes entourant tout un village et surtout un phare en Norvège.

Elle nous dresse le portrait d’une famille. Entre amour impossible, illusions perdus, rêves de liberté inaccessibles, ce roman est majestueux. À travers trois points de vues, ceux de Johan le père, de Darling la fille et de Marie la mère, Maren Uthaug nous entraine dans un drame familial d’une noirceur extrême, plein de secrets et de non-dits.

J’ai dénoué les fils tortueux de cette histoire construite à la manière d’un puzzle et au grès de ma lecture je suis tombé sur de l’abominable et de l’abject, il y a très peu de lumière dans ce roman. Mais que c’est bien écrit et que j’ai aimé, s’il vous plaît ne me prenez pas pour un fou 😉

Il y a plusieurs personnages qui viennent marquer de leurs empreintes les membres de cette famille, mais il y a ce phare surtout, ce phare et les rochers qui l’entourent, ce phare qui est présent tout du long avec son passé et ses malédictions.

Je n’ai pas envie de trop vous en dire sur ce roman, mais franchement il y a tout ce que j’aime et tout ce qui fait que c’est un vrai gros coup de cœur. Alors oui c’est très très noir, mais c’est terriblement bien écrit. L’ambiance est poisseuse, bref, ce n’est pas un roman à mettre entre les mains de tout le monde mais si vous êtes amateur du genre, lancez-vous et venez en discuter avec moi.

Ma note : 10/10

Les douze tribus d’Hattie

Autrice : Ayana Mathis

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Les douze tribus d’Hattie

Quatrième de couverture :

Philadelphie, 1923. La jeune Hattie arrive de Géorgie pour fuir le Sud rural et la ségrégation. Aspirant à une vie nouvelle, forte de l’énergie de ses seize ans, Hattie épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naîtront de ce mariage. Douze enfants qui égrèneront, au fil de l’histoire américaine du XXe siècle, leur parcours marqué par le fort tempérament de leur mère, sa froide combativité et ses failles secrètes.

Les Douze Tribus d’Hattie, premier roman éblouissant, a bouleversé l’Amérique et conquis les lecteurs français. Telles les pièces d’un puzzle, ces douze tribus dessinent en creux le portrait d’une mère insaisissable et le parcours d’une nation en devenir.

Quelques mots sur l’autrice :

Ayana Mathis grandit dans les quartiers nord de Philadelphie. Férue de poésie,  elle suit plusieurs cursus universitaires sans en terminer aucun. Elle enchaîne les métiers de serveuse puis fact-checker dans divers magazines. Elle part ensuite en Europe, où elle voyage pendant plusieurs années puis s’installe quelque temps à Florence et y gagne sa vie en travaillant dans une agence de voyages.

Une fois rentrée aux États-Unis, elle participe en 2009 au programme de creative writing de l’université de l’Iowa dirigé par Marilynne Robinson et travaille sur un mémoire qui s’avère être une impasse. Face à l’échec de ce projet, elle se lance dans l’écriture de quelques nouvelles. Rapidement, il lui apparaît que les personnages qu’elle met en scène dans ses textes ne forment qu’une seule et même famille dont le centre est la mère, Hattie.

Quelques mois plus tard, Ayana Mathis termine son premier roman, Les Douze Tribus d’Hattie, qui sera publié en décembre 2012 aux États-Unis. Sélectionné par Oprah Winfrey pour son Book Club, il deviendra un immense succès.

Ma chronique :

Nous sommes au mois de novembre, mais ce roman est le dernier que j’ai lu pour #lemoisamericain au mois de septembre pour le thème « Autrice ». Il était donc temps de vous en faire ma chronique

Les douze tribus d’Hattie est paru aux États-Unis en 2012 et est annoncé comme le premier roman d’Ayana Mathis. À aujourd’hui, pourtant cela reste son seul roman. Par contre le succès autour de ce roman est totalement mérité.

J’allais vous dire que ce roman est construit autour de douze nouvelles qui auraient presque pu se lire indépendamment, mais en lisant la biographie d’Ayana Mathis, je me rend compte que c’était à la base bien le cas.

J’ai vraiment bien aimé ce roman et ces tranches de vie. Chaque chapitre nous emmène à suivre un enfant ou un petit enfant de Hattie. J’ai trouvé que tous ces chapitres ne se valaient pas, certains m’ont vraiment captivé tandis que d’autres ne m’ont procuré que peu d’émotions.

Ce qui fait de ce livre un grand roman, c’est pour moi en fil rouge, en toile de fond, la mère, Hattie, une femme forte mais abîmée par la vie. Une femme qui avait beaucoup de rêves et d’espoirs. Une femme de caractère, une mère tantôt protectrice, tantôt sévère, mais une mère qui a mis de côté sa vie de femme de nombreuses années. Hattie est le personnage de ce roman et c’est la grande réussite de ce roman.

Les douze tribus d’Hattie, c’est également l’histoire des États-Unis sur une bonne partie du XXème siècle. C’est un roman qui traite de la ségrégation raciale et donc de la place des noirs dans la société. Ceci est également un gros point fort de ce roman.

Ma note : 08 / 10

Comment tout a commencé

Auteur : Pete Fromm

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Comment tout a commencé

Quatrième de couverture :

Dans une petite ville du Texas perdue en plein désert, Austin, 15 ans, et sa grande sœur Abilene s’entraînent au base-ball jusqu’à l’épuisement. Abilene n’a pas pu devenir joueuse professionnelle, c’est donc à Austin de s’imposer comme le meilleur lanceur de tous les temps. Emporté par l’irrésistible exubérance de sa sœur, aveuglé par son admiration, Austin refuse de voir que quelque chose ne tourne pas rond. Pourtant, les sautes d’humeur, les lubies et les disparitions soudaines d’Abilene fissurent insidieusement leur précieuse complicité et mettent peu à peu en danger l’équilibre de toute la famille.

Quelques mots sur l’auteur :

Pete Fromm est né le 29 septembre 1958 à Milwaukee, dans le Wisconsin. Peu intéressé par les études, il s’inscrit un peu par hasard à l’université du Montana pour y suivre un cursus de biologie animale. 

Il vient d’avoir vingt ans lorsque, fasciné par les récits des vies de trappeurs, il accepte un emploi consistant à passer l’hiver à Indian Creek, au milieu de nulle part (dans les montagnes de l’Idaho), pour surveiller la réimplantation d’œufs de saumons dans la rivière. Cette saison passée en solitaire au cœur de la nature sauvage bouleversera sa vie.

À son retour à l’université, il supporte mal sa vie d’étudiant et part barouder en Australie. Poussé par ses parents à terminer ses études, il s’inscrit au cours de creative writing de Bill Kittredge – pour la simple et bonne raison que ce cours du soir est le seul compatible avec l’emploi du temps qui lui permettrait d’achever son cursus le plus tôt possible. 

C’est dans ce cadre qu’il rédige sa première nouvelle et découvre sa vocation. Son diplôme obtenu, il devient ranger et commence chacune de ses journées par plusieurs heures d’écriture. Après avoir jonglé entre son activité d’écrivain et les différents métiers qu’il cumule, il décide finalement de se consacrer à plein temps à la littérature.

Aujourd’hui, Pete Fromm a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles qui ont remporté de nombreux prix et ont été vivement salués par la critique. Il est notamment le seul auteur à avoir remporté cinq fois le prix littéraire de la PNBA (l’association des libraires indépendants du Nord-Ouest Pacifique). Indian Creek, récit autobiographique qui raconte son hiver en solitaire dans les Rocheuses, a été son premier livre traduit en français et est devenu un classique du nature writing aux États-Unis comme en France.

Il vit aujourd’hui à Missoula, dans le Montana.

Ma chronique :

Et voilà un nouveau Pete Fromm de lu, que j’aime cet auteur. Comment tout a commencé est la première fiction écrite par l’auteur. Encore une fois je suis tombé sur le charme de sa plume.

Pete Fromm n’a pas son pareil pour parler de la vie et des relations familiales, sa plume nous attrape et nous transporte, cette fois il m’a fait voyagé au Texas, dans une famille d’apparence classique. Mais voilà, il faut bien qu’il y ait quelque chose, Pete Fromm a choisi ici d’évoquer une maladie psychique qui selon moi est trop peu évoquée, elle est un peu tabou d’ailleurs, il s’agit de la bipolarité. Cette maladie est forcément le fil conducteur de ce récit, mais il y a tellement d’autre chose, les problèmes climatiques avec une grande sécheresse de plusieurs mois, du sexisme, le port des armes à feu et le contexte étudiant avec toujours une certaine pression mise sur les jeunes et ce rapport compliqué au sport et à l’image des grands sportifs. C’est tout ce qui me rend curieux des États-Unis et ici c’est totalement maitrisé, il n’y a pas de pato ou de jugement hâtif, chacun peut se faire sa propre opinion en refermant le livre.

J’ai été conquis par Abilene, c’est elle, la grande sœur, c’est elle qui est bipolaire et c’est autour d’elle que gravite toute la famille. C’est également elle qui régit toute la vie de son petit frère Austin, le poussant à devenir un champion de Base Ball. A la base, c’était elle qui était destinée à devenir la championne, mais dans l’Ouest Américain, à cette époque (pas si lointaine malheureusement, surtout que c’est encore certainement le cas), être une fille, vouloir intégrer une équipe de gars et potentiellement être meilleure qu’eux, vous vous doutez bien que cela ne passe pas. Ab’lene comme Austin appelle sa grande sœur porte donc tous les espoirs de la jeune fille sur ses épaules. La relation entre les deux est complexe et exclusive, ils vivent l’un pour l’autre, s’en est limite malsain. D’autant plus que la maladie rend les choses encore plus intenses et potentiellement dangereuses.

J’ai aimé suivre la vie de cette famille qui vit au rythme de la maladie, j’ai aimé l’amour qui se dégage de chacun des membres de celle-ci. Pete Fromm est vraiment doué pour parler d’amour, c’est tout le temps juste. C’est un roman qui se lit quasiment d’une traite, comme tout les Pete Fromm me direz vous, mais c’est là toute la magie de la plume de ce grand auteur. Comme je l’ai déjà dit, il t’attrape et t’emmène au cœur même de la famille, en tant que lecteur, j’ai eu l’impression de vivre avec eux, c’est juste formidable.

Bon cela ne va pas être très original, mais c’est encore un coup de cœur.

Ma note : 10/10

LES YEUX BLEUs

Auteur : Sébastien DIDIER

Éditions : Hugo Poche

Titre : Les yeux bleus

Genre : Thriller

Quatrième de couverture :

1986. Une famille est assassinée dans sa villa près de Saint-Paul-de-Vence. Le père, la mère et leurs jumeaux d’à peine deux ans. Un crime monstrueux qui demeurera impuni.
2018. Anthony Delcourt sait que la vie de son fils ne tient plus qu’à un fil. Le petit Maxime a été enlevé en plein jour, dans le jardin de la demeure familiale à Nice. Chaque minute qui passe réduit les chances de le retrouver sain et sauf.
Emballement médiatique, services de police et de gendarmerie en ébullition, l’affaire prend rapidement une dimension exceptionnelle. Car l’enfant n’est pas n’importe qui. Il est le petit-fils du millionnaire Claude Cerutti, homme d’affaires à la réputation
sulfureuse et puissante figure locale. Celui-ci en est persuadé : à travers cet enlèvement, c’est lui que l’on cherche à atteindre.
Lui, son nom, sa famille. Et ses secrets.

L’auteur en quelques mots :

Sébastien Didier est originaire de Nice, où il vit avec sa famille.

Il est passionné de lecture et d’écriture depuis toujours, mais aussi de cinéma et de nouvelles technologies.

« Je ne t’oublie pas » (2018) est son premier roman.

Il a été finaliste du concours Thriller « Derrière les Portes » sur la plateforme d’écriture Fyctia et a obtenu le coup de pouce de l’écrivain B. A. Paris qui l’a qualifié de « véritable page-turner ».

Ma chronique :

Après « Je ne t’oublie pas », Sébastien Didier nous offre encore une fois nouvelle lecture riche en émotions et en rebondissements. Si j’avais beaucoup aimé son premier roman, je suis aujourd’hui encore plus séduite par la plume de cet auteur!

Maxime, quatre ans, est enlevé dans le jardin familial où son père l’a laissé jouer seul quelques instants. Anthony, son père, est écrivain, et sa mère Estelle est une femme d’affaires qui travaille avec son père Claude Cerutti, dont la réputation est largement controversée, et pour cause… Il fréquente autant le beau monde que la mafia locale, tout en laissant les basses besognes à la charge de Jo, son meilleur ami.

A partir de ce moment là, Claude Cerutti, en patriarche aguerri, va tout mettre en œuvre pour retrouver la chair de sa chair, quitte à doubler la police et s’attirer les foudres des enquêteurs.

La première question qui m’est venue à l’esprit, tout naturellement, est « pourquoi cet enfant a t-il été enlevé? ». J’ai eu ma réponse, mais pour cela, j’ai dû patienter et terminer cette lecture complètement addictive!

Addictive, je pèse mes mots! Parce que je n’ai pas dû suivre une, mais deux enquêtes en parallèles. Si au début j’ai eu du mal à comprendre le pourquoi du comment, même si je savais pertinemment que ces deux enquêtes finiraient par se rejoindre et me donner tout le sens que j’attendais à ce roman, j’ai vite été happée par l’histoire.

 500 pages, ennui impossible: elles regorgent de rebondissements, de secrets, de surprises… et je n’ai rien deviner, rien vu venir.
Tout fini par se regrouper, se rejoindre, s’emboîter parfaitement, et ça n’est pas chose aisée car 2 enquêtes différentes, 2 périodes différentes… L’auteur a minutieusement construit son histoire, pour mon plus grand plaisir.

La fin m’a encore une fois prise au dépourvu, j’adore!

Ma note: 9/10

Goat Mountain

Auteur : David Vann

Titre : Goat Mountain

Éditions : Gallmeister

Genre : Roman noir

Quatrième de couverture :

Automne 1978, nord de la Californie. C’est l’ouverture de la chasse sur les deux cent cinquante hectares du ranch de Goat Mountain où un garçon de onze ans, son père, son grand-père et un ami de la famille se retrouvent comme chaque année pour chasser. À leur arrivée, les quatre hommes aperçoivent au loin un braconnier qu’ils observent à travers la lunette de leur fusil. Le père invite son fils à tenir l’arme et à venir regarder. Et l’irréparable se produit. De cet instant figé découle l’éternité : les instincts primitifs se mesurent aux conséquences à vie, les croyances universelles se heurtent aux résonances des tragédies. Et le parcours initiatique du jeune garçon, abandonné à ses instincts sauvages, se poursuivra pendant plusieurs jours, entre chasse au gibier et chasse à l’homme.

L’auteur en quelques mots :

David Vann est un écrivain américain.

Après avoir parcouru plus de 40 000 milles sur les océans, il travaille actuellement à la construction d’un catamaran avec lequel il s’apprête à effectuer un tour du monde à la voile en solitaire

Auteur de plusieurs livres, il vit en Californie où il est professeur de creative writing à l’université de San Francisco.

Les plus notables de ses écrits sont: « A Mile Down: The True Story of a Disastrous Career at Sea » (l’histoire du naufrage d’un bateau construit par l’auteur) et un recueil de nouvelles, Legend of a Suicide (inspiré par le suicide de son père).

« Sukkwan Island » est son premier roman traduit en français, pour lequel il reçoit le prix Médicis étranger en novembre 2010, le prix des lecteurs de L’Express, le prix des Lecteurs de la Maison du Livre de Rodez et le prix du Marais en 2011. Porté par son succès français, David Vann est aujourd’hui traduit en dix-huit langues dans plus de soixante pays. Une adaptation cinématographique par une société de production française est en cours.

Il partage aujourd’hui son temps entre la Nouvelle-Zélande où il vit et l’Angleterre où il enseigne, tous les automnes, la littérature.

Ma chronique :

Goat Mountain, d’une simple partie de chasse à un massacre en famille…
Après Sukkvan Island, David Vann continue d’explorer les relations familiales hors normes, écorchées, fragilisées.

C’est donc naïvement (oui, je sais, je vous vois déjà en train de sourire: David Vann / naïveté … quand on connaît l’auteur, ce n’est pas mon meilleur atout pour le lire !!) que j’ai débuté ma lecture, en suivant un jeune garçon de 11 ans, son père, son grand-père et Tom, un ami de la famille, qui se retrouvent sur Goat Mountain pour une partie de chasse. Il est convenu qu’à 11 ans, il est en âge de tuer son premier cerf.

Bien entendu, rien ne se déroulera comme prévu: c’est un braconnier qui sera sa première victime… Il a appuyer sur la détente, l’a vu s’écrouler, n’a rien ressenti…. ça y est, il a tuer, se dit-il.

Oui, mais c’est un être humain, un cadavre qui désormais ne les quittera plus, et au sens propre du terme…

Mais c’est un cerf qu’il est venu tuer, alors il le tuera, et l’histoire du braconnier vous semblera bien légère à côté de ce pauvre animal qui sera tout aussi victime que ce jeune garçon qui se retrouve bien malgré lui l’acteur principal de cette tuerie ignoble, sous le commandement de son grand-père, un homme parfaitement immonde et insensible.

Je m’attendais à un roman de la même teneur que Sukkvan Island. Si sur le fond, j’ai retrouvé ces personnages dérangés et dérangeants, ces paysages grandioses qui amplifient la noirceur de l’histoire, j’ai trouvé dans Goat Mountain certaines longueurs, qui se répétaient. Les références à Caïn et Abel ne servaient pas forcément l’histoire, et j’avais parfois l’impression désagréable de tourner en rond. A force de vouloir appuyer là où ça fait mal, David Vann en a peut-être trop fait, et cela m’a gêné dans le sens où j’ai trouvé de nombreux passages plats et sans intérêt.

Mais paradoxalement, j’ai retrouvé l’auteur au travers de scènes absolument ignobles, et écœurantes, et profondément inhumaines, décrites avec minutie, avec précisions, dans son style qui lui est propre, avec sa façon qu’il a de disséquer le nature humaine et ses sentiments. Même si certaines scènes sont parfaitement ignobles, j’ai repris goût à ma lecture, qui s’était perdu dans des longueurs sans intérêt.

Je suis donc assez mitigée par ce roman: ce fut un lecture éprouvante, vraiment, épuisante psychologiquement, mais entachée par ces longueurs et cette sensation que je tournais en rond et que je n’allais arriver nulle part.

C’est un huit clos glaçant, un clan mené d’une main de fer par le grand-père, mais ce fut trop de violence pour moi cette fois.
Et quand David Vann écrit la violence, et la décrit, la violence, il sait faire et il va loin. Trop loin pour moi…

Ma note : 7/10

# 180 – Le mardi sur son 31

Bonjour les amis,

Comme vous le savez désormais, je partage mon temps de lecture entre les livres sur l’adoption et ma lecture du moment Rumeur 1789 de Anne Villemin-Sicherman. J’ai donc eu envie de partager avec vous ce matin, un petit conte que l’on retrouve dans le livre de référence de Johanne Lemieux. Je trouve qu’il correspond totalement à ce qu’est l’adoption et au chemin qui mène un enfant vers ses parents. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez je suis curieux de vos retours.

J’ai découvert un petit rendez-vous bien sympathique sur le blog Les bavardages de Sophie que je vais reprendre sur mon blog.

Le principe est simple, il suffit de proposer chaque mardi, une citation tirée de la page 31 de sa lecture en cours.

L’océanfance

Il était une fois, une petite âme assise sur un nuage. Elle regardait les humains sur la terre et avait très hâte de se retrouver parmi eux. Elle avait hâte de faire du kayak, de jouer, de rire, de manger des fruits, etc.

Un jour, on lui annonça que c’était son tour de devenir un joli petit bébé. Elle pourrait enfin commencer la merveilleuse aventure de sa naissance, de son enfance et du reste de sa vie d’adulte.

Mais avant de partir, on lui expliqua que tous les nouveaux bébés humains sont des êtres précieux et importants qui méritent d’être protégés, aimés, peu importe leur beauté, leur intelligence ou leurs talents. On lui précisa aussi qu’au début de sa vie, elle ne pourrait pas survivre toute seule ni faire immédiatement toutes les activités qu’elle avait observées. Les petits bébés humains sont formidables, pleins de potentiel, mais très fragiles au début de leur vie.

Ils ne peuvent pas se nourrir tout seuls, pas se protéger tout seuls, pas se soigner tout seuls et doivent apprendre beaucoup de choses avant de pouvoir survivre par eux-mêmes. On lui expliqua que le début de sa vie serait comme un long voyage sur un bateau. Un voyage pour traverser une sorte d’océan entre le continent de sa naissance et son arrivée sur le continent du monde des adultes.

Pour survivre, grandir, apprendre, elle voyagerait sur un bateau que l’on nomme une famille. Sur ce bateau, il y aurait deux personnes adultes qui allaient être comme les capitaines et que l’on nomme un papa et une maman. Elle pourrait leur faire entièrement confiance pour l’aimer, la nourrir, la soigner.

Ce sont eux qui seraient responsables d’assurer sa survie, sa santé et de la transporter d’un côté de l’océan à l’autre côté sain et sauf.

Il se dit que c’était exactement ce qu’on lui avait dit qu’il arriverait. Alors, il s’endormit doucement en confiance.

Puis il se réveilla en sursaut, en panique. Il se retrouva dans l’eau, le bateau avait chaviré… et le capitaine avait disparu…Il avait très, très peur. Peur de se noyer, peur de mourir. Ce n’était pas ce qui était censé arriver. Il ne savait pas quoi faire.

Au moment où il allait se noyer, il fut recueilli par un autre bateau où il y avait un autre capitaine et beaucoup de petits bébés comme lui qu’on avait recueillis flottant également dans l’eau. Épuisé, affamé et inquiet, il n’avait pas le choix de monter dans ce bateau inconnu.

Il resta sur ce bateau quelque temps. Juste au moment où il commençait à faire un peu confiance au nouveau capitaine, il y eut une grosse tempête et le bateau s’échoua violemment sur une grève.

Ébranlé et traumatisé, il s’accrocha à un autre bateau qui vogua un temps avant de finalement lui aussi coulé au fond de la mer.

Le petit bébé nagea péniblement et sans savoir vraiment comment il y arriva, il se retrouva tout seul sur une plage.

Tout nu et tout petit, il se dit dans sa tête « Mais que m’arrive-t-il? J’étais censé traverser mon enfance sur un joli bateau avec deux gentils capitaines qui devaient m’aimer, me nourrir, me protéger, m’apprendre les choses importantes de la vie et me rendre de l’autre côté de l’Océanfance sans danger ». Est-ce de ma faute? Suis-je un bébé défectueux? Suis-je moins important et précieux que les autres bébés? Pourquoi les autres bébés ont-ils le même bateau et les deux mêmes capitaines et pas moi?

Il était tellement triste que pendant un moment, il douta même de vouloir vraiment traverser cet océan si dangereux. À quoi bon passer tout ce temps à souffrir pour peut-être un jour débarquer sur le continent des adultes?

Mais une petite voix intérieure, comme une flamme qui voudrait ne jamais s’éteindre, le poussa tout de même à survivre. Pour y arriver, il réalisa qu’il n’avait pas le choix d’attendre un autre bateau, car il était encore trop fragile, trop petit pour rester seul et réussir la traversée sans l’aide d’un capitaine. Par contre, il décida que cette fois-ci, si un bateau venait à passer par là, il prendrait le contrôle du bateau, ne ferait plus jamais confiance aux capitaines pour ne plus jamais se retrouver vulnérable, faible ou abandonné.

Quelque temps plus tard, un beau bateau qui avait l’air très solide, avec deux capitaines souriants passa par-là. À regret, mais désirant profondément survivre, il accepta l’invitation des deux capitaines de monter sur ce nouveau navire. Ces deux capitaines lui parlaient doucement en lui disant qu’ils cherchaient depuis très longtemps un petit matelot comme lui à aimer, à rassurer, à faire partie de l’équipage. Ils avaient très hâte de lui montrer comment l’univers était magnifique.

Encore en état de choc, le bébé écoutait sans vraiment entendre. Ses pensées étaient ailleurs. On ne le reprendrait pas à se laisser faire. Ce nouveau bateau ne serait au début qu’une simple bouée de sauvetage, rien d’autre. Il serait très vigilant, surveillerait les capitaines jour et nuit par peur qu’ils ne soient pas fiables, compétents, sécurisants. Par peur que ces nouveaux capitaines soient comme les autres qui avaient quitté le navire sans même l’informer, le laissant en grand danger. Avant de les aimer, de leur faire confiance et d’accepter de se sentir en sécurité, le bébé leur passerait des tests de navigation, de solidité, de gentillesse en étant parfois gentil parfois désagréable, parfois même opposants, tannants. Si nécessaire, il attaquerait la cabine de pilotage pour prendre leur place en cas de danger.

Paper cutout family of three with Adoption letters

Une histoire des loups

M02351781287-source

Auteure : Emily Fridlund

Editions : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Une histoire des loups

Quatrième de couverture :

Madeline, adolescente un peu sauvage, observe à travers ses jumelles cette famille qui emménage sur la rive opposée du lac. Un couple et leur enfant dont la vie aisée semble si différente de la sienne. Bientôt alors que le père travaille au loin, la jeune mère propose à Madeline de s’occuper du garçon, de passer avec lui ses après-midi, puis de partager leurs repas. L’adolescente entre petit à petit dans ce foyer qui la fascine, ne saisissant qu’à moitié ce qui se cache derrière la fragile gaieté de cette mère et la sourde autorité du père. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

L’auteure, en quelques mots :

Emily Fridlund a grandi dans le Minnesota, et vit dans la région des Finger Lakes dans l’État de New York.

Titulaire d’un doctorat en littérature de l’Université de Californie, professeur à Cornell, elle a remporté plusieurs prix pour ses écrits publiés dans diverses revues et journaux.

« Une histoire des loups » est son premier roman.

Ma chronique :

C’est vivement encouragée et conseillée par mon ami Anthony que je me suis lancée dans la lecture de ce premier roman d’Emily Fridlund.

J’ai débuté ma lecture, lu les premières pages, avide d’avancer et de comprendre ce qui clochait…
En toute franchise, quand j’ai eu terminé ma lecture, j’ai dit à Anthony que je n’avait pas accroché du tout avec l’histoitre et la construction qu’en a faite l’auteure. J’étais déçue, je n’y avait rien trouvé d’extraordinaire. J’avais trouvé ça lent, confus, fouillis…
J’ai en revanche été littéralement séduite par la description que fait l’auteure de la nature toute au lond de l’histoire. C’est tout simplement beau, sauvage et envoûtant.

Et puis j’avais malgré tout cette impression d’être passée à côté de quelque chose qui ne me quittait pas….

Alors j’ai décidé de me laisser du temps pour écrire ma chronique… et j’ai bien fait !
J’avais besoin de digérer tout ça, de faire mûrir ce que je n’avais fait qu’apercevoir au fil de ma lecture. J’ai  bien fait, mais je suis aujourd’hui contrariée de ne pas avoir apprécié ce roman à sa juste valeur.

J’ai donc fait la connaissance de Madeline /Linda, qui nous raconte une année de sa vie particulièrement éprouvante pour elle. Madeline, dont les parents sont très peu présents pour elle, est une jeune ado très solitaire, qui sait couper du bois, vider des poissons, s’occuper de ses chiens. Elle est débrouillarde, et préfère glisser sur l’eau dans son canoë plutôt que d’être à l’école.

Alors quand à travers ses jumelles elle voit s’installer une nouvelle famille de l’autre côté du lac, cela attise sa curiosité ; elle veut voir ! Et elle verra de près, de trop près même… Elle va entrer dans la vie de cette famille qui l’y aura invitée, et deviendra donc la baby-sitter du petit Paul, 4 ans.

Et c’est maintenant que débute l’histoire.
C’est maintenant qu’un trouble quasi obsessionnel s’installe dans notre esprit. On sent que quelque chose ne va pas, qu’un drame se profile dans le cours de leur histoire.
Mais quel drame ? Il va falloir être très patient, car l’auteure n’est pas décidée à tout nous dire comme ça, en quelques phrases.

Bien au contraire, Emily Fridlund va prendre tout son temps dans son écriture et dans la construction de son histoire avant de mettre fin au trouble !

Comme je vous l’ai dit un peu plus haut, quand j’ai refermé ce livre, je n’avais pas été séduite. Et dans ces cas là, je préfère attendre un peu avant de partager mes impressions de lecture, et je me permets même une deuxième lecture à ma manière.
Pour avoir échangé avec Anthony, je pense comme lui que certains livres doivent être lus en une seule fois; et c’est le cas d’Une histoire des loups.

Aujourd’hui, je peux vous assurer qu’en écrivant cette chronique, j’ai envie de le lire une deuxième, mais sans interruption cette fois !

Ma note :

7/10

Dans la forêt

dans la forêt

Auteur: Jean Hegland

Editions: Gallmeister

Genre: Roman

Titre: Dans la forêt

Quatrième de couverture:

Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’éléctricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.

L’auteur, en quelques mots:

Jean Hegland est une écrivaine américaine.

Elle commence ses études au Fairhaven College de Bellingham dans l’État de Washington, puis obtient un BA en arts libéraux de l’Université d’État de Washington en 1979.

Après avoir occupé divers petits boulots, dont des ménages dans une maison de retraite, elle décroche en 1984 une maîtrise en rhétorique et enseignement de la composition de l’université de Washington. Elle devient alors enseignante.

Ma chronique:

Nell et Eva, Eva et Nell…. l’une ne va pas sans l’autre, et pour cause.

Ces deux jeunes sœurs se retrouvent totalement seules dans la maison familiale, après qu’un double drame familial ne les frappe. Isolées en plein cœur de la forêt, elles vont devoir apprendre à se débrouiller avec les « moyens du bord »;  tout y passe et rien ne se perd. Elles ne peuvent pas se le permettre.

Au fil de la lecture, on comprend qu’il s’est également passé quelque chose de grave « à la ville »: les maisons sont vides, l’électricité est coupée, les télécom aussi. Il n’y a plus d’essence, plus de nourritures, plus de magasins. Une sorte de fin du monde qui pèse tout au long du roman.

J’ai été totalement hypnotisée par ma lecture et par la vie de robinson que vivent Nell et Eva, qui sont admirables, touchantes, et tellement courageuses. Il y a un savant mélange d’angoisse, de questions sans réponses, et de remise en question, pour ma part.
« Comment aurais-je réagi à leur place? Comment me serais-je débrouillée? Aurais-je eu leur courage? Leur foi, leur volonté? Leur force? Leur détermination? »…

J’ai aussi retrouvé avec plaisir le nature writing qui est si cher aux éditions Gallmeister et qui me fait tellement de bien ! La forêt fait partie intégrante de l’histoire, et est un personnage du livre à part entière. Elle nous suit et nous fait partager sa noirceur, sa dangerosité, mais également sa poésie, ses richesses, sa beauté…. Elle est époustouflante.

Ce roman est pur, hypnotique, oppressant. Il nous fait voir la vie sous un angle différent et nous fait réfléchir à notre condition actuelle. Et si l’opulence n’était plus, comment ferions-nous? Qu’adviendrait-il de nous? Saurions-nous passer de nos ordinateurs, de nos portables, de nos grandes surfaces, d’internet….? Pas si sûre…. La question est posée ;o)

En tout état de cause, je ne peux que vous conseiller – à l’impératif !! – de lire ce petit chef d’œuvre littéraire si ce n’est pas déjà fait.

Ma note:
10/10

sans-titre