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Une vie inachevée

Auteur : Mark Spragg

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Une vie inachevée

Quatrième de couverture :

Dans un ranch délabré du Wyoming, Einar vit reclus depuis la mort de son fils, dix ans plus tôt. Aussi voit-il d’un mauvais œil resurgir sa belle-fille, Jean, qu’il tient pour responsable de l’accident qui a coûté la vie à son fils. Fuyant son compagnon violent, la jeune femme vient se réfugier chez lui. Einar découvre alors l’existence de sa petite-fille Griff, âgée de neuf ans. Le caractère bien trempé de l’enfant et la fascination qu’exerce sur elle la vie au ranch ne laissent pas le vieil homme indifférent. Mais alors qu’un équilibre fragile semble s’instaurer, l’ex-amant de Jean débarque en ville.

Quelques mots sur l’auteur :

Mark Spragg naît en 1952 et grandit dans un ranch du Wyoming. Dans Là où les rivières se séparent, récit autobiographique primé par une association de libraires indépendants aux États-Unis, il évoque son enfance et sa jeunesse passées parmi les chevaux au cœur d’une nature rude et majestueuse. 

Outre De flammes et d’argile, publié aux États-Unis en 2010, il est l’auteur de deux autres romans, dont Une vie inachevée, qui a été porté à l’écran par Lasse Hallström, avec Robert Redford dans le rôle d’Einar. Son œuvre est aujourd’hui traduite en quinze langues.

Ma chronique :

Il s’agit du 5ème roman que je li pour le thème « C’est la vie » dans le cadre du #challengegallmeister. Il est dans ma pile à lire depuis pas mal de temps, ce fut donc l’occasion de l’en sortir. Il fait partie des romans chez Gallmeister qui me correspondent parfaitement.

Il commence fort ce roman, avec Einar dans son ranch et son meilleur ami, grièvement blessé par un ours. J’ai de suite été mis dans l’ambiance, nous sommes dans le Wyoming et la vie est rude. Einar a perdu sa femme et son fils il y a plusieurs année et la perte de ce dernier n’a pas été digérée.

Ensuite, il y a Griff, une petite gamine baladée par sa mère, Jean, au grès de ses errances amoureuses. Elle est géniale cette petite, elle a un caractère bien trempé, ne se laisse pas marcher dessus et quand elle a décidé quelque chose, elle se donne les moyens d’y parvenir. Griff est la petite fille de Einar, elle ne le sait pas tout de suite, mais lorsqu’elle s’aperçoit que sa mère a encore une fois reçu des coups, elle oblige cette dernière à partir. À ce moment là, Jean lui révèle l’existence de son grand-père et elles partent toutes les deux à sa rencontre.

La relation entre Griff et Einar est juste extra, j’ai adoré. L’un et l’autre ne sont pas avides de mots, mais font passer tellement d’émotions. Gravitant autour d’eux, il y a donc Mitch le meilleur ami d’Einar avec son chien, qui prend sous son aile les deux femmes et essaye de se faire la voix de la sagesse pour son ami. Les dialogues sont courts, il n’y a pas besoin de beaucoup de mots, Mark Spragg avec beaucoup de simplicité fait passer beaucoup d’émotions. J’ai même eu envie de me tenir aux côtés de ses personnages.

J’ai tellement aimé cette lecture que j’ai été déçu de la terminer, j’avais envie de rester au ranch avec tout ces personnages attachants et authentiques. Un vrai petit coup de coeur pour ce roman.

Ma note : 10 / 10

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L’un des nôtres

Auteur : Larry Watson

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : L’un des nôtres

Quatrième de couverture :

Dalton, Dakota du Nord, 1951. Après la mort tragique de leur fils, George et Margaret Blackledge doivent maintenant accepter d’être séparés de leur petit-fils adoré, Jimmy. Car leur belle-fille, Lorna, vient de se remarier à un certain Donnie Weboy et l’a suivi dans le Montana. Hostile à l’égard de Donnie qu’elle soupçonne de maltraiter la jeune femme et l’enfant, Margaret décide de se lancer à leur recherche pour ramener Jimmy coûte que coûte. George ne peut que plier devant la détermination de son épouse. En s’approchant peu à peu de leur but, les Blackledge découvrent le pouvoir du clan Weboy, qui semble empoisonner toute la région. Et la vérité éclate très vite : cette puissante famille, dirigée par une femme redoutable, ne lâchera jamais le garçon sans combattre.

Quelques mots sur l’auteur :

Larry Watson est né en 1947 à Rugby, dans le Dakota du Nord. Fils et petit-fils de shérif, il rompt la tradition familiale et se lance dans l’écriture. Auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles traduits en une dizaine de langues, il a été récompensé par de nombreux prix littéraires. Montana 1948 a, dès sa parution aux États-Unis en 1993, été reconnu comme un nouveau classique américain.

Aujourd’hui, Larry Watson vit et enseigne dans le Wisconsin

Ma chronique :

Tout d’abord, merci à Gallmeister pour l’envoi de ce roman. J’ai déjà lu Larry Watson, l’année dernière avec son premier roman, Montana 1948, un roman que j’avais bien aimé. J’étais vraiment curieux et enthousiasmé par celui-ci qui est sorti au début du mois. L’un des nôtres à été adapté au cinéma en 2020 avec Kévin Costner. Je l’ai lu dans le cadre du #challengegallmeister pour le thème « C’est la vie ».

J’étais donc curieux par ce roman, avoir comme protagonistes principaux des grands-parents, j’ai trouvé cela intéressant et pas commun. Je n’ai absolument pas été déçu. Margaret et George Blackledge sont exactement ce à quoi je m’attendais, ils représentent les piliers d’une famille, c’est les matriarches. En plus ils s’aiment énormément et n’ont pas besoin de mots pour se le dire. Ils s’agit de deux personnages que j’ai beaucoup aimé.

Larry Watson a ce talent de pouvoir faire passer plein de choses et d’émotions en très peu de mots. J’avais déjà eu ce ressenti avec Montana 1948 et de nouveau avec celui-ci. Il n’y a pas de longues descriptions, pas de longues phrases, mais les émotions passent, l’imaginaire se met en place et nous transporte dans le Dakota du Nord et dans le Montana.

J’ai beaucoup aimé cette histoire, cette sorte de rivalité familiale, de clan, de nom. Avoir deux grands-parents qui partent « au front » pour pouvoir récupérer leur petit fils, l’enfant de leur fils décédé brutalement. Ils vont affronter une famille menée à la baguette par une femme forte et impitoyable. Une scène m’a énormément marquée, celle pendant laquelle les Blackledge dinent chez les Weboy. Larry Watson a réussi à donner à ce passage une ambiance sombre et lourde, pleine de sous-entendus, j’ai adoré.

C’est donc un roman que je ne peux que vous conseiller, un page turner nous entrainant sur les routes du Dakota du Nord et du Montana. Jusqu’à où sont-ils prêts à aller pour leur famille, leur nom et par amour.

Ma note : 09/10

Les nouveaux héritiers

Auteur : Kent Wascom

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Les nouveaux héritiers

Quatrième de couverture :

Sauvé de l’orphelinat par une famille bourgeoise et aimante, Isaac devient artiste peintre. Il se consacre à son art sur la côte sauvage de Floride dont la luxuriance le fascine. Un jour de 1914, tandis qu’il navigue dans la baie voisine, il rencontre Kemper, une héritière rebelle à la famille étouffante dont il tombe immédiatement amoureux. Tous deux se construisent un refuge sur la côte du Golfe, loin des bruits du monde. Mais le bonheur est de courte durée : les drames qui déchirent la famille de Kemper et la Première Guerre mondiale mettent en danger leur union.

Quelques mots sur l’auteur :

Kent Wascom est né en 1986 à La Nouvelle Orléans et a grandi à Pensacola, en Floride. Son premier roman, Le Sang des cieux (Bourgois, 2014), a fait partie des meilleurs livres de l’année sélectionnés par le Washington Post et la radio publique américaine. Il a également reçu le prix Tennessee Williams, remis dans le cadre du festival littéraire de La Nouvelle Orléans.

Il vit actuellement en Louisiane, où il enseigne à la Southeastern Louisiana Unversity. Les Nouveaux Héritiers est son troisième roman.

Ma chronique :

Les nouveaux héritiers est ma seconde lecture pour le #challengegallmeister pour le thème « C’est la vie ». Les circonstances ont fait que je n’ai pas lu ce roman de la meilleure manière qui soit. En effet, ayant choppé le covid, j’ai été plusieurs jours à ne lire que quelques lignes ou que quelques pages car la fatigue était trop intense pour me concentrer. Mais bon, j’ai réussi à le finir et me voilà donc à vous en parler.

J’ai un avis assez mitigé sur ce roman. J’ai adoré le tout début du roman et l’ambiance qui s’en dégageait. J’ai trouvé que l’ambiance se dégageant des premières pages était envoutante et cela m’a beaucoup plu. Il y avait un peu de noirceur et le personnage de la femme ayant aidé Isaac au début de sa vie m’a bouleversé. Il est dommage qu’à un moment nous n’en entendons plus parlé, même si à la fin, le lecteur peut se l’imaginer.

Ensuite, toute l’enfance d’Isaac a été assez pesante à lire pour moi. L’auteur partant souvent dans des disgressions, à tel point que plusieurs fois il m’a perdu. Beaucoup de chose, trop, Kent Wascom a voulu trop en mettre à mon goût.

Par contre, même s’il m’a plusieurs fois embrouillé, Kent Wascom a une plume très intéressante. Les mots sont choisis avec soin et les tournures de phrases sont belles. Merci au traducteur Éric Chédaille pour le très beau boulot de traduction.

Les 120 dernières pages à peu près m’ont de nouveau bien accroché (peut-être du fait que le covid me laissait un peu plus tranquille…), Isaac rencontre Kemper et ils vivent tous les deux un amour très fort, j’ai trouvé cela très beau. Le cadre historique est également très intéressant et très présent. J’avoue que je n’ai pas tout compris, mais cela m’a permis de découvrir l’ambiance dans le sud des État-Unis à cette époque.

La fin du roman est juste triste et grandiose. L’auteur précise à la fin qu’il s’est inspiré de la vie de plusieurs artistes pour imaginer Isaac, alors effectivement, l’art est présent en fil rouge tout au long du roman, mais j’ai trouvé que c’était vraiment à la toute fin que ce thème est venu prendre toute sa puissance.

Ma note : 07/10

Les serpents de la frontière

Auteur : James Crumley

Édition : Gallmeister

Genre : Polar

Titre : Les serpents de la frontière

Quatrième de couverture :

Cela fait des années que Milo a arrêté de boire, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne lui a pas réussi. Dépossédé de son héritage par un escroc, il finit par débusquer son vieux pote Sughrue au fin fond du Texas. Le plan est simple : à eux deux, ils vont mettre à profit leur expérience d’enquêteurs peu conventionnels pour retrouver l’escroc et rendre une justice exemplaire. Accessoirement, Milo entend “arrêter d’arrêter” les substances déconseillées pour la santé. Mais Sughrue a lui aussi quelque chose à demander. Toujours incontrôlable, il s’est mis à dos une bande sacrément dangereuse, les “serpents de la frontière”. Des serpents connus pour ne pas faire de quartier. Sauf que Sughrue n’a pas le sens de la mesure, et puisque Milo est là…

 
Les deux héros de James Crumley conjuguent leurs fulgurances et leur folie dans une quête qui les entraîne au cœur des déserts du Mexique. 

Quelques mots sur l’auteur :

James Crumley est né à Three Rivers, au Texas, en 1939. Il sert deux ans dans l’armée, aux Philippines, puis continue ses études et sort diplômé de l’Université de l’Iowa. Au milieu des années 1960, il part vivre et enseigner dans le Montana, un État qu’il ne quittera plus et où il côtoiera notamment Richard Hugo et James Lee Burke.

Peu après son arrivée à Missoula, en 1969, il écrit son premier roman, Un pour marquer la cadence, avec comme toile de fond la guerre du Viêt Nam. En 1975 paraît Fausse Piste (The Wrong Case), le premier roman d’une saga mettant en scène Milo Milodragovitch, un privé mélancolique vétéran de la guerre de Corée. Suivront Dancing Bear en 1983, Bordersnakes et The Final Country en 1996. En 1978, James Crumley écrit The Last Good Kiss, le premier livre d’une nouvelle saga qui introduit un nouveau privé : C. W. Sughrue. Puis, en 1993, The Mexican Tree DuckBordersnakes (où Sughrue et Milodragovitch se rencontrent) et The Right Madness en 2005.

Ces deux personnages, antihéros excessifs en tout, rassemblent toutes les obsessions et pas mal des traits de caractère de leur créateur : vétérans du Viêt Nam, divorcés maintes fois, portés sur les femmes dangereuses, l’alcool, les drogues dures, les armes à feu et les nuits sans sommeil, toutes choses en général censées représenter un danger pour eux ou pour autrui.

James Crumley décède le 17 septembre 2008, à Missoula. Il est aujourd’hui considéré par ses pairs comme un des plus grands auteurs de polar. Son œuvre, l’une des plus emblématiques du roman noir, est en voie de retraduction intégrale chez Gallmeister par Jacques Mailhos.

Ma chronique :

J’ai finis l’année avec James Crumley et ça c’est juste top. J’adore tellement cet auteur, j’attend avec impatience le mois de novembre pour la réédition annuelle d’un de ses titres chez Gallmeister.

Et là, quel titre !!! Les serpents de la frontière… où la rencontre entre Milo et Sughrue… Et bien, cela détone, c’est absolument jouissif. J’adore ces deux détectives, mais là ensemble, franchement c’est le pied. On les retrouve entre le Texas, la Californie et le Mexique pour de longs trajets en voiture et forcément des arrêts dans des bars et des motels. Ce que j’aime bien avec Crumley c’est qu’il nous emmène dans des endroits mal famés où drogue, alcool et sexe sont à leur paroxysme.

Tout le long du roman, on alterne les points de vues entre Milo et Sughrue ce qui est super intéressant car cela nous permet de rentrer dans leurs têtes, d’en apprendre plus sur eux et sur leurs passés. Et franchement, être dans la tête de ces deux là, c’est jubilatoire, surtout qu’ils sont rarement sobres ces messieurs. Cela donne donc quelques réflexions philosophiques assez mémorables.

Concernant l’intrigue, Sughrue veut se venger d’avoir faillit y passer quelques mois auparavant, tandis que Milo lui veut récupérer son argent… Oui celui qu’il a tant attendu et bien il lui a été soufflé sous le nez avant même qu’il puisse en profiter. Ils sont donc bien énervés nos deux lascars et cela va faire des étincelles. Je dois avouer que j’ai vraiment eu du mal à suivre cette intrigue pas très claire pour moi. mais bon, je ne pense pas que c’était l’objectif premier de Crumley.

D’ailleurs Crumley s’est surpassé avec cet opus, son style inimitable nous offre encore un très très grand polar noir. J’adore, c’est un gros kiff à chaque fois. J’ai maintenant hâte de retrouver les deux héros chacun de leur côté, cette fois peut-être de retour dans le Montana.

Ma note : 09/10

Les douze tribus d’Hattie

Autrice : Ayana Mathis

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Les douze tribus d’Hattie

Quatrième de couverture :

Philadelphie, 1923. La jeune Hattie arrive de Géorgie pour fuir le Sud rural et la ségrégation. Aspirant à une vie nouvelle, forte de l’énergie de ses seize ans, Hattie épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naîtront de ce mariage. Douze enfants qui égrèneront, au fil de l’histoire américaine du XXe siècle, leur parcours marqué par le fort tempérament de leur mère, sa froide combativité et ses failles secrètes.

Les Douze Tribus d’Hattie, premier roman éblouissant, a bouleversé l’Amérique et conquis les lecteurs français. Telles les pièces d’un puzzle, ces douze tribus dessinent en creux le portrait d’une mère insaisissable et le parcours d’une nation en devenir.

Quelques mots sur l’autrice :

Ayana Mathis grandit dans les quartiers nord de Philadelphie. Férue de poésie,  elle suit plusieurs cursus universitaires sans en terminer aucun. Elle enchaîne les métiers de serveuse puis fact-checker dans divers magazines. Elle part ensuite en Europe, où elle voyage pendant plusieurs années puis s’installe quelque temps à Florence et y gagne sa vie en travaillant dans une agence de voyages.

Une fois rentrée aux États-Unis, elle participe en 2009 au programme de creative writing de l’université de l’Iowa dirigé par Marilynne Robinson et travaille sur un mémoire qui s’avère être une impasse. Face à l’échec de ce projet, elle se lance dans l’écriture de quelques nouvelles. Rapidement, il lui apparaît que les personnages qu’elle met en scène dans ses textes ne forment qu’une seule et même famille dont le centre est la mère, Hattie.

Quelques mois plus tard, Ayana Mathis termine son premier roman, Les Douze Tribus d’Hattie, qui sera publié en décembre 2012 aux États-Unis. Sélectionné par Oprah Winfrey pour son Book Club, il deviendra un immense succès.

Ma chronique :

Nous sommes au mois de novembre, mais ce roman est le dernier que j’ai lu pour #lemoisamericain au mois de septembre pour le thème « Autrice ». Il était donc temps de vous en faire ma chronique

Les douze tribus d’Hattie est paru aux États-Unis en 2012 et est annoncé comme le premier roman d’Ayana Mathis. À aujourd’hui, pourtant cela reste son seul roman. Par contre le succès autour de ce roman est totalement mérité.

J’allais vous dire que ce roman est construit autour de douze nouvelles qui auraient presque pu se lire indépendamment, mais en lisant la biographie d’Ayana Mathis, je me rend compte que c’était à la base bien le cas.

J’ai vraiment bien aimé ce roman et ces tranches de vie. Chaque chapitre nous emmène à suivre un enfant ou un petit enfant de Hattie. J’ai trouvé que tous ces chapitres ne se valaient pas, certains m’ont vraiment captivé tandis que d’autres ne m’ont procuré que peu d’émotions.

Ce qui fait de ce livre un grand roman, c’est pour moi en fil rouge, en toile de fond, la mère, Hattie, une femme forte mais abîmée par la vie. Une femme qui avait beaucoup de rêves et d’espoirs. Une femme de caractère, une mère tantôt protectrice, tantôt sévère, mais une mère qui a mis de côté sa vie de femme de nombreuses années. Hattie est le personnage de ce roman et c’est la grande réussite de ce roman.

Les douze tribus d’Hattie, c’est également l’histoire des États-Unis sur une bonne partie du XXème siècle. C’est un roman qui traite de la ségrégation raciale et donc de la place des noirs dans la société. Ceci est également un gros point fort de ce roman.

Ma note : 08 / 10

Une journée pourrie au paradis des truites

Auteur : John Gierach

Édition : Gallmeister

Genre : Nature Writing

Titre : Une journée pourrie au paradis des truites

Quatrième de couverture :

La contemplation des rivières inspire à John Gierach bien plus qu’une belle description de paysages émaillée de secrets de pêche à la mouche. À sa manière sensible et personnelle, il donne vie aux moments et aux choses. Il capture l’essence d’expériences anodines avec l’esprit, le détachement et l’humour d’un sage oriental. Pour un pêcheur, l’oeuvre de Gierach est un pur régal. Pour un non-pêcheur, elle est une réflexion sur notre place dans le monde, qu’on se trouve en pleine nature sauvage ou bien installé dans son fauteuil.

Quelques mots sur l’auteur :

John Gierach est sans conteste le plus célèbre des “écrivains-pêcheurs” américains.

Il grandit dans le Middle West où il suit un cursus de philosophie, avant de s’installer dans l’Ouest américain et d’y découvrir la pêche à la mouche, qui deviendra la grande passion de sa vie.

Installé depuis plus de trente ans à Lyons, dans le Colorado, il est l’auteur d’une vingtaine de livres et collabore régulièrement à divers magazines de pêche et d’activités de plein air. Il tient également une chronique mensuelle dans le New York Times.

Ses textes mêlent les récits plein d’humour de ses aventures de pêche à des réflexions inspirantes sur les grandes questions universelles de l’existence humaine. En 1994, il a reçu le prix Roderick Haig-Brown, décerné par la Fédération Américaine des Pêcheurs à la mouche, qui récompense une œuvre littéraire incarnant la philosophie de la pêche à la mouche et faisant montre d’un profond respect pour les rivières et leurs habitants.

Ma chronique :

Cela faisait longtemps que les romans de John Gierach me faisaient de l’œil. Il s’agit d’un des auteurs marquant chez Gallmeister. Mais voilà, la pèche à la mouche ne m’attirait pas plus que cela, peur de m’ennuyer pendant mes lectures. Malgré cela, j’ai acheté il n’y a pas longtemps, Une journée pourrie au paradis des truites et j’ai décidé de le lire pour #lemoisaméricain organisé sur Instagram.

Et maintenant, me direz-vous ? Et bien, j’aurais pu, j’aurais acheté un billet pour les États-Unis et me serais envolé pour aller pécher dans les rivières décrites par John Gierach. Mais pourquoi n’ai-je pas lu cet auteur plus tôt ? Mais quelle erreur, cette lecture a tellement été rafraichissante. Il y a tellement d’humour et d’intelligence dans la plume de cet auteur. Je n’y connaissais absolument rien en pèche à la mouche, mais cela n’a en rien gêné ma lecture, j’ai eu l’impression de découvrir plein de choses, c’est génial.

John Gierach est en plus plein d’auto-dérision, c’est un régal. Il nous offre plusieurs moments de pèche et plusieurs réflexion sur ce sport et sur la nature qu’il l’entoure chaque jour. J’ai lu quelque part que lire Gierach, c’est comme partager le café du bivouac, et c’est exactement cela. L’impression de partager un moment au bord de la rivière, avec son pote, la canne à la main ou en train de boire un verre, à partager des souvenirs et à refaire le monde.

Mais attention, ne nous y trompons pas derrière l’humour et la bonhomie du pécheur, il y a l’écrivain qui à travers sa plume dresse un magnifique portrait de son Amérique des rivières et des lacs. Il y a l’écrivain qui subtilement inculque à ses lecteurs l’amour de la nature sauvage et du respect que tous nous devons avoir envers celle-ci. Et bien Monsieur Gierach, pour moi, le message est passé et j’espère bien un jour avoir la chance de profiter d’une partie de pèche à la mouche sur une des rivières que vous décrivez si bien.

Voilà donc un roman nécessaire, un roman sur la pèche et sur la nature. Un roman à partager.

Ma note : 10/10

Atmosphère

Autrice : Jenny Offill

Édition : Dalva

Genre : Contemporain

Titre : Atmosphère

Quatrième de couverture :

Quand on est bibliothécaire à Brooklyn, on voit défiler une foule franchement bigarrée. Et si, comme Lizzie on accepte de répondre au courrier d’une spécialiste de la crise climatique pour arrondir ses fins de mois, on finit par échanger avec tout ce que la terre compte d’illuminés. Il y a cette fille qui s’approvisionne en papier toilette à la bibliothèque, les stressés chroniques qui la pressent de questions sur le destin de l’humanité, son petit garçon lunaire, son frère ancien toxicomane et son mari philosophe converti à la programmation de jeux vidéos. Quadragénaire sensible et drôle, Lizzie laisse ses pensées voguer des uns aux autres, coincée entre fin du monde et sortie d’école.

Incontournable de la littérature américaine contemporaine, Atmosphère est une chronique fantasque de nos vies urbaines. Avec ce nouveau roman, Jenny Offill, maîtresse dans l’art de déceler l’absurde dans nos existences, saisit l’air du temps comme personne et interroge avec humour le sens des vies que nous menons.

Quelques mots sur l’autrice :

Jenny Offill est née en 1968 et a passé sa vie aux quatre coins des États-Unis. Après ses études, elle exerce une foule de petits boulots (serveuse, caissière, secrétaire médicale, etc.) avant de publier son premier livre en 2000. Elle est aujourd’hui l’autrice de trois romans salués par la critique et distingués par diverses reconnaissances littéraires et de plusieurs ouvrages pour la jeunesse. Jenny Offill est également professeure de littérature et éditrice free-lance.

Ma chronique :

Les éditions Dalva nous proposent comme troisième roman, Atmosphère de Jenny Offill, autrice américaine, et quelle belle idée, ce roman est comme annoncé sur la quatrième de couverture un incontournable pour les amoureux de l’Amérique.

Lizzie est bibliothécaire, a la quarantaine, une famille à porter sur ses épaules et est un peu philosophe. De plus, elle a accepté un second job et répond à des emails qui sont destinés à une spécialiste de la crise climatique. Du coup, elle nous offre ses disgressions sur la vie, elle nous fait vivre ses rencontres et nous dévoile les échanges mails auxquels elle répond. La forme est parfaite, même si au premier abord cela peut-être perturbant.

J’ai aimé le climat de ce roman, entre éco-anxiété, psychose sociale et peur de l’avenir. Nous sommes juste avant et juste après l’élection de Trump. C’est le moment où l’Amérique est assez divisée et où les peurs pour l’avenir surgissent. Alors entre des lecteurs un peu décalés, un frère complètement nocif et un mari juif et parano, cette mère de famille à de quoi bien cogiter.

Il y a plein d’humour dans ces pages, Jenny Offill par le biais de Lizzie nous fait partager une vie plutôt classique mais perturbée par ce qu’il se passe dans le monde et aux États-Unis, c’est extrêmement bien écrit et parfaitement dosé.

Une lecture qui amène à réfléchir tout en étant à la porté de tous. C’est le genre de livre qui aide à comprendre la société d’aujourd’hui. Il faut le lire et ne pas passer à côté.

Ma note : 10/10

Fay

Auteur : Larry Brown

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Fay

Quatrième de couverture :

À dix-sept ans à peine, Fay fuit une vie de misère. Elle s’élance sur les routes du Mississippi pour gagner la mer et un autre avenir. Elle n’a pas mis les pieds à l’école depuis longtemps, ignore beaucoup des règles de la vie en société et ne sait pas vraiment ce que les hommes attendent des femmes. Belle, lumineuse et parfois inconsciente, elle trace sa destinée au hasard de ses rencontres, s’abandonnant aussi facilement qu’elle prend la fuite. Mais cette femme-enfant, qui ne réalise qu’à demi l’emprise qu’elle exerce sur ceux qui croisent son chemin, laissera dans son sillage une traînée de cendres et de sang.

Quelques mots sur l’auteur :

Larry Brown est né en 1951 près d’Oxford, dans le Mississippi, où il a habité toute sa vie. Passionné par la pêche, la chasse et la lecture plus que par les études, il a exercé des métiers aussi divers que bûcheron, peintre en bâtiment ou droguiste, puis a été pompier pendant dix-sept ans avant de se consacrer uniquement à la littérature. Il est le seul écrivain à avoir reçu à deux reprises le prestigieux Southern Book Award for Fiction.

Il est décédé en novembre 2004.

Ma chronique :

Voilà un nouveau Totem de lu et un nouvel auteur de découvert. J’avais hâte de lire Larry Brown après en avoir entendu beaucoup de bien sur Bookstagram.

A la lecture du résumé, j’ai tout de suite su que ce roman allait me plaire. J’aime lire les histoires de filles / femmes qui partent de loin et qui vont essayer de s’en sortir le mieux possible dans la vie. Ici, c’est l’histoire de Fay, 17 ans, qui vient de quitter sa famille pour se protéger des agressions de son père et de l’attirance perverse qu’il peut avoir vis à vis d’elle. Elle est seule, avec très peu d’éducation, très peu d’argent mais elle est terriblement belle. Elle veut rejoindre la mer qui est selon elle, le bout du chemin, avec un travail et un logement à la clef. Mais bon, vous vous en doutez, rien ne va se passer comme elle le souhaite.

Fay va donc rencontrer sur sa route, des personnes mal intentionnées qui veulent abuser d’elle, mais également de bons samaritains. Le problème qui se pose, c’est que malgré toute la bonne volonté dont elle fait preuve, le malheur arrive toujours, comme une sorte de malédiction qui plane au dessus d’elle. Fay attire les hommes, elle a une sorte de pouvoir sur eux, sans s’en rendre bien compte, cette femme/enfant fait ressortir le pire et le meilleur chez chacun d’eux.

Voilà donc un très bon roman noir, sur cette Amérique qui me passionne tant, cette Amérique paumée, cette Amérique d’alcool, de drogue et de sexe. J’ai passé un excellent moment de lecture, malgré je dois l’avouer quelques longueurs parfois, mais c’est aussi ce qui donne cette espèce de noirceur à la lecture. Je découvre Larry Brown avec ce roman, et je découvre un grand auteur, j’ai plusieurs de ses romans dans ma PAL que je vais m’empresser de lire.

Ma note : 09/10

True Story

Autrice : Kate Reed Petty

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : True Story

Quatrième de couverture :

Talentueuse mais solitaire, Alice Lovett prête sa plume pour écrire les histoires des autres. Pourtant elle reste hantée par la seule histoire qui lui échappe : sa propre vie. Une simple rumeur, lancée en ce lointain été 1999 par deux ados éméchés, a embrasé en un rien de temps toute la communauté. Que s’est-il réellement passé sur la banquette arrière de cette voiture alors qu’ils ramenaient Alice, endormie, chez elle ? Accusations, rejets, déni, faux-semblants… la réalité de chaque protagoniste vacille et reste marquée à tout jamais. Et quand le présent offre une chance de réparer le passé, comment la saisir ? Faut-il se venger ou pardonner ? Ou mieux vaut-il tout oublier ? Mais peut-on oublier ce qu’on n’a jamais vraiment su ?

 
Construit comme un piège machiavélique qui bouscule les certitudes, True Story explore la fluctuante tension entre fiction et réalité et la manière dont notre société diffuse et affronte la rumeur

Quelques mots sur l’autrice :

Kate Reed Petty est diplômée de l’université de St Andrews, en Écosse, et vit à Baltimore, Maryland. Elle a publié dans plusieurs magazines, et ses courts métrages ont été montrés au Maryland Film Festival. Elle est co-autrice de la bande dessinée pour enfants Chasma Knights.

Ma chronique :

True Story est le premier roman de Kate Reed Petty, il fait parti de la rentrée littéraire de Gallmeister, que je remercie beaucoup pour me l’avoir envoyé. Vous pourrez le retrouver en librairie dès le 19 août.

Dans quel état serions nous si l’on apprenait que l’on avait abusé de nous mais que l’on en gardait aucun souvenir, comme un grand trou noir ? Seuls les ragots sont là pour nous dire qu’il s’est passé quelque chose. C’est ce que va nous raconter Alice, personnage inventé par Kate Reed Petty.

Ce roman, je l’ai dévoré. De part son originalité dans sa construction et part la plume de l’autrice, tout est fait pour rendre notre lecture addictive. Les chapitres alternent entre le point de vue d’un homme qui est spectateur de ce qu’il s’est ou qui ne s’est pas passé, entre des morceaux de scénarii de films écrient par Alice et sa meilleure amie à l’adolescence, entre des mails envoyés par Alice et enfin entre le point de vue de cette dernière. C’est comme dit plus haut absolument original.

Il y a une sorte de tension qui monte tout au long de notre lecture, par moment on se demande même où veux nous emmener l’autrice, mais au final c’est comme les pièces d’un puzzle, Alice les rassemblent pour comprendre et nous lecteurs nous assistons à sa reconstruction jusqu’à un final que je n’ai pas vu venir, terriblement efficace.

Peut-être encore plus que l’histoire, c’est la construction de ce roman qui m’a plu. Mention spéciale au chapitre avec les lettres de candidature pour l’université, j’ai trouvé cela génial, c’est à ce moment là que l’on entre vraiment dans la tête de Alice. Psychologiquement j’ai trouvé cela grandiose.

Autre chose intéressante, c’est un peu la trame secondaire de l’histoire, cette Amérique où il faut toujours se battre et être les meilleurs, cette pression constante sur tous, notamment sur les jeunes.

Alors, ce n’est pas un coup de cœur, même si j’ai adoré. Encore un très bon roman que nous a déniché Gallmeister.

Ma note : 10 / 10

Sortis des bois

Auteur : Chris Offutt

Édition : Gallmeister

Genre : Nouvelles

Titre : Sortis des bois

Quatrième de couverture :

— C’est où, chez vous ?
— Kentucky.
— Quelle partie ?
— Celle que les gens quittent.
Le déracinement, la route, l’errance, comme une part de l’identité de l’Amérique profonde. Huit histoires de petites gens du Sud qui survivent de leur mieux, entre jobs précaires et bouteille, violence quotidienne et solitude, espoir et résignation. Le portrait saisissant d’un univers dont la rudesse exprime une sensibilité à fleur de peau, par l’auteur du magnifique Nuits Appalaches.

Quelques mots sur l’auteur :

Chris Offutt naît en 1958 et grandit dans le Kentucky, sur les contreforts des Appalaches, au sein d’une ancienne communauté minière. Il est issu d’une famille d’ouvriers. Une fois son diplôme en poche, il entreprend un voyage en stop à travers les États-Unis et exerce différents métiers pour vivre.

En 1992, il publie un premier recueil de nouvelles, Kentucky Straight, qui est encensé par Jim Harrison, James Salter et Larry Brown. Cet ouvrage est suivi en 1997 par Le Bon Frère, son premier roman. 

Pendant les vingt années suivantes, Chirs Offut délaisse la littérature pour le cinéma. Il travaille à Hollywood, où il est scénariste de plusieurs séries télévisées, parmi lesquelles True Blood et Weeds. Il revient au roman avec Nuits Appalaches. Il est également l’auteur de chroniques parues dans de nombreuses revues et journaux, dont le New York Times et Esquire.

Il vit aujourd’hui dans le Mississippi sur une vaste propriété isolée, et partage son temps entre l’enseignement, l’écriture et le jardinage.

Ma chronique :

Enfin, je découvre Chris Offutt, cet auteur américain dont j’entend tant parler. C’est donc à travers ce recueil de huit nouvelles sortis au mois de juin que j’ai fait connaissance avec sa plume. Je remercie d’ailleurs Gallmeister pour cet envoi.

Alors, j’aime bien de temps en temps lire des nouvelles, je trouve que c’est un exercice qui permet de découvrir le talents des auteurs(rices) qui s’y adonnent. En effet, réussir à faire passer des émotions, à faire voyager et à raconter une histoire en quelques pages ne doit pas être exercice aisé. En tout cas, avec Sortis des bois, Chris Offutt réussi à merveille à cocher tous les points.

De ce que j’ai pu en lire, Chris Offutt écrit et raconte le Kentucky et c’est bien le cas dans ces nouvelles. Il nous parle également de ses habitants, qui pour une raison ou une autre sont partis et revenus ou tout simplement partis pour de bon. En fait, il nous parle du déracinement, des liens qui peuvent nous unir à la terre de notre naissance. Dans notre culture européenne, ce n’est pas quelque chose de marquée, mais aux États-Unis – surtout dans les états centraux, dans l’Amérique profonde – c’est une notion très forte. Les racines et l’attachement à la terre. C’est ce qui transpire des huit nouvelles de ce recueil. Cela, mais également le fait que une fois que vous êtes partis, vous devenez presque un intrus quand vous revenez sur les terres qui pourtant vous on vu naître. C’est magnifiquement bien écrit par Chris Offutt.

Après, on va aussi y retrouver tout ce que j’aime dans cette littérature, des âmes blessées, en perdition, qui cherchent un sens à leurs existences. C’est de la littérature noire, avec son lot de violence, d’alcool et bien entendu d’armes. Chris Offutt, raconte l’Amérique des laissés pour compte, l’Amérique des terriens, des hommes des champs, des bois et des plaines.

Chose intéressante à souligner selon moi, et ce n’est pas forcément le cas dans tous les recueils de nouvelles que j’ai eu l’occasion de lire, il n’y a pas de textes qui va prendre l’ascendant sur un autre, ou inversement. Ils sont tous égaux de mon point de vue. Il n’y en a aucun que je n’ai pas aimé.

Me voilà donc ultra satisfait de cette lecture rapide. J’ai maintenant très envie de lire les romans de Chris Offutt, à commencer certainement par Nuits Appalaches.

Ma note : 10/10