Archives du mot-clé coup de coeur

Une vie inachevée

Auteur : Mark Spragg

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Une vie inachevée

Quatrième de couverture :

Dans un ranch délabré du Wyoming, Einar vit reclus depuis la mort de son fils, dix ans plus tôt. Aussi voit-il d’un mauvais œil resurgir sa belle-fille, Jean, qu’il tient pour responsable de l’accident qui a coûté la vie à son fils. Fuyant son compagnon violent, la jeune femme vient se réfugier chez lui. Einar découvre alors l’existence de sa petite-fille Griff, âgée de neuf ans. Le caractère bien trempé de l’enfant et la fascination qu’exerce sur elle la vie au ranch ne laissent pas le vieil homme indifférent. Mais alors qu’un équilibre fragile semble s’instaurer, l’ex-amant de Jean débarque en ville.

Quelques mots sur l’auteur :

Mark Spragg naît en 1952 et grandit dans un ranch du Wyoming. Dans Là où les rivières se séparent, récit autobiographique primé par une association de libraires indépendants aux États-Unis, il évoque son enfance et sa jeunesse passées parmi les chevaux au cœur d’une nature rude et majestueuse. 

Outre De flammes et d’argile, publié aux États-Unis en 2010, il est l’auteur de deux autres romans, dont Une vie inachevée, qui a été porté à l’écran par Lasse Hallström, avec Robert Redford dans le rôle d’Einar. Son œuvre est aujourd’hui traduite en quinze langues.

Ma chronique :

Il s’agit du 5ème roman que je li pour le thème « C’est la vie » dans le cadre du #challengegallmeister. Il est dans ma pile à lire depuis pas mal de temps, ce fut donc l’occasion de l’en sortir. Il fait partie des romans chez Gallmeister qui me correspondent parfaitement.

Il commence fort ce roman, avec Einar dans son ranch et son meilleur ami, grièvement blessé par un ours. J’ai de suite été mis dans l’ambiance, nous sommes dans le Wyoming et la vie est rude. Einar a perdu sa femme et son fils il y a plusieurs année et la perte de ce dernier n’a pas été digérée.

Ensuite, il y a Griff, une petite gamine baladée par sa mère, Jean, au grès de ses errances amoureuses. Elle est géniale cette petite, elle a un caractère bien trempé, ne se laisse pas marcher dessus et quand elle a décidé quelque chose, elle se donne les moyens d’y parvenir. Griff est la petite fille de Einar, elle ne le sait pas tout de suite, mais lorsqu’elle s’aperçoit que sa mère a encore une fois reçu des coups, elle oblige cette dernière à partir. À ce moment là, Jean lui révèle l’existence de son grand-père et elles partent toutes les deux à sa rencontre.

La relation entre Griff et Einar est juste extra, j’ai adoré. L’un et l’autre ne sont pas avides de mots, mais font passer tellement d’émotions. Gravitant autour d’eux, il y a donc Mitch le meilleur ami d’Einar avec son chien, qui prend sous son aile les deux femmes et essaye de se faire la voix de la sagesse pour son ami. Les dialogues sont courts, il n’y a pas besoin de beaucoup de mots, Mark Spragg avec beaucoup de simplicité fait passer beaucoup d’émotions. J’ai même eu envie de me tenir aux côtés de ses personnages.

J’ai tellement aimé cette lecture que j’ai été déçu de la terminer, j’avais envie de rester au ranch avec tout ces personnages attachants et authentiques. Un vrai petit coup de coeur pour ce roman.

Ma note : 10 / 10

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Là où sont les oiseaux

Autrice : Maren Uthaug

Édition : Gallmeister

Genre : Roman Noir

Titre : Là où sont les oiseaux

Quatrième de couverture :

Au large de la Norvège se dresse, inébranlable, le phare de Kjeungskjær. Coupés du monde, les habitants de cette contrée soumise aux lois de la nature vivent dans un profond isolement. Johan rêve de fuir vers l’Amérique avec la belle Hannah, son premier amour. Mais pour subvenir au besoin de sa vieille mère, le jeune homme devient le gardien du phare et prend pour épouse la fille du pasteur, Marie. Rapidement, Marie met au monde deux enfants, Darling et Valdemar. Seulement ici, les liens familiaux sont des chaînes qui, une fois brisées, libèrent la folie de chacun. Les années s’écoulent, épuisantes, au gré de féroces tempêtes. Johan, Darling, Marie… les apparences sont trompeuses et, à mesure que le temps passe, de sombres désirs se réveillent.

 
Dans un décor glacé, Maren Uthaug signe une saga familiale à trois voix, qui brûle d’un désir ardent de liberté.

Quelques mots sur l’autrice :

Née en 1972 d’une mère norvégienne et d’un père same, Maren Uthaug a d’abord travaillé dans la publicité avant de réaliser des chroniques satiriques illustrées puis des romans graphiques, tout de suite salués par la critique. En 2013, elle écrit son premier roman (La petite fille et le monde secret, Actes Sud, 2017, à paraître en Totem) sélectionné pour le prestigieux prix du Premier roman danois et choisi pour être distribué gratuitement au Danemark dans le cadre de la journée mondiale de la littérature de 2015. Là où sont les oiseaux a remporté le prix de la radio du roman de l’année et est un best-seller au Danemark.

Ma chronique :

Premier roman danois édité par Gallmeister et quel roman !!! J’ai pris une grosse claque, il y a longtemps que je n’avais lu un livre comme celui-ci ! Clotilde de Gallmeister postait il y a quelques temps sur Instagram que c’était un roman noir, noir, noir… Mais c’est totalement ça. J’ai presque honte de dire que j’ai adoré et que c’est un énorme coup de cœur.

Dans son roman, Maren Uthaug nous offre sa version des rumeurs et des mythes entourant tout un village et surtout un phare en Norvège.

Elle nous dresse le portrait d’une famille. Entre amour impossible, illusions perdus, rêves de liberté inaccessibles, ce roman est majestueux. À travers trois points de vues, ceux de Johan le père, de Darling la fille et de Marie la mère, Maren Uthaug nous entraine dans un drame familial d’une noirceur extrême, plein de secrets et de non-dits.

J’ai dénoué les fils tortueux de cette histoire construite à la manière d’un puzzle et au grès de ma lecture je suis tombé sur de l’abominable et de l’abject, il y a très peu de lumière dans ce roman. Mais que c’est bien écrit et que j’ai aimé, s’il vous plaît ne me prenez pas pour un fou 😉

Il y a plusieurs personnages qui viennent marquer de leurs empreintes les membres de cette famille, mais il y a ce phare surtout, ce phare et les rochers qui l’entourent, ce phare qui est présent tout du long avec son passé et ses malédictions.

Je n’ai pas envie de trop vous en dire sur ce roman, mais franchement il y a tout ce que j’aime et tout ce qui fait que c’est un vrai gros coup de cœur. Alors oui c’est très très noir, mais c’est terriblement bien écrit. L’ambiance est poisseuse, bref, ce n’est pas un roman à mettre entre les mains de tout le monde mais si vous êtes amateur du genre, lancez-vous et venez en discuter avec moi.

Ma note : 10/10

Comment tout a commencé

Auteur : Pete Fromm

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Comment tout a commencé

Quatrième de couverture :

Dans une petite ville du Texas perdue en plein désert, Austin, 15 ans, et sa grande sœur Abilene s’entraînent au base-ball jusqu’à l’épuisement. Abilene n’a pas pu devenir joueuse professionnelle, c’est donc à Austin de s’imposer comme le meilleur lanceur de tous les temps. Emporté par l’irrésistible exubérance de sa sœur, aveuglé par son admiration, Austin refuse de voir que quelque chose ne tourne pas rond. Pourtant, les sautes d’humeur, les lubies et les disparitions soudaines d’Abilene fissurent insidieusement leur précieuse complicité et mettent peu à peu en danger l’équilibre de toute la famille.

Quelques mots sur l’auteur :

Pete Fromm est né le 29 septembre 1958 à Milwaukee, dans le Wisconsin. Peu intéressé par les études, il s’inscrit un peu par hasard à l’université du Montana pour y suivre un cursus de biologie animale. 

Il vient d’avoir vingt ans lorsque, fasciné par les récits des vies de trappeurs, il accepte un emploi consistant à passer l’hiver à Indian Creek, au milieu de nulle part (dans les montagnes de l’Idaho), pour surveiller la réimplantation d’œufs de saumons dans la rivière. Cette saison passée en solitaire au cœur de la nature sauvage bouleversera sa vie.

À son retour à l’université, il supporte mal sa vie d’étudiant et part barouder en Australie. Poussé par ses parents à terminer ses études, il s’inscrit au cours de creative writing de Bill Kittredge – pour la simple et bonne raison que ce cours du soir est le seul compatible avec l’emploi du temps qui lui permettrait d’achever son cursus le plus tôt possible. 

C’est dans ce cadre qu’il rédige sa première nouvelle et découvre sa vocation. Son diplôme obtenu, il devient ranger et commence chacune de ses journées par plusieurs heures d’écriture. Après avoir jonglé entre son activité d’écrivain et les différents métiers qu’il cumule, il décide finalement de se consacrer à plein temps à la littérature.

Aujourd’hui, Pete Fromm a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles qui ont remporté de nombreux prix et ont été vivement salués par la critique. Il est notamment le seul auteur à avoir remporté cinq fois le prix littéraire de la PNBA (l’association des libraires indépendants du Nord-Ouest Pacifique). Indian Creek, récit autobiographique qui raconte son hiver en solitaire dans les Rocheuses, a été son premier livre traduit en français et est devenu un classique du nature writing aux États-Unis comme en France.

Il vit aujourd’hui à Missoula, dans le Montana.

Ma chronique :

Et voilà un nouveau Pete Fromm de lu, que j’aime cet auteur. Comment tout a commencé est la première fiction écrite par l’auteur. Encore une fois je suis tombé sur le charme de sa plume.

Pete Fromm n’a pas son pareil pour parler de la vie et des relations familiales, sa plume nous attrape et nous transporte, cette fois il m’a fait voyagé au Texas, dans une famille d’apparence classique. Mais voilà, il faut bien qu’il y ait quelque chose, Pete Fromm a choisi ici d’évoquer une maladie psychique qui selon moi est trop peu évoquée, elle est un peu tabou d’ailleurs, il s’agit de la bipolarité. Cette maladie est forcément le fil conducteur de ce récit, mais il y a tellement d’autre chose, les problèmes climatiques avec une grande sécheresse de plusieurs mois, du sexisme, le port des armes à feu et le contexte étudiant avec toujours une certaine pression mise sur les jeunes et ce rapport compliqué au sport et à l’image des grands sportifs. C’est tout ce qui me rend curieux des États-Unis et ici c’est totalement maitrisé, il n’y a pas de pato ou de jugement hâtif, chacun peut se faire sa propre opinion en refermant le livre.

J’ai été conquis par Abilene, c’est elle, la grande sœur, c’est elle qui est bipolaire et c’est autour d’elle que gravite toute la famille. C’est également elle qui régit toute la vie de son petit frère Austin, le poussant à devenir un champion de Base Ball. A la base, c’était elle qui était destinée à devenir la championne, mais dans l’Ouest Américain, à cette époque (pas si lointaine malheureusement, surtout que c’est encore certainement le cas), être une fille, vouloir intégrer une équipe de gars et potentiellement être meilleure qu’eux, vous vous doutez bien que cela ne passe pas. Ab’lene comme Austin appelle sa grande sœur porte donc tous les espoirs de la jeune fille sur ses épaules. La relation entre les deux est complexe et exclusive, ils vivent l’un pour l’autre, s’en est limite malsain. D’autant plus que la maladie rend les choses encore plus intenses et potentiellement dangereuses.

J’ai aimé suivre la vie de cette famille qui vit au rythme de la maladie, j’ai aimé l’amour qui se dégage de chacun des membres de celle-ci. Pete Fromm est vraiment doué pour parler d’amour, c’est tout le temps juste. C’est un roman qui se lit quasiment d’une traite, comme tout les Pete Fromm me direz vous, mais c’est là toute la magie de la plume de ce grand auteur. Comme je l’ai déjà dit, il t’attrape et t’emmène au cœur même de la famille, en tant que lecteur, j’ai eu l’impression de vivre avec eux, c’est juste formidable.

Bon cela ne va pas être très original, mais c’est encore un coup de cœur.

Ma note : 10/10

Indian Creek

Auteur : Pete Fromm

Édition : Gallmeister

Genre : Nature Writing

Titre : Indian Creek

Quatrième de couverture :

Le garde commença à parler de bois à brûler. Je hochais la tête sans arrêt, comme si j’avais abattu des forêts entières avant de le rencontrer.

— Il te faudra sans doute sept cordes de bois, m’expliqua-t-il. Fais attention à ça. Tu dois t’en constituer toute une réserve avant que la neige n’immobilise ton camion.

Je ne voulais pas poser cette question, mais comme cela semblait important, je me lançai :

— Heu… C’est quoi, une corde de bois ? 

Ainsi débute le long hiver que Pete Fromm s’apprête à vivre seul au cœur des montagnes Rocheuses, et dont il nous livre ici un témoignage drôle et sincère, véritable hymne aux grands espaces sauvages.

Quelques mots sur l’auteur :

Pete Fromm est né le 29 septembre 1958 à Milwaukee, dans le Wisconsin. Peu intéressé par les études, il s’inscrit un peu par hasard à l’université du Montana pour y suivre un cursus de biologie animale. 

Il vient d’avoir vingt ans lorsque, fasciné par les récits des vies de trappeurs, il accepte un emploi consistant à passer l’hiver à Indian Creek, au milieu de nulle part (dans les montagnes de l’Idaho), pour surveiller la réimplantation d’œufs de saumons dans la rivière. Cette saison passée en solitaire au cœur de la nature sauvage bouleversera sa vie.

À son retour à l’université, il supporte mal sa vie d’étudiant et part barouder en Australie. Poussé par ses parents à terminer ses études, il s’inscrit au cours de creative writing de Bill Kittredge – pour la simple et bonne raison que ce cours du soir est le seul compatible avec l’emploi du temps qui lui permettrait d’achever son cursus le plus tôt possible. 

C’est dans ce cadre qu’il rédige sa première nouvelle et découvre sa vocation. Son diplôme obtenu, il devient ranger et commence chacune de ses journées par plusieurs heures d’écriture. Après avoir jonglé entre son activité d’écrivain et les différents métiers qu’il cumule, il décide finalement de se consacrer à plein temps à la littérature.

Aujourd’hui, Pete Fromm a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles qui ont remporté de nombreux prix et ont été vivement salués par la critique. Il est notamment le seul auteur à avoir remporté cinq fois le prix littéraire de la PNBA (l’association des libraires indépendants du Nord-Ouest Pacifique). Indian Creek, récit autobiographique qui raconte son hiver en solitaire dans les Rocheuses, a été son premier livre traduit en français et est devenu un classique du nature writing aux États-Unis comme en France.

Il vit aujourd’hui à Missoula, dans le Montana.

Ma chronique :

Oh que ce roman m’a été chaudement recommandé sur Instagram, à base de « C’est le meilleur roman de chez Gallmeister ! » de « Quoi ? Comment ça, tu as pas encore lu Indian Creek !!! » et j’en passe. Voilà les amis, je répare cet affront à ce grand auteur qu’est Pete Fromm en ayant enfin lu son premier roman, qui raconte ses sept mois passé dans les montagnes de l’Idaho.

Bon vous devez savoir à quel point j’aime cet auteur je n’ai eu que des coups de cœur avec les trois romans que j’ai déjà lu de lui, Lucy in the sky, Mon désir le plus ardent et La vie en chantier. Il me tardait donc de découvrir par quoi tout avait commencé, pourtant j’appréhendais un peu. Oui, sept mois passé à surveiller des œufs de saumon pendant un hiver seul dans les montagnes, je me suis dis que cela allait peut-être être long. Et bien pas du tout au contraire, j’ai dévoré ce livre, ce fut un régal du début jusqu’à la fin. Pete Fromm a un talent fou pour décrire les émotions et les ressentis, pour faire en sorte avec quelques mots que son lecteur se retrouve plongé au milieu des montagnes. Je n’ai absolument jamais mis les pieds aux États-Unis (à mon grand désespoir) du coup encore moins dans l’Idaho, mais j’ai eu l’impression d’y être, j’ai ressenti le froid de la neige, la difficulté de marcher dans les congères, l’excitation qu’a ressenti Pete Fromm lors de ses parties de chasse et de ses longues marches.

Je crois que ce qui m’a le plus captivé, c’est le changement qui s’est opéré insidieusement dans Pete Fromm, il est certainement le mieux placé pour le dire, mais je pense que c’est à ce moment là, grâce à cette expérience qu’il est devenu un homme. Je ne peux que le remercier pour avoir partager ses angoisses, ses doutes et surtout ses émerveillements et d’aussi bien les écrire. Il y a beaucoup de passages vraiment marquants, mais quelques uns sont pour moi exceptionnels, celui avec le puma par exemple est juste inoubliable. Comme toujours, j’ai ri et j’ai pleuré, il n’y a pas beaucoup d’auteur capable de me faire ressentir autant d’émotions lors de mes lectures, Pete Fromm en fait partie.

Il y a également la postface qui est pour moi essentielle pour comprendre l’homme et l’écrivain que Pete Fromm est aujourd’hui. Dans celle-ci, il se livre sans retenue, il nous explique ce que cette expérience à Indian Creek a eu sur lui. Il nous raconte comment il est devenu l’écrivain que l’on connait.

Alors, si comme moi vous aimé Pete Fromm mais que vous n’avez jamais lu Indian Creek, jetez-vous dessus sans plus attendre. C’est une lecture qui vous marquera pour longtemps.

Ma note : 10 / 10

Les dents de lait

Autrice : Hélène Bukowski

Édition : Gallmeister

Genre : Post-Apocalyptique

Titre : Les dents de lait

Quatrième de couverture :

Skalde et sa mère Edith vivent dans leur maison isolée à l’orée de la forêt. L’adolescente n’a jamais vu le bleu du ciel : leur région est en proie au brouillard et à la sécheresse depuis si longtemps. Les derniers habitants du coin, après avoir fait sauter l’unique pont qui les reliait au reste du monde, espèrent ainsi que leur autarcie volontaire les protègera du chaos. Un jour, Skalde découvre dans une clairière une enfant à la chevelure rouge feu. D’où vient-elle ? Comment a-t-elle pu arriver jusqu’ici ? Consciente de sa transgression, l’adolescente recueille la petite fille, sous le regard méfiant de sa mère Edith. Car les deux femmes ne se sont jamais vraiment intégrées à cette communauté pétrie de peurs et de superstitions. Tandis que les villageois s’organisent, le trio devra bientôt faire face à une véritable chasse aux sorcières.

 
Premier roman frappant, Les Dents de lait est une fable moderne sur la peur et la différence.

Quelques mots sur l’autrice :

Helene Bukowski est née à Berlin en 1993. Elle a étudié l’écriture littéraire à Hildesheim en Allemagne. Ses textes sont publiés dans plusieurs revues et anthologies. Pour l’écriture des Dents de lait, son premier roman, elle a vécu seule pendant plusieurs semaines dans une cabane de Basse-Saxe.

Ma chronique :

Encore un grand merci à Gallmeister de me permettre de découvrir un nouveau roman de leur rentrée littéraire. Les dents de lait qui sort dans vos librairies le 19 août est le premier roman allemand du catalogue Gallmeister. Après l’Italie de Giulia Caminito et de Piergiorgio Pulixi, Gallmeister nous emmène à la découverte d’une toute jeune autrice allemande, Hélène Bukowski.

Ce roman, je l’ai dévoré en une petite journée. C’est un très beau coup de cœur pour moi. C’est un roman qui va être comparé à Dans la forêt de Jean Hegland c’est évident et on ne pourra pas nous en blâmer. Pourtant ces deux romans sont bien éloignés l’un de l’autre. Le point commun selon moi est le côté post-apocalyptique qui est sous-entendu mais sans aucune explication. Puis il y a la nature évidemment.

Les dents de lait explore la relation mère-fille avec Skalde et sa mère Edith, c’est superbement écrit. La tension entre les deux femmes qui tour à tour se protègent, se détestent, se jalousent et s’aiment. Il y a comme quelque chose de nocif dans cette relation, mais en même temps elles sont touchantes. C’est un roman porté par les femmes, elles sont pour une fois bien plus nombreuse que les hommes et ces derniers ne servent que de figurants.

La lecture est addictive, les chapitres sont très courts, le rythme ne s’emballe pourtant pas, la tension monte au fil des pages. Nous sommes presque dans un huis-clos, tout se déroule dans un endroit coupé du reste du monde, d’un côté il y a un fleuve et le pont, seul accès à l’autre rive a été détruit par les habitants pour se protéger et de l’autre il y a on ne sait pas vraiment quoi, ce n’est jamais clairement dit mais on imagine le pire forcément comme une sorte de mur infranchissable.

C’est un roman d’apprentissage, sur l’acceptation de soi et des autres. C’est un roman qui nous parle de la nature, celle qui est bienfaitrice pour l’homme, mais également celle qui peut se montrer cruelle. C’est un roman sur les relations humaines, sur les forces et les faiblesses d’un clan. C’est un roman magistral porté par une plume intelligente et fraîche. C’est un roman coup de cœur.

Je vais mettre ce roman avec ceux que je considère dans la même veine : Dans la forêt, My Absolute Darling, Une histoire des loups, Sauvage ou encore Betty.

Voilà, un gros coup de coeur et j’ai hâte que vous puissiez tous le découvrir pour que l’on puisse échanger. Je n’ai aucun doute qu’il va faire parti des titres dont on va entendre parler dans les prochains mois.

Ma note : 10 / 10

Une assemblée de chacals

Auteur : S. Craig Zahler

Édition : Gallmeister

Genre : Western

Titre : Une assemblée de chacals

Quatrième de couverture :

Après avoir tiré un trait sur leur jeunesse de braqueurs et d’assassins, les quatre membres du “Gang du grand boxeur” mènent désormais des existences rangées et paisibles. Jim a si bien réussi à refaire sa vie qu’il est sur le point d’épouser la sublime fille d’un shérif. Mais un fantôme du passé leur annonce qu’il va s’inviter à la cérémonie et profiter de la fête pour régler de vieux comptes. La mort dans l’âme, les anciens complices n’ont plus qu’à se donner rendez-vous au mariage, où il faudra vaincre ou mourir. Mais ce qui les attend dépasse de très loin tout ce qu’ils avaient pu imaginer.

Quelques mots sur l’auteur :

Né en Floride, S. Craig Zahler est désormais New-Yorkais. Il a travaillé de nombreuses années en tant que directeur de la photo et traiteur, tout en jouant dans un groupe de heavy metal et en créant des pièces de théâtre bizarres. Son premier roman, un western intitulé A Congregation of Jackals, a été nominé pour les prix Peacemaker et Spur.

Batteur et parolier, Zahler continue la musique et vient de sortir avec son groupe Realmbuilder son troisième album, du metal à la fois épique et lugubre. Il est actuellement lancé dans la postproduction du long-métrage qu’il réalise, Bone Tomahawk, un film à la frontière du western et de l’horreur, avec Kurt Russell, Patrick Wilson, Richard Jenkins, Matthew Fox, Lili Simmons, Fred Melamed et David Arquette.

Zahler apprend le kung-fu, et il est depuis toujours fan d’animation (dessin animé et image par image), de metal (tous genres confondus), de rock progressif, de soul, de littérature de genre (surtout le polar, l’horreur et la science-fiction pure et dure), de pulps, de vieux films, de chats obèses, et de robots asymétriques.

Ma chronique :

Merci beaucoup à Clotilde de chez Gallmeister pour l’envoi de ce roman et pour me permettre d’enfin découvrir cet auteur et son roman éponyme.

Des westerns chez Gallmeister, il n’y en a pas tant que cela, mais à chaque fois c’est du plaisir à l’état pur. Et là avec Zahler c’est vraiment du très très lourd. J’ai adoré. Le genre de roman que l’on ne peut lâcher, malgré la noirceur, le sang et le dégoût que l’on peut ressentir presque à chaque page. C’est le genre de roman très visuel, qu’on aimerait voir au cinéma.

Quand une vieille bande de criminels se retrouvent longtemps après s’être rangés, lors du mariage de l’un d’eux et qu’il s’agit d’une réunion forcée par l’un de leur ancien ennemi qui refait surface pour ce venger, cela donne une histoire passionnante, pleine de violence et de vengeance.

Le ton est donné dès le premier chapitre qui est juste à couper le souffle et qui nous met tout de suite dans l’ambiance. Ce qui est fort, et ce qui donne à la plume de S. Craig Zahler toute sa puissance, c’est la tension qui monte chapitre après chapitre. Dès le départ, nous savons quand est prévue la confrontation, mais malgré cela, tout comme les cowboys nous sommes sur le qui vive, tous les sens en alerte.

Et quand la confrontation arrive enfin, c’est parti, l’horreur absolue, il n’y a plus de limites, pour les amateurs du style comme moi, c’est jouissif (j’ai peut-être un problème ? Vous pensez qu’il faut que je consulte ?). A partir de là, le rythme change, tout s’emballe et comme les chevaux nous galopons pour découvrir la fin. Une fin qui est à la hauteur du reste. Magistrale.

Je ne connaissais pas Zahler, mais il rentre directement dans mon panthéon des auteurs Gallmeister, je vais continuer à découvrir ses romans et j’espère prendre autant de plaisir. Voilà donc un beau coup de cœur.

Ma note : 10/10

L’Octopus et moi

Autrice : Erin Hortle

Édition : Éditions Dalva

Genre : Contemporain

Titre : L’Octopus et moi

Quatrième de couverture :

C’est l’histoire d’une pieuvre qui cherche à rejoindre l’Océan pacifique pour y pondre ses œufs. Mais pour y parvenir, elle doit traverser un bras de terre, quitter son élément, croiser une route. C’est l’histoire d’une femme qui a vécu de terribles épreuves et ne sait plus très bien qui elle est ni ce qui a de l’importance à ses yeux. Une nuit, leurs chemins se croisent et pour la femme, tout bascule. Au cœur des paysages rudes et magiques de Tasmanie, s’écrit alors un récit de reconquête et de rencontres, de choix et d’idéaux. Avec ce premier roman, Erin Hortle nous parle des échos de la vie sauvage sur notre vie humaine, dessinant avec énergie et malice le destin d’une femme qui trouve en regardant l’océan la réponse à ses questions et le chemin d’une nouvelle existence.

Quelques mots sur l’autrice :

Erin Hortle grandit dans une maison remplie de sable et de livres en Tasmanie. Elle fait ses premières gammes littéraires dès l’adolescence, contrainte à l’inactivité par le virus de Ross River, contre lequel elle se battra pendant plusieurs années. Passionnée par l’océan, dans l’impossibilité de se baigner ou de surfer, elle cherche à retrouver ces sensations par ses lectures et constate que les plus emblématiques des récits de mer sont des histoires d’hommes écrites par des hommes. Se forme alors un projet, raconter l’océan au féminin, tel qu’elle le comprend et le vit. L’observation d’un étrange phénomène de migration des pieuvres servira de point de départ à son premier roman, L’Octopus et moi, prétexte à une réflexion sur la manière dont s’enchevêtrent parfois les vies des hommes et celles des animaux. Erin Hortle vit depuis quelques années avec son compagnon sur une propriété de cinq hectares où elle élève poulets, moutons et agneaux, fait pousser des légumes et des orchidées, soucieuse d’être autant que possible autosuffisante. Jeune trentenaire, elle enseigne la littérature à l’Université de Tasmanie.

Ma chronique :

C’est un vrai plaisir de vous présenter L’Octopus et moi aujourd’hui sur le blog. Il s’agit du premier roman publié aux éditions Dalva qui ont eu la gentillesse de me faire confiance et de m’envoyer ce livre. Cette maison d’éditions créée par Juliette Ponce se spécialise dans la publication d’autrices contemporaines des quatre coins du monde. Je trouve cela génial et je suis fier de pouvoir aider avec mes petits moyens à promouvoir leurs romans.

Revenons en à L’Octopus et moi de Erin Hortle, il s’agit de son premier roman et pour moi il s’agit de mon premier roman qui se passe en Tazmanie. Bon, j’ai beaucoup de choses à vous dire sur ce roman. Déjà, comme dit à l’instant, il se passe en Tazmanie, pays que je ne connaissais absolument pas et bien maintenant, j’ai trop envie d’y aller. Plus précisément, cela se passe à Eaglehawk Bay où il y a l’isthme de Eaglehawk Neck. Erin Hortle nous parle de ce lieu avec plein de tendresse, on se rapproche des romans de Nature Writing. Je vous mets ci-dessous une photo de Eaglehawk Neck, c’est juste magnifique.

L’Octopus et moi nous parle de Lucy, une jeune femme et d’une pieuvre (l’octopus) qui veut traverser l’isthme pour aller pondre ses oeufs. Leurs deux histoires vont s’entremêler telle la tentacule venant s’enrouler autour d’un bras. C’est super original comme histoire et c’est sublimement bien écrit. Les chapitres parlant de la pieuvre sont admirablement écrits, ils m’ont époustouflés. Tout comme le chapitre avec le phoque (et oui il n’y a pas qu’une pieuvre dans ce roman) qui est sensationnel, faire en sorte que le protagoniste ne soit pas un humain mais un animal c’est excellent.

C’est également un roman qui parle du cancer du sein: effectivement Lucy a subit une ablation des deux seins. Alors, on ne tombe pas dans le patho rassurez vous, c’est subtil et l’histoire se passe une fois Lucy guérie. Mais du coup cela évoque un sujet un peu tabou sur le fait que pour tous, que ce soit hommes ou femmes, nous associons les poitrines des femmes à plein de choses sans vraiment se soucier que chaque femme doit vivre avec, sans en avoir le choix. Lucy, elle, a fait le choix de ne pas s’en faire reconstruire après un accident ayant détruit ceux qu’elle s’était fait faire après son cancer. Une décision audacieuse qui va perturber au plus haut point son petit ami. Mais Lucy est une femme forte et elle décide de se faire tatouer plein de pieuvres à la place. Voilà, c’est un roman qui parle de force, c’est un roman très féministe mais tout en nuance sans en faire de trop. C’est également un roman sur l’amitié, sur l’amour, la résilience et la confiance en soi.

Et qu’est-ce que c’est bien écrit … Erin Hortle veut raconter l’océan au féminin et y arrive parfaitement. J’ai adoré les brusques changements de points de vue, les retours dans le passé et vraiment la manière dont c’est écrit. Cela se lit tellement bien, c’est agréable. Un autre chapitre m’a énormément plu, c’est celui où Jem, le petit copain de Lucy est complètement défoncé, il est juste hypnotique c’est top.

Erin Hortle et les éditions Dalva frappent très fort avec ce premier roman, c’est un énorme coup de coeur pour moi. Il sort en librairie demain, j’ai hâte que vous puissiez tous le découvrir pour échanger avec vous.

Ma note : 10 / 10

Kingdomtide

Auteur : Rye Curtis

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Kingdomtide

Quatrième de couverture :

Seule rescapée d’un accident d’avion, Cloris Waldrip, soixante-douze ans, se retrouve piégée au fin fond des montagnes du Montana. Face à la nature impitoyable, elle ne peut compter que sur sa ténacité pour survivre. La ranger Debra Lewis, résolue à la secourir, se lance sur sa piste, suivie de quelques autres sauveteurs. Mais les jours passent, et l’espoir s’étiole. Quand, épuisée, Cloris se trouve confrontée à ce qu’elle prend pour un miracle, puis pour un fantôme, elle hésite à en croire ses sens. Mais s’il existe quelque part un royaume des spectres, ce pourrait bien être dans les forêts du Montana.

Emplie d’éléments naturels envoûtants, cette surprenante aventure réunit des personnages troublants et inattendus qui s’accrochent désespérément à la vie.

Quelques mots sur l’auteur :

L’auteur est né au Texas où il a grandi dans un ranch isolé. Diplômé de l’université de Columbia, il vit maintenant dans le Queens à New York. Kingdomtide est son premier roman.

Ma chronique :

J’aime les éditions Gallmeister, ça vous le savez déjà, mais voilà qu’une fois encore j’ai un gros coup de coeur pour un de leur roman. Le premier de Rye Curtis, un jeune auteur, Kingdomtide un livre à la couverture et au contenu hypnotique.

Oh oui, j’ai complètement été hypnotisé par cette histoire et par la plume de Rye Curtis. Pourtant, de base le thème ne m’attirait pas plus que cela, il faut dire qu’avoir un accident d’avion et être le seul survivant dans une la nature fait parti de mes pires angoisses. Mais là, c’est juste fantastiquement bien écrit. Je suis hyper impressionné par la maturité de l’écriture de l’auteur qui est plutôt jeune. Il y a une réelle force dans son écriture, je me suis carrément cru dans la Bitterroot en compagnie de Cloris.

Alors on est dans du Nature Writing c’est certain, avec la montagne, la forêt, la rivière, les animaux sauvages, comme dit plus haut on s’y croirait. Mais ce n’est pas que cela, c’est un roman avec des personnages tous plus barrés les uns que les autres, c’est génial, on ne s’ennui pas une seconde. D’un côté il y a Pete et Claude qui sont à la recherche d’une espèce de fantôme, ensuite il y a Bloor et Jill, le père et la fille vraiment, mais vraiment déjantés et qui gère un peu tout ce petit monde il y a Debra Lewis, consommatrice hallucinante de Merlot (certainement le mot qui revient le plus dans ce roman, demandez donc à ChinooK 😉 ). Cette dernière est carrément dézinguée par la vie, elle n’a pourtant pas quarante ans, mais c’est la seule qui croit dur comme fer que Cloris est en vie et qui organise des recherches. Il y a donc aussi Madame Waldrip avec ses soixante douze ans et une force pour la vie qui pourrait être un exemple, c’est d’ailleurs malgré les épreuves qu’elle traverse, certainement la plus sensée de tous. Elle va vivre et survivre dans ces montagnes des choses dingues et elle n’est peut-être pas toute seule dans ces contrées sauvages.

Mais c’est également un roman qui explore la nature humaine, qui parle de la vie, de solitude et des relations entre chacun. J’ai beaucoup aimé quand Cloris raconte sa vie dans le Texas avec un regard très critique c’est excellent. La relation entre Lewis et Jill est également très intéressante. L’ambiance et les situations sont parfois dérangeantes mais cela fait parti du tout et j’ai trop aimé.

Vous l’aurez compris j’ai tout aimé dans ce roman, un véritable coup de coeur. Un roman pour lequel j’ai eu de la peine de tourner la dernière page et que je vous recommande fortement. Je ne les pas vu beaucoup tourner sur les réseaux et c’est vraiment dommage.

Ma note : 10 / 10