Le grand silence

le grand silence

Autrice : Jennifer Haigh

Édition : Gallmeister

Genre : Contemporain

Titre : Le grand silence

Quatrième de couverture :

En 2002, une vague de scandales déferle sur l’Église catholique de Boston. Un à un, des prêtres respectés du diocèse sont accusés du pire des crimes, celui d’avoir abusé d’enfants qui leur étaient confiés. Éloignée depuis longtemps de sa famille par trop étouffante, Sheila McGann est restée néanmoins proche de son frère aîné, Art, curé dévoué et populaire d’une grande paroisse de banlieue. Lorsque Art se retrouve soupçonné à son tour de proximité coupable avec un jeune garçon, Sheila rentre à Boston afin de le soutenir. Leur autre frère Mike, ancien policier, est lui aussi bien déterminé à découvrir la vérité. Leurs enquêtes croisées révéleront les doutes et faiblesses de chacun, venus de leur passé, ancrés dans leur présent.

Quelques mots sur l’autrice :

Jennifer Haigh est née en 1968 à Barnesboro, en Pennsylvanie. Elle étudie en France, se tourne d’abord vers le journalisme avant de tout quitter pour se consacrer à la littérature. Vivant de petits boulots, elle écrit son premier roman et devient élève du prestigieux programme de Creative Writing de l’Université de l’Iowa. Elle est publiée pour la première fois en 2003 et remporte le PEN/ Hemingway Award. Elle est l’auteur de six romans et d’un recueil de nouvelles. Depuis plus de dix ans, son succès aux États-Unis ne se dément pas. Elle vit à Boston.

Ma chronique :

Ce roman fait parti de la sélection que ma faite Clotilde de chez Gallmeister lors de son dernier envoi, je la remercie d’ailleurs encore une fois.

Je dois dire que ce roman m’a particulièrement troublé, mon histoire avec lui a pourtant mal débutée, j’ai eu un mal fou à rentrer dans cette histoire. J’ai trouvé le démarrage vraiment poussif et l’immersion dans le milieu de la religion catholique m’a en premier lieu dérangée.

Aujourd’hui étant un jeudi férié et ma femme ayant travaillée toute la journée, je me suis posé sur mon canapé dans le but de lire sérieusement ce roman … Et vous pouvez du coup le constater avec cet article, je ne l’ai pas lâché et je l’ai terminé en début de soirée.

Ce roman est construit à la manière d’un témoignage, la narratrice raconte la vie de sa famille et s’adresse à ses lecteurs qu’elle espère justement être cette même famille. Les derniers paragraphes où elle s’adresse directement à sa mère et à son petit frère sont vraiment forts en émotions. Mais, cela reste un roman, la narratrice n’est pas l’autrice mais un personnage fictionnel.

Du coup se roman raconte les scandales qui ont eu lieu à Boston impliquants des prêtres pédophiles. Pour le coup, Jennifer Haigh s’appuie ici sur des faits réels, au début de l’année 2002, le Boston Globe a révélé une série de poursuites pénales à l’encontre de cinq prêtres catholiques, mettant en lumière la question des abus sexuels sur mineurs commis au sein de l’Église Catholique. La couverture de ces affaires a encouragé d’autres victimes à s’exprimer sur des abus qu’elles ont subis, entrainant d’autres poursuites, et de nouvelles affaires judiciaires.

On est immergé à fond avec ce livre dans le milieu de l’église catholique, cela peut être à certains moments dérangeant, mais en fin de compte c’est super important pour la compréhension globale de l’histoire. On apprend et on comprend pas mal de chose sur le fonctionnement de l’église, sur la manière de devenir prêtres et sur le fait que jusqu’à cette époque l’Église Catholique se pensait être au-dessus de tout. Je le dis sans trop me tromper je pense, c’est un roman à charge contre cette Église Catholique et la manière dont elle a fermée les yeux et même protégée les prêtres.

Hormis cela, c’est également une histoire familiale, en effet Art, un des prêtres accusés, est l’ainé d’un premier mariage d’une fratrie de trois enfants. Alors quand Sheila et Mike, les plus jeunes découvre l’accusation, ils ont besoin, chacun à leur manière de connaître la vérité. Pour cela, Sheila remonte l’histoire de sa famille, elle navigue entre présent et passé nous invitant à être des témoins de cette histoire.

C’est un roman que j’ai trouvé vraiment très troublant mais également très puissant en émotion, à un moment il m’a attrapé et m’a tenu en apnée jusqu’à la fin. C’est une histoire touchante et bouleversante. Jennifer Haigh, à la manière d’une fiction, dévoile avec son roman les rouages nauséabonds du fonctionnement de l’Église Catholique, sur un thème qui reste malheureusement encore aujourd’hui d’actualité.

Ma note : 8,5 / 10

4 réflexions sur « Le grand silence »

  1. Ayant terminé ce livre il y a quelques jours, j’ai moi aussi été très touchée par cette histoire. Je n’étais pas au courant de cette vague d’accusations en 2002, bien que largement au fait des viols et attouchements commis par des prêtres sur des enfants, dans divers pays du Monde.

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